Les Animaux dénaturés
Les Animaux dénaturés est un roman écrit par Vercors et publié en 1952. Ce roman pose la question du propre de l'homme.
Format | |
---|---|
Langue | |
Auteur | |
Date de parution | |
Pays |
Résumé
Des anthropologues partis à la recherche du « chaînon manquant » (hypothétique créature intermédiaire entre l'être humain et le singe) découvrent celui-ci, non pas sous forme de fossile, mais d'une population vivante. L'espèce est nommée Paranthropus greamiensis en l'honneur de son découvreur Greame, et surnommée Tropi.
Un homme d'affaires nommé Vancruysen imagine d'en faire une main-d'œuvre à bon marché, sans salaires ni droits, pour une usine de lainage. Dès lors, les anthropologues comprennent qu'il faudra bien répondre à la question « Les tropis sont-ils des hommes ? », question que les anthropologues ont l'habitude de rejeter concernant les espèces de la lignée humaine, la jugeant assimilable au paradoxe sorite.
Les autorités préfèrent ne pas tenter de répondre à la question. Pire, il apparaît que la question « Les tropis sont-ils des hommes ? » est tout simplement insoluble parce que la question « Qu'est-ce que l'homme ? » elle-même n'a pas de réponse écrite dans la loi. Les anthropologues décident de tester si les Tropis sont interféconds, d'une part avec les singes, d'autre part avec les hommes. Mais les inséminations artificielles de femelles tropis par du sperme d'homme et de singe se révèlent toutes fécondes, ce qui interdit d'avoir la réponse par ce critère avant que ces rejetons soient eux-mêmes en âge de procréer.
La difficulté de la question vient évidemment du fait que les Tropis étant par définition l'intermédiaire entre l'homme et le singe, il est difficile de dire quels sont leurs droits. Quand un neurologue avance un critère basé sur la complexité du cerveau, le juge lui fait vite admettre qu'il utilise en fait un critère circulaire : le niveau de complexité qu'il réclame à un cerveau pour qualifier un être d'humain est le niveau suffisamment proche de celui qu'il a trouvé chez les humains étudiés jusque-là. Or, les tropis ont un cerveau beaucoup plus simple que les Homo sapiens, mais beaucoup plus complexe que celui des singes. Ce critère peut donc trancher dans le sens qu'on veut selon la manière dont on place la limite. De même pour le langage.
Pour forcer les autorités à prendre position, Douglas Templemore tue le rejeton de la femelle tropi fécondée avec du sperme humain, alors qu'il s'agit à la fois de son fils biologique car il est le donneur et de son fils légal car il est parvenu à le faire inscrire à l'état-civil.
Adaptation
Vercors a adapté lui-même pour le théâtre son roman en une pièce intitulée Zoo ou l'Assassin philanthrope, écrite et publiée dans sa première version en 1959. Elle représente les premiers pas de Vercors vers le théâtre. Cette première version de la pièce fut créée le au festival de Carcassonne dans une mise en scène de Jean Deschamps. La pièce, qui rencontre alors le succès, est reprise en à Paris au TNP, puis à travers l'Europe ; en particulier en , Zoo est en répétition à Bruxelles. Fin 1964 Otto Preminger eut même le projet – abandonné – d’adapter Zoo pour Broadway, à New York aux États-Unis.
En 1975, la pièce est à nouveau jouée à Paris au Théâtre de la Ville dans une mise en scène de Jean Mercure. Pour cet événement, ce dernier demande à Vercors de réécrire sa pièce. Cette deuxième version correspond à l'édition Magnard de 2003, diffusée à l'occasion de l'inscription de cette pièce au programme de Lettres des lycées en France. Le titre Zoo pourrait être un hommage au dessinateur Gus Bofa que Vercors admirait et qui publia en 1935 un album titré Zoo, qui à travers des représentations d'animaux se veut une satire de l'humanité comme le précise sa préface ; cet album a probablement inspiré Vercors, pour son roman puis pour sa pièce.
Le roman a été adapté pour le grand écran en 1970 par Gordon Douglas (Skullduggery (en)).
Liens externes
- Portail de la littérature française