Le Triboulet
Le Triboulet est un journal satirique monarchiste français fondé en 1878. Son titre fait référence au bouffon Triboulet, héros du Roi s'amuse de Victor Hugo, présent dans un grand nombre des caricatures et vignettes de cet hebdomadaire.
Pour les articles homonymes, voir Triboulet (homonymie).
Le Triboulet | |
Page de titre par J. Blass | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire |
Format | in-4o |
Genre | Presse satirique |
Diffusion | 25 000[1] ex. (1880) |
Fondateur | James Harden-Hickey |
Date de fondation | |
Date du dernier numéro | Après 1931[2] |
Ville d’édition | Paris |
Il ne doit pas être confondu avec des périodiques homonymes antérieurs tels que le Triboulet, journal en chansons de Charles Le Page et Alfred Delvau (1843-1849), le Triboulet d'Altève Morand et François Barrillot (1856) ou le Triboulet (puis Triboulet-Diogène, puis Rabelais) d'Armand Sédixier (1857)[2], qui contenaient également des caricatures.
Histoire
Hebdomadaire illustré de caricatures, Le Triboulet adopte un format inspiré du célèbre Punch londonien, dont la mascotte figure en bonne place sur la page de titre conçue par Bertall puis redessinée par J. Blass.
Il commence à paraître le sous la direction du baron James Harden-Hickey, alias Saint-Patrice, un jeune écrivain américain d'origine irlandaise converti au légitimisme depuis son installation en France[3]. Le journal, dont le secrétaire de rédaction est Jules de Gastyne et le gérant Georges Lampre, a son siège au no 35 (puis au no 43) du boulevard Haussmann, de même que la société « Harden-Hickey, Saint-Patrice et Cie » formée en 1879 pour assurer l'exploitation du titre[4]. Lancé avec la bénédiction du Figaro, qui a offert à ses lecteurs le premier numéro du nouvel hebdomadaire[5], Le Triboulet rencontre bientôt un grand succès.
Dévoué à la cause royaliste du « comte de Chambord » et farouchement anti-républicain[1], Le Triboulet subit régulièrement la censure ainsi que de nombreuses condamnations qui lui coûtent très cher tout en contribuant à sa célébrité[3]. En , alors que l'hebdomadaire a déjà perdu 21 procès, son directeur est expulsé du territoire par arrêté du ministre de l'Intérieur, Ernest Constans[6].
Bénéficiant d'un sauf-conduit, Harden-Hickey revient à Paris à la Toussaint pour organiser la rédaction d'un Triboulet quotidien[7] destiné à suppléer l'hebdomadaire satirique, qui est renommé Le Triboulet illustré. Publiée à partir de , cette version quotidienne a Jules de Gastyne pour administrateur délégué et Gaston Jollivet (auparavant journaliste au Gaulois)[8] pour principal rédacteur. Faute d'un nombre suffisant de lecteurs, Le Triboulet quotidien connaît une existence éphémère. La société anonyme qui l'exploitait ayant été dissoute dès le [9], le journal est racheté par le Crédit de France et disparaît avec celui-ci au début de l'année 1882, lors du krach de l'Union générale, après avoir fusionné avec une autre feuille monarchiste, Le Clairon[10].
Le Triboulet illustré poursuit quant à lui sa parution hebdomadaire, bien que son succès de scandale décline sensiblement après le vote de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. En 1885, il a Édouard Grimblot pour rédacteur en chef, le vicomte Christian de Villebois pour secrétaire de rédaction et J.-M. Bertrand pour gérant[11]. Harden-Hickey abandonne finalement la direction du journal en 1888 après avoir dissous sa société dès le [12].
Racheté aux enchères par Louis de Meurville et Jean de Bonnefon, du Gaulois[13], l'hebdomadaire reparaît à partir de [14]. Son siège est désormais situé au no 16 de la place Vendôme[15]. Sous la direction de Bonnefon, le journal conserve sa ligne éditoriale royaliste et semble renouer avec le succès[16]. Son format s'agrandit en 1894[17].
Dirigé au moins depuis 1896 par le baron de la Guérinière[18], dont les bureaux sont installés au no 23 de la rue de la Chaussée-d'Antin[19], Le Triboulet existe toujours en 1898, exprimant avec virulence un monarchisme antidreyfusard et autoritaire, mais son importance est moindre[20]. Il n'est bientôt plus qu'une simple feuille polycopiée trimestrielle[21] dépourvue de caricatures mais comportant un article politique du directeur ainsi qu'une chronique financière et théâtrale, diffusée confidentiellement jusqu'à la mort du baron au début des années 1930[2].
