Les Faits-divers illustrés
Les Faits-divers illustrés est un magazine hebdomadaire français fondé en 1905 et disparu en 1910.
Les Faits-divers illustrés | |
Une du premier numéro publié le 26 octobre 1905. | |
Format | 12 pages |
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Prix au numéro | 10 centimes |
Fondateur | Jules Rouff |
Date de fondation | 1905 |
Date du dernier numéro | 1910 |
Ville d’édition | Paris |
ISSN | 2262-1946 |
Histoire du support
Sous-titré « Les événements les plus récents ; les romans les plus célèbres », ce périodique qui sortait le jeudi s'inscrit dans la droite ligne du « roman vrai de la criminalité » tel que The Terrific Register (Londres, 1825), puis The Illustrated Police News (Londres, fondé en 1864) avait commencé d'en inaugurer le genre non sans succès : exploiter à l'aide d'un récit plus ou moins romancé un fait-divers ayant donné lieu à un crime de sang particulièrement sordide. L'ajout d'une illustration hyperréaliste, grandiloquente, et en couleurs sur la une prend sa source dans la presse française, Le Petit Journal illustré aura lancé la mode vingt ans plus tôt et avec un immense succès, le titre annonçant 5 millions d'exemplaires vendus pour le seul supplément en 1900. Selon Dominique Kalifa, « à l'aube de la Grande Guerre, la ferveur pour les récits de crimes devient un véritable phénomène de société ». Il convient aussi de signaler la vogue du Grand Guignol qui, à Paris du moins, ensanglanta durant les années 1890 les scènes des théâtres avec des spectacles de plus ou moins bon goût, et la diffusion sensiblement importante de romans populaires de mœurs vendus 5 sous et imprimés sur papier de basse qualité à partir des « journaux-romans » illustrés de gravures (1850-1880) signés Élie Berthet ou Xavier de Montépin, par exemple.
Un premier hebdomadaire intitulé Faits divers était paru en France en 1862 mais il semble que personne n'en ait gardé la trace. Toujours est-il que Les Faits-Divers illustrés propose durant cinq ans un catalogue de meurtres en général et de catastrophes en particulier, situés en France mais aussi parfois à l'étranger. La première et la dernière page sont en quadrichromie mais l'intérieur l'est aussi, une page sur deux. Il se compose de 4 romans feuilletons écrit à l'aide d'adjectifs empruntant au registre de l'excès, illustrés par une image centrale. L'avant dernière page est entièrement composée de publicités en noir. Le magazine se clôt par la « Revue illustrée de la semaine », une planche de petites vignettes en général grossières et non signées, qui s’apparenterait à un style qualifié a posteriori de « gore ». L’ambiguïté entre traitement fictionnel et référence à des faits réels est savamment bien dosée : la une joue sur les codes de l'actualité et du réalisme en reprenant la technique de mise en page des grands suppléments dominicaux illustrés ; la dernière page annonce tirer ses sources « d'après [des] correspondants particuliers ».
Qui se cache derrière ce magazine ? L. Mistral[1] est signalé comme gérant (il sera remplacé par G. Girin, puis par P. Vernier). Le siège du journal se situe à Paris au 4 rue La Vrillière, autrement dit en face de la Banque de France puis migre au 83 rue de l'Ouest : il s'agit des éditions Rouff, qui publient également des fascicules illustrés dont Le Conteur populaire et les « Pochettes Rouff »[2]. Le , le magazine commence une nouvelle série, abaissant son prix à 5 centimes et sa pagination à 8 pages toujours imprimées chez Charaire à Sceaux, annonçant qu'il sort désormais les mercredis...
Ce magazine fut entre autres imité et sans doute concurrencé par L'Œil de la police qui livre son premier numéro le .
Illustrateurs
Les illustrations étaient principalement non-signées mais l'éditeur indiquait sur les volumes vendus aux abonnés les noms de certains de ses contributeurs tels que Jules Desprès, Peka, Félix Régamey, Osvaldo Tofani...
Notes
- Jean Laurent Mistral,1850-1935
- Annonce publicitaire parue dans La Presse du 27 octobre 1905 : « "Les Faits Divers illustrés", tel est le titre du nouveau journal que les publications Jules Rouff et Cie offrent aujourd'hui au public. Grâce à leur merveilleuse organisation (plus de 15,000 correspondants), "Les Faits-Divers", recevant leurs informations de tous les coins du monde à la dernière minute, par correspondance, télégraphe et téléphone, vont présenter, sous une forme nouvelle et remarquable de précision, tous les événements, tous les drames qui se déroulent chaque jour en si grand nombre, mais que nous ne pouvions connaître jusqu'à ce jour que très imparfaitement. Réclamez le premier numéro gratuitement. »
Voir aussi
Bibliographie
- Dominique Kalifa, L'encre et le sang : récits de crimes et société à la Belle Époque, Paris, Fayard, , 351 p. (ISBN 2-213-59513-5, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Annick Dubied, Les dits et les scènes du fait divers, Genève, Librairie Droz, 2004, p. 26-28, (ISBN 978-2600008907).
Liens externes
- Collection numérisée (1905-1910, incomplète) sur Gallica
Articles connexes
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