Les Nourritures terrestres

Les Nourritures terrestres est une œuvre littéraire d'André Gide, publiée en 1897, évoquant le désir et l'éveil des sens[1],[2].

Les Nourritures terrestres

Couverture de l'édition de 1921. Ici 1925.

Auteur André Gide
Pays France
Genre Poème en prose
Éditeur Mercure de France
Date de parution 1897

Thèmes


Réception et postérité

Les Nourritures sont en quelque sorte le pendant joyeux et solaire du De Profundis d'Oscar Wilde, œuvre sombre où l'écrivain irlandais développait aussi, mais « en négatif », par l'absence et le manque, une forme de sensualité absolue qui cherche à s'affranchir du moralisme étriqué de l'époque victorienne, du conformisme et des conventions sociales.

  • Jean Guéhenno, très critique de l'égocentrisme gidien, s'en lamente :

« La jeunesse intellectuelle française devra guérir du gidisme pour retrouver le mouvement de l'histoire. Comprendra-t-elle qu'être jeune à la manière de Ménalque ou de Nathanaël, c'est être terriblement vieux ? Cette quête des plaisirs, cette jouissance minutieuse et appliquée suppose des rentes, un patrimoine, dénoncerait la fin d'une race. »

 Jean Guéhenno, Journal des années noires, 5 janvier 1944, Gallimard, 1947.

« Tous les ouvrages de l'esprit contiennent en eux-mêmes l'image du lecteur auquel ils sont destinés. Je pourrais faire le portrait de Nathanaël d'après Les Nourritures terrestres : l'aliénation dont on l'invite à se libérer, je vois que c'est la famille, les biens immeubles qu'il possède ou possédera par héritage, le projet utilitaire, un moralisme appris, un théisme étroit ; je vois aussi qu'il a de la culture et des loisirs puisqu'il serait absurde de proposer Ménalque en exemple à un manœuvre, à un chômeur, à un Noir des États-Unis, je sais qu'il n'est menacé par aucun péril extérieur, ni par la faim, ni par la guerre, ni par l'oppression d'une classe ou d'une race ; l'unique péril qu'il court c'est d'être victime de son propre milieu, donc c'est un Blanc, un Aryen, un riche, l'héritier d'une grande famille bourgeoise qui vit à une époque relativement stable et facile encore, où l'idéologie de la classe possédante commence à peine de décliner : précisément ce Daniel de Fontanin que Roger Martin du Gard nous a présenté plus tard comme un admirateur enthousiaste d'André Gide. »

 Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, 1948.

« Familles, je vous hais ! disait Gide (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai. »

 Hervé Bazin, Ce que je crois, Livre de Poche, Paris, 1977.

Le livre est dédicacé « À mon ami, Maurice Quillot ».

Éditions

  • En , dans la revue littéraire L'Ermitage, dirigée par Henri Mazel, paraissent des extraits des Nourritures sous le titre Récit de Ménalque.
  • 1897, Le Mercure de France, in-12, 210 pages, tirage restreint.
  • 1917, Gallimard, Collection Blanche[3].
  • 1921, Gallimard, nouvelle édition courante revue et corrigée.
  • 1927, éditions Claude Aveline, in-8, avec gravures sur bois de Louis Jou, tirage 650 exemplaires.
  • 1928, NRF, édition dans la série In Octavo, n°6.
  • 1930, Gallimard, in-4, avec 57 gravures de Démétrios Galanis, tirage 322 exemplaires.

Par la suite, les nombreuses autres éditions seront souvent conjointes avec Les Nouvelles Nourritures, paru en 1935.

Notes et références

  1. André Gide, Les nourritures terrestres, Paris : Gallìmard, (lire en ligne)
  2. André Gide (1869-1951), Les nourritures terrestres - André Gide (1869-1951) - Œuvre - Ressources de la Bibliothèque nationale de France, (lire en ligne)
  3. Notice sur le site de l'éditeur.
  4. Notice sur le site de l'éditeur.

Bibliographie

  • Yvonne Davet, Autour des Nourritures terrestres, Gallimard, 1948.

Liens externes

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