Les Diables de Loudun (opéra)

Les Diables de Loudun (Die Teufel von Loudun) est un opéra en trois actes de Krzysztof Penderecki sur un livret en allemand du compositeur d'après un drame de John Whiting, créé en 1969 à Hambourg. L'histoire est inspirée de l'affaire des démons de Loudun.

Krzysztof Penderecki

Historique

Genèse

Pour son premier opéra, Krzysztof Penderecki s'inspire de l'adaptation théâtrale que John Whiting a tiré en 1960 du roman d'Aldous Huxley The Devils of Loudun de 1952[1]. Les Diables de Loudun est une commande de Rolf Liebermann alors à la tête du Staatsoper de Hambourg[1]. La partition est composée durant l'année les années 1967 et 1968, soit deux après celle de la Passion selon Saint Luc, qui en reprend certains procédés stylistiques[2].

Création

L'ouvrage est créé le au Staatsoper de Hambourg[3]. La direction est assurée par Henrik Czyz[1], la mise en scène est de Konrad Swinarski, les décors de Lidia et Jerzy Skarzynski, Rolf Liebermann et Krzysztof Penderecki assurent eux la supervision artistique. La soprano américaine Tatiana Troyanos y chante le rôle de Jeanne.

Postérité

L'ouvrage a été révisé en 1972 puis en 1975, où le compositeur a ajouté deux nouvelles scènes au deuxième acte, cette dernière version étant la plus couramment jouée. La création française a eu lieu le à l'Opéra de Marseille, dans une adaptation en français d'Antoine Goléa, avec Hélia T'Hézan, Andrée Esposito, Julien Haas, Gérard Serkoyan, Louis Rialland, Marcel Huylbrock, Jacques Doucet et Jean-Pierre Hurteau sous la direction de Reynald Giovaninetti, mise en scène de Margarita Wallmann et décors de Bernard Daydé.

Description

L'opéra est distribué en trois actes et trente scènes.

Rôles et distribution

Rôle Typologie vocale Créateurs
Hambourg,
Jeanne, supérieure du couvent de Saint-Ursule soprano Tatiana Troyanos
Claire, sœur des Ursulines mezzo-soprano Cvetka Ahlin
Gabrielle, sœur des Ursulines soprano Helga Thieme
Louise, sœur des Ursulines soprano Ursula Boese
Philippe, jeune fille soprano lyrique Ingeborg Krüger
Ninon, jeune veuve contralto Elisabeth Steiner
Grandier, vicaire de l'église St. Pierre baryton Andrzej Hiolski
Le père Barré, vicaire de Chinon basse Bernard Ładysz
de Laubardemont, légat du roi ténor Helmuth Melchert
Le père Rangier basse Hans Sotin
Le père Mignon, confesseur des Ursulines ténor Horst Wilhelm
Adam, un pharmacien ténor Kurt Marschner
Mannoury, un chirurgien baryton Heinz Blankenburg
Le prince Henri de Condé, ambassadeur du Roi baryton William Workman
Le père Ambrose, un vieux prêtre basse Ernst Wiemann
Asmodeus basse Arnold Van Mill
Bontemps, un geolier baryton-basse Carl Schulz
d’Armagnac, maire de Loudun rôle parlé Joachim Hess
de Cerisay, juge de ville rôle parlé Rolf Mamero
Le clerc du comte rôle parlé Franz-Rudolf Eckhardt
Nonnes, carmélites, foule, enfants, gardes, et soldats
Direction musicale Henryk Czyż

Résumé

L'action qui se situe en 1634 relate les accusations de sorcellerie portées contre Urbain Grandier curé de Loudun. Le contexte historique est la décision de Richelieu d'abattre les murs de la ville contre la volonté du pouvoir municipal. Jeanne la prieure des Ursulines s'éprend d'Urbain Grandier et sa passion amoureuse se transmet à toutes les nonnes. Le père Barré tente d'exorciser Jeanne. Grandier est accusé d'envoûtement, supplicié puis conduit au bûcher. Jeanne expie par la prière.

Vidéographie

  • Die Teufel von Loudun, Tatiana Troyanos (Jeanne), Cvetka Ahlin (sœur Claire), Ursula Boese (sœur Louise), Helga Thieme (sœur Gabrielle), Andrzej Hiolski (Urbain Grandier), chœur de l’Opéra d’État de Hambourg, Orchestre philharmonique d’État de Hambourg, Marek Janowski (dir.), Konrad Swinarski (mise en scène), Joachim Hess (réalisation) – DVD Arthaus Musik 101 279
    Production originale filmée quelques mois après la création avec la même distribution mais un chef différent.

Références

  1. François-René Tranchefort, L'Opéra : II. De Tristan à nos jours, Paris, Éditions du Seuil, , 415 p. (ISBN 2-02-005021-8), p. 380
  2. Tranchefort 1978, p. 381.
  3. Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1819 p. (ISBN 978-2-213-60017-8), p. 1120

Liens externes

  • Portail de l’opéra
  • Portail de la musique classique
  • Portail de la Pologne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.