Les Sentiers de la perdition (film)
Les Sentiers de la perdition ou La Voie de perdition au Québec (Road to Perdition) est un film américain réalisé par Sam Mendes, sorti en 2002.
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Titre québécois | La Voie de perdition |
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Titre original | Road to Perdition |
Réalisation | Sam Mendes |
Scénario | David Self (en) |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
DreamWorks SKG 20th Century Fox The Zanuck Company |
Pays de production |
![]() |
Genre | thriller |
Durée | 117 minutes |
Sortie | 2002 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Il est adapté de la bande dessinée du même nom écrite par Max Allan Collins et dessinée par Richard Piers Rayner (en) publiée par DC Comics en 1998.
Synopsis
Hiver 1931 à Rock Island, dans l'Illinois. Michael Sullivan (Tom Hanks) est un tueur professionnel. Il travaille pour le compte de John Rooney (Paul Newman), chef de la pègre irlandaise, qu'il considère comme son père spirituel. Mais un jour, l'un des fils de Michael assiste à un meurtre commis par Connor (Daniel Craig), le fils de Rooney. Connor, qui a toujours été jaloux de l'affection de son père pour Michael, décide alors d'assassiner Michael et toute sa famille pour qu'aucun d'entre eux ne puisse le dénoncer. Contraint de fuir à Chicago avec son seul fils survivant, Michael va vouloir se venger mais surtout mettre son fils en sécurité et lui offrir une vie différente de la sienne.
Fiche technique
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- Titre original : Road to Perdition
- Titre français : Les Sentiers de la perdition
- Titre québécois : La Voie de perdition[1]
- Réalisation : Sam Mendes
- Scénario : David Self (en), d'après la bande dessinée de Max Allan Collins et Richard Piers Rayner (en)
- Direction artistique : Dennis Gassner
- Photographie : Conrad L. Hall
- Musique : Thomas Newman
- Production : Sam Mendes, Dean Zanuck (en) et Richard D. Zanuck
- Producteurs délégués : Joan Bradshaw et Walter F. Parkes
- Productrices associées : Tara B. Cook et Cherylanne Martin
- Sociétés de production : DreamWorks, 20th Century Fox et The Zanuck Company
- Sociétés de distribution : DreamWorks SKG (États-Unis), UGC Fox Distribution (France), 20th Century Fox (Monde)
- Budget : 80 000 000 USD[2]
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : Couleur (Eastmancolor) – Super 35 – 2,35:1 (CinemaScope) – son DTS / Dolby Digital / SDDS
- Genre : thriller
- Durée : 117 minutes
- Dates de sortie[1] :
États-Unis,
Canada :
France :
Distribution
- Tom Hanks (VF : Jean-Philippe Puymartin) : Michael Sullivan
- Paul Newman (VF : Marc Cassot) : John Rooney
- Daniel Craig (VF : Jean-François Kopf) : Connor Rooney
- Jennifer Jason Leigh (VF : Catherine Le Hénan) : Annie Sullivan
- Stanley Tucci (VF : Gérard Darier) : Frank Nitti
- Jude Law (VF : Bernard Gabay) : Harlen Maguire
- Ciarán Hinds (VF : Philippe Catoire) : Finn McGovern
- Tyler Hoechlin (VF : Gwenaël Sommier) : Michael Sullivan Jr.
- Liam Aiken : Peter Sullivan
- Sam Mendes : un garde du corps de John Rooney lors du massacre sous la pluie (caméo)
- Anthony LaPaglia : Al Capone (coupé au montage)
Production
Genèse et développement
Lorsque Max Allan Collins écrit le roman graphique Les Sentiers de la perdition, son agent littéraire y voit un film potentiel et le montre à un agent du monde du cinéma[4]. En 1999, le roman graphique est présenté à Dean Zanuck, alors vice-président du développement de la société de production de son père, Richard D. Zanuck. Ce dernier le reçoit à son tour alors qu'il tourne au Maroc pour la production de L'Enfer du devoir (2000). Les Zanuck père et fils adhèrent au projet et l'envoient à Steven Spielberg, qui le propose ensuite à DreamWorks[5].