Collaborateurs
- Arlequin-Pluton (Charles Gueullette)[22]
- Bachaumont[1] (Julien Lemer ?)[23]
- Jules Barbey d'Aurevilly[15]
- Bertall[24]
- J. Blass[24]
- Blondel[24]
- Simon Boubée[15]
- Caillou[24] (Steinlen)
- Alfred Capus[15]
- Caran d'Ache[15]
- Chassezac (Froment)[24]
- Jules Cornély[15]
- Covielle (Albert Rogat)[25]
- Gab (Gabriel Coffinières de Nordeck)[24]
- Grelot (Gaston Jollivet)[15]
- Alfred Grévin[26]
- A. Grippa (Georges Lafosse)[24]
- Constantin de Grimm[24]
- Guydo[27]
- Henriot[28]
- Job[15]
- José Roy[15]
- Kab (Valère Morland)[24]
- Léon de La Brière[15]
- Lilio (Uzès)[24]
- Maurice Marais[29]
- Comte de Mirabal[3] (Gaston de Prades)[30]
- Mok (V. Amilhau)[31]
- Montjoyeux[15] (Jules Poignand)[32]
- Carle des Perrières[33]
- Marquis de Pimodan[15]
- Gaston Prinet[2]
- Vicomte Ralph[1]
- Gilbert Randon[24]
- Alfred Soyer (Oscar de Poli)[25]
- Raoul Toché[15]
- Jean de Vergogne, Suétone (Antoine Grenier)[34]
- Christian de Villebois
- Willette[15]
Références
- Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1880, p. 333.
- L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 30 janvier, col. 63-65, 30 mars, col. 266, et 30 juin 1934, col. 563-564.
- Gaston Jollivet, « Un journaliste roi », Le Gaulois, 5 février 1895, p. 1.
- Archives commerciales de la France, 2 octobre 1879, p. 1275.
- Le Figaro, 10 novembre 1878, p. 1.
- Le Figaro, 10 août 1880, p. 1.
- Mémoires d'un ex-fonctionnaire confidentiel du ministère de l'intérieur sur le personnel gouvernemental de la République, 6e livraison, Londres, Wertheimer, Lea et Cie, 1886, p. 102.
- Le Gaulois, 11 décembre 1880, p. 2.
- Archives commerciales de la France, 12 janvier 1882, p. 51.
- Le Tintamarre, 5 février 1882, p. 4.
- Annuaire de la presse française, 1885, p. 58.
- Archives commerciales de la France, 20 août 1887, p. 1058.
- Gil Blas, 31 octobre 1888, p. 2.
- Gil Blas, 3 décembre 1888, p. 2.
- Le Figaro, 29 novembre 1888, p. 1.
- Le Gaulois, 2 décembre 1888 et 17 mars 1889, p. 1.
- Le Gaulois, 25 juillet 1894, p. 1.
- Le Journal, 1er mai 1896, p. 1.
- Le Journal, 23 avril 1896, p. 3.
- Bertrand Joly, « Les royalistes et l'affaire Dreyfus », Revue historique, avril-juin 1983, p. 314, 335 et 342.
- Marianne, grand hebdomadaire littéraire illustré, , p. 12.
- Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 479.
- Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 250.
- John Grand-Carteret (cf. bibliographie).
- Henri Avenel, Le Monde des journaux en 1895, Paris, 1895, p. 262 et 273.
- Jean Adhémar (dir.), Inventaire du fonds français après 1800, t. 9, Paris, Bibliothèque nationale, 1955, p. 397.
- Jean Adhémar (dir.), Inventaire du fonds français après 1800, t. 10, Paris, Bibliothèque nationale, 1958, p. 74.
- Revue encyclopédique, Paris, Larousse, 1892, p. 625 et 700.
- Jules Martin, Nos Peintres et sculpteurs, graveurs, dessinateurs, Paris, Flammarion, 1897, p. 266.
- Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 357.
- Henri Avenel, La Presse française au vingtième siècle, Paris, Flammarion, 1901, p. 604.
- Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 301.
- Gil Blas, 4 février 1894, p. 2.
- Le Constitutionnel, 25 mai 1881, p. 1.
Bibliographie
- John Grand-Carteret, Les Mœurs et la caricature en France, Paris, Librairie illustrée, 1888, p. 458-460 et 603.
Liens externes
- Hervé Collet, « James Ier, éphémère roi de Trinidad et châtelain d'Andilly », valmorency.fr (consulté le ).
- Consultable sur Gallica (20 années disponibles - 1016 numéros).
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