Le Vingtième Siècle (film)
Le Vingtième Siècle (The Twentieth Century en version originale sous-titrée français) est une comédie dramatique canadienne réalisée par Matthew Rankin, sorti en 2019[1],[2]. Prenant une forme iconoclaste et éclatée, ce premier long métrage est une satire politique librement inspirée des journaux intimes de William Lyon Mackenzie King[3],[4]. Il remporte notamment le prix du meilleur premier long métrage canadien au Festival international du film de Toronto 2019 et le Prix FIPRESCI de la Berlinale[5],[6].
Pour l’article homonyme, voir Le Vingtième Siècle.
(The Twentieth Century)
Réalisation | Matthew Rankin |
---|---|
Scénario | Matthew Rankin |
Musique |
Christophe Lamarche-Ledoux Peter Venne |
Acteurs principaux |
Dan Beirne |
Sociétés de production | Voyelles Films |
Pays de production | Canada ( Québec) |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 90 minutes |
Sortie | 2019 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Librement inspiré du parcours de William Lyon Mackenzie King, qui deviendra le premier ministre ayant siégé le plus longtemps dans l'histoire du Commonwealth, Le Vingtième Siècle détourne le récit autobiographique afin de dresser un portrait fantasmagorique, étrangement lucide, d'une identité nationale schizophrène[2],[1],[7]. Ce premier long métrage de Matthew Rankin se déroule à Toronto à l'aube du XXe siècle, tandis que le jeune Mackenzie King (interprété par Dan Beirne) rêve de devenir premier ministre du Canada. Or, sa quête de pouvoir sera tiraillée entre les attentes d'une mère castratrice (Louis Negin), le désir de toute-puissance de Lord Muto (Sean Cullen) et l’idéalisme d'un Québécois mystique (Joseph-Israël Tarte, joué par Annie St-Pierre)[8],[9].
Fiche technique
- Titre original : The Twentieth Century
- Titre français : Le Vingtième Siècle
- Réalisation, scénario et montage : Matthew Rankin[1]
- Musique originale : Peter Venne, Christophe Lamarche-Ledoux[8]
- Photographie : Vincent Biron
- Son : Lynne Trepanier, Sacha Ratcliffe, Bernard Gariepy-Strobl
- Direction artistique : Dany Boivin (en)
- Décors : Laura Nhem
- Costumes : Patricia McNeil
- Maquillage : Adriana Verbert
- Production : Gabrielle Tougas-Fréchette, Ménaïc Raoul
- Directeur de production : Emmanuel Hessler
- Société de production : Voyelles Films
- Distribution : Maison 4:3
- Pays d'origine : Canada ( Québec)
- Langues originales : anglais, français
- Format : couleur — 16 mm, Super 8[10]
- Genre : comédie dramatique
- Durée : 90 minutes
- Dates de sortie :
Distribution
- Dan Beirne : William Lyon Mackenzie King
- Catherine St-Laurent : Ruby Elliott
- Louis Negin : mère de King
- Mikhaïl Ahooja : Henry Albert Harper
- Trevor Anderson : Richardson
- Marie Brassard : Asbestos Miner
- Kee Chan : Wakefield
- Sarianne Cormier : Nurse Lapointe
- Sean Cullen : Lord Muto
- Martin Dubreuil : John Christian Schultz
- Richard Jutras : père de King
- Satine Scarlett Montaz : Charlotte, l'enfant défectueux
- Emmanuel Schwartz : Lady Violet
- Brent Skagford : Arthur Meighen
- Annie St-Pierre : Joseph-Israël Tarte
Analyse
Loin d'être une représentation réaliste de l'histoire officielle canadienne, Le Vingtième Siècle détourne la vérité historique au profit d'une réinterprétation fantaisiste et délirante : en résulte un exercice de style loufoque et débridé qui n'est pas sans rappeler les films réalisés par Guy Maddin et produits par Greg Klymkiw au sein du Winnipeg Film Group[8],[1]. Partant d'un récit autobiographique, Matthew Rankin nous entraîne dans un univers formel déjanté, avec une direction artistique surréaliste, fortement influencée par l'expressionnisme allemand et le cinéma de propagande soviétique[13],[8].
Bien que la plupart des protagonistes soient basés sur de véritables figures historiques, Matthew Rankin se permet plusieurs digressions fantaisistes. En effet, même si William Lyon Mackenzie King et Arthur Meighen nourrissaient déjà une inimitié en 1899, ils n'étaient pas encore entrés en politique. Heny Albert Harper, alors simple fonctionnaire fédéral, était un ami proche de Mackenzie King, mort noyé quelques années plus tard[14]. Quant à Lord Minto, ici dépeint comme un dictateur fasciste manigançant afin que les forces armées canadiennes s'impliquent davantage dans la guerre des Boers, il s'agissait d'un gouverneur général plutôt bienveillant dont le mandat avait pris fin avant que Mackenzie King et Arthur Meighen ne soient en politique électorale. Pour finir, le véritable Joseph-Israël Tarte était effectivement un homme politique, bien qu'il n'ait pas simultanément servi avec Mackenzie King et qu'il n'ait jamais été associé au nationalisme québécois.
