Les Armoires vides
Les Armoires vides est le premier roman d'Annie Ernaux, publié en 1974 aux éditions Gallimard. Le récit se déroule durant l'attente de l'avortement subi en 1964, et sur lequel elle reviendra dans L'Événement (2000).
Les Armoires vides | ||||||||
Auteur | Annie Ernaux | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Roman | |||||||
Éditeur | éditions Gallimard | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1974 | |||||||
ISBN | 2-07-037600-1 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Résumé
Dans Les Armoires vides, Annie Ernaux écrit du point de vue de l'étudiante de lettres modernes qu'elle était. Pendant son avortement, Denise Lesur se remémore son enfance et son adolescence. La structure du texte suit ce procédé de la mémoire, en se référant de temps en temps à l'événement présent que vit la jeune fille, tout en évoquant principalement son enfance.
Dans ce portrait de son enfance normande, on retrouve certains des thèmes récurrents chez Annie Ernaux, comme l'importance de la figure de la mère, à laquelle elle consacrera son texte Une femme, et de celle du père, à propos de qui elle écrira La Place. Le tiraillement entre deux milieux sociaux, celui de ses parents, anciens ouvriers qui ont ouvert un bar, et le milieu bourgeois auquel elle est confrontée de plus en plus en poursuivant ses études. Les sentiments contradictoires que lui inspire ce tiraillement entre deux milieux sociaux, à savoir un mélange de honte, de mépris, et d'amour pour sa famille, sont aussi des images omniprésentes de son œuvre.
Écriture
La première parution d'Ernaux, tout comme les deux autres qui suivront (Ce qu'ils disent ou rien et La Femme gelée), se caractérise par une écriture chargée d'affects, ce qui transparaît par l'usage fréquent de phrases nominales, par le recours au registre populaire, voire argotique, ainsi que par une ponctuation plus expressive (usage régulier du point de suspension). Le choix formel de situer entièrement l'action dans l'attente de l'expulsion du fœtus avorté amène une unité de lieu efficace et poignante, permettant des va-et-vient entre le passé et le présent.
Ainsi, le style bien connu d'Ernaux est plutôt celui qu'elle trouve à partir de son 4e livre, La Place. Pour celui-ci, elle délaisse tout l'appareil fictionnel, tous les voiles ou toute imagination, et choisit de dénuder plus avant son écriture, afin de se coller au réel: "Comment l'atteindre [la vérité] ? Ça a été la question cruciale en écrivant La Place. Si le mot avait été davantage répandu, on m'aurait située dans l'autofiction. Pour parler de mon père, de sa trajectoire sociale, ça ne marchait pas, la seule écriture juste m'a paru être le refus de toute fiction et ce que j'ai appelé ensuite "l'autosociobiographie" parce que je me fonde presque toujours sur un rapport de soi à la réalité sociohistorique.[1]"
Notes et références
- « "Toute écriture de vérité déclenche les passions" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
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