Le Travailleur (journal franco-américain, 1931-1978)
Le Travailleur est un hebdomadaire de langue française catholique du Massachusetts, publié de 1931 à 1978. Il desservait une communauté canadienne française importante de Nouvelle-Angleterre dont les origines remontent au XIXe siècle.
Pour les articles homonymes, voir Travailleur (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec Le travailleur (journal franco-américain publié de 1874 à 1892).
Le Travailleur | |
Pays | États-Unis |
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Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire |
Genre | Journal d'opinion |
Diffusion | 13 900 ex. |
Date de fondation | 1931 |
Ville d’édition | Linwood (Mass.)[1] ou Worcester (Mass.)[2] et Manchester (New Hampshire) |
Histoire
Le journal est fondé en 1931; son premier numéro est daté du 10 septembre. C'est un hebdomadaire de quatre à six pages qui paraît le jeudi[2]. Il sera mensuel de 1976 à 1978[1]; son dernier numéro paraîtra en octobre de cette dernière année[1]. En 1932, il fusionne avec Le Progrès, journal de Nashua (New Hampshire). Quelques numéros sont parus sous le titre Le Travailleur et le Progrès d'août à décembre 1932[1], puis l'appellation du Progrès disparaÎt.
Le Travailleur est fondé par Wilfrid Beaulieu, qui en est aussi le directeur et le rédacteur en chef[2]. Beaulieu, né à Lowell (Mass.), a cependant étudié au Québec avant de revenir aux États-Unis. Il a travaillé au Devoir de Montréal au début des années 1920[2]. C'est un vif défenseur du mouvement « sentinelliste », qui préconise la reconstitution aux États-Unis des structures religieuses et sociales canadiennes françaises en Nouvelle-Angleterre pour préserver la culture[2]. Il fonde le journal pour remplacer L'Opinion publique, journal de Worcester (Mass.) disparu en 1931.
Beaulieu a choisi le nom du journal en l'honneur de Ferdinand Gagnon, qui avait fondé un autre journal portant le même nom et ayant paru de 1874 à 1892[2].
Le journal est d'abord imprimé à Worcester (Mass.) puis, à partir d'avril 1932, à Manchester (NH)[2].
« Le Travailleur n'est pas un journal d'information; il est plutôt le seul journal d'opinion franco-américain de la Nouvelle-Angleterre. [...] Militer en faveur de l'idéologie de la survivance, en faire l'apologie, tenter de la propager à travers toutes les communautés franco-américaines de la Nouvelle-Angleterre et lutter à la fois contre les assimilateurs et les Francos qui les laissent faire sont les principaux objectifs du Travailleur[2]. » Malgré ce que son titre laisse entendre, il s'adresse plutôt à l'élite[2].
Étant donné le climat tendu de l'époque et les positions clivantes du journal, la plupart de ses collaborateurs utilisent des pseudonymes (ex. : « Grain de Sel », « J'en Assure », etc.). On peut toutefois nommer Hermance Morin, Marguerite Daignault, Yvonne Le Maître et Oda McClure[2] de même que Gérard Arguin[3]. Ces auteurs viennent du New Hampshire, du Rhode Island et du Massachusetts[2].
Notes et références
- Library of Congress, https://www.loc.gov/item/sn86072008/
- Steeve Harbour, Le Travailleur, les Franco-Américains de Worcester, Massachusetts, et la Deuxième Guerre mondiale, mémoire de maîtrise, Université Laval, novembre 1992, pp. 7-11.
- Jean-François Lisée, La tentation québécoise de John F. Kennedy, éditions Carte blanche/La boîte à Lisée, 2020, p. 48.
Articles connexes
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