Distinctions
Récompenses
- Festival international du film de Toronto 2019 :
- Festival international du film de Calgary 2019 : Mention honorable « Artiste émergent »[17]
- Prix de diffusion Quebecor au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal 2019 : Meilleur espoir de la compétition nationale[18]
- Grand Prix du Festival international du film de Los Cabos 2019 : Meilleur film[19]
- Prix du Vancouver Film Critics Circle 2019 :
- Meilleur cinéaste canadien émergent
- Meilleur acteur dans un film canadien pour Dan Beirne[20]
- Prix FIPRESCI de la Berlinale 2020 : Meilleur film de la section « Forum »[21]
- Prix Écrans canadiens 2020 :
- Prix Luc-Pereault de la critique AQCC des Rendez-vous Québec Cinéma 2020 : Meilleur long métrage québécois[23]
- Prix Iris des Rendez-vous Québec Cinéma 2020 :
- Meilleure direction artistique pour Dany Boivin
- Meilleurs costumes pour Patricia McNeil
- Meilleur maquillage pour Adriana Verbert
- Meilleure coiffure pour Nermin Grbic[24]
Nominations et sélections
- Prix Écrans canadiens 2020 :
- Meilleur film pour Ménaïc Raoul et Gabrielle Tougas-Fréchette
- Meilleure réalisation et meilleur scénario original pour Matthew Rankin
- Prix du meilleur premier film John Dunning
- Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle pour Dan Beirne[25]
- Prix Iris des Rendez-vous Québec Cinéma 2020 :
- Meilleur premier film
- Meilleure réalisation et meilleur montage pour Matthew Rankin
- Meilleur son pour Bernard Gariépy Strobl, Sacha Ratcliffe et Lynne Trépanier
- Meilleure musique originale pour Peter Venne, Christophe Lamarche-Ledoux[24]
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « The Twentieth Century (film) » (voir la liste des auteurs).
- Alexandre Fontaine Rousseau, « Critique :The Twentieth Century de Matthew Rankin », 24 images, , p. 146-147 (ISSN 0707-9389, lire en ligne)
- Frédéric Bouchard, « Ô Canada : commentaire critique / The Twentieth Century de Matthew Rankin », Ciné-Bulles, vol. 38, no 1, , p. 13 (ISSN 0820-8921, lire en ligne)
- (en) Kelly Townsend, « Oscilloscope heads to The Twentieth Century », Playback, sur playbackonline.ca,
- André Lavoie, « « Le vingtième siècle »: le King du Canada », Le Devoir,
- André Duchesne, « Le premier long métrage de Matthew Rankin au FNC », La Presse, sur lapresse.ca,
- Charles-Henri Ramond, « The Twentieh Century primé à Berlin », sur filmsquebec.com, (consulté le )
- Marc Cassivi, « Matthew Rankin : Mackenzie King, pour de faux », sur lapresse.ca, (consulté le )
- Helen Faradji, « The Twentieth Century : dans la tête de Matthew Rankin », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
- Charles-Henri Raymond, « TIFF 2019: The Twentieth Century meilleur premier film canadien », sur filmsquebec.com, (consulté le )
- Radio-Canada, « Le vingtième siècle, de Matthew Rankin à la Cinémathèque », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
- Radio-Canada, « Le premier long métrage de Matthew Rankin est présenté au TIFF », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
- CTVM, « LE VINGTIÈME SIÈCLE de Matthew Rankin en première québécoise au Festival du nouveau cinéma », sur ctvm.info, (consulté le )
- André Habib et Simon Laperrière, « « Abominablement canadien » : Rencontre avec Matthew Rankin », sur horschamp.qc.ca, (consulté le )
- Catherine Genest, « Avec The Twentieth Century, Matthew Rankin combat le Québec bashing », sur voir.ca, (consulté le )
- (en) Staff, « Announcing the TIFF '19 Award Winners », sur tiff.net, (consulté le )
- (en) « Canada's Top Ten », sur tiff.net, (consulté le )
- (en) « CIFF 2019 Jury award winners », sur ciffcalgary.ca, (consulté le )
- FNC, « Palmarès et prix - 48e édition », sur nouveaucinema.ca/, (consulté le )
- CTVM, « Le vingtième siècle (The Twentieth century) de Matthew Rankin à l’affiche dès le 20 décembre 2019 », sur ctvm.info, (consulté le )
- (en) Josh Cabrita, « 20th Annual Canadian Award Winners », sur vancouverfilmcritics.com, (consulté le )
- (en) The jury of FIPRESCI, « 70th Berlinale - Berlin International Film Festival », sur fipresci.org, (consulté le )
- « Prix écrans canadiens canadian - Screen awards for cinematic arts », sur academie.ca, (consulté le )
- Association québécoise des critiques de cinéma, « Prix annuels remis par l'AQCC au meilleur long métrage québécois », sur aqcc.ca, (consulté le )
- Québec Cinéma, « The Twentieth century », sur gala.quebeccinema.ca, (consulté le )
- Charles-Henri Ramond, « Finalistes Prix écrans canadiens 2020 », sur quebeccinema.ca, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- (en) Alison Gillmor, « Surreal 'biopic' of former PM delivers deadpan delights », sur winnipegfreepress.com, (consulté le )
- (en) Randall King, « One great city : Director's warts-and-all affection for hometown shines through in first feature film », sur winnipegfreepress.com, (consulté le )
- Première mondiale du premier long métrage de Matthew Rankin au TIFF [Radio diffusion], Marie-Gabrielle Ménard () Radio-Canada. Consulté le .
- Marie Claude Mirandette, « Matthew Rankin, réalisateur de The Twentieth Century », Ciné-Bulles, vol. 38, no 1, , p. 8-12 (ISSN 0820-8921, lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Cinémathèque québécoise
- (en) Internet Movie Database
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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