De son côté, le réalisateur Sam Mendes est à la recherche d'un nouveau projet après avoir achevé son premier long métrage, American Beauty (1999). Il a plusieurs possibilités dont notamment Un homme d'exception, K-PAX : L'Homme qui vient de loin, Terre Neuve[6], ou encore The Lookout. DreamWorks envoie alors le roman graphique à Sam Mendes. Ce dernier est tout de suite séduit par l'intrigue, qu'il considère comme « narrativement assez simple, mais avec des thèmes très complexes »[5],[7].
Steven Spielberg contacte le scénariste David Self (en) pour adapter le roman graphique en script[5]. Il écrit un premier jet assez proche de l'œuvre originale et conserve même la plupart des dialogues. Le script est ensuite retravaillé par divers scénaristes non crédités et le projet prend peu à peu ses distances avec le roman graphique[4]. Ainsi, dans certaines versions, Sullivan est présenté comme alcoolique, mais ces éléments ne seront pas conservés dans la version finale du scénario[5]. Par ailleurs, le nom de certains personnages est modifié. Ainsi, John Patrick Looney (en) et son fils Connor sont rebaptisés Rooney alors que le nom de famille du personnage principal, O'Sullivan, est simplifié en Sullivan. De plus, le personnage de Harlen Maguire est ajouté, pour ajouter un élément persistant de la poursuite des Sullivan[4].
L'auteur du roman graphique, Max Allan Collins, souhaite initialement adapter lui-même son œuvre en scénario, mais n'en reçoit pas l'opportunité[4]. Il choisit cependant de ne pas s'imiscer dans le processus d'écriture, par respect pour les différents styles d'écriture des différents médias. Il officie cependant comme consultant et apprécie l'ajout du personnage de Maguire et l'utilisation minimaliste de dialogues[8] ainsi que la version de Rooney du film qu'il décrit davantage comme une « figure paternelle » pour Sullivan[4]. Max Allan Collins déclare cependant ne pas apprécier certains aspects du film, notamment sur le personnage du fils de Sullivan. Dans son roman graphique, le fils tue quelqu'un, ce qu'il ne fait pas dans le film. De plus, il n'apprécie pas la technique de narration du film. Celle-ci diffère du roman graphique dans lequel le fils raconte l'histoire alors qu'il est devenu adulte et prêtre, tandis que dans le film, il raconte l'histoire en tant qu'enfant[9].
Distribution des rôles
Steven Spielberg envoie un exemplaire du roman graphique à Tom Hanks, alors que ce dernier est en plein tournage de Seul au monde. Mais l'acteur est alors beaucoup trop occupé et ne sera lié au film qu'après avoir lu le script de David Self. Lui-même père de quatre enfants, il tombe d'emblée sous le charme du personnage[5].
C'est la dernière apparition au cinéma de Paul Newman. Il prêtera ensuite sa voix à Doc Hudson dans le film d'animation Cars (2006). Il décède en 2008.
Tom Sizemore et Alfred Molina ont été envisagés pour incarner Al Capone. Le rôle reviendra finalement à Anthony LaPaglia mais sera coupé au montage[10].
Tournage
Le tournage a eu lieu principalement dans l'Illinois (Beecher, Geneva, Momence, Aurora, Evanston, Barrington, Glenwood, West Dundee, Peotone, Chicago, comté de Will, Thornton), dans le Michigan (Grand Rapids, Saugatuck, Zeeland, West Olive), ainsi qu'à East Chicago dans l'Indiana[11].
Musique
Music from the Motion Picture
Sortie | |
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Genre | musique de film |
Label | Decca Records |
Critique |
La musique du film est composée par Thomas Newman.
- Liste des titres
- "Rock Island, 1931" – 3:22
- "Wake" – 1:55
- "Just the Feller" – 2:44
- "Mr. Rance" – 1:38
- "Bit Borrowers" – 2:25
- "Murder (in Four Parts)" – 7:54
- "Road to Chicago" – 3:06
- "Reading Room" – 1:25
- "Someday Sweetheart" – 3:06
- Interprété par Charleston Chasers
- "Meet Maguire" – 1:44
- "Blood Dog" – 1:06
- "Finn McGovern" – 2:11
- "The Farm" – 2:09
- "Dirty Money" – 3:10
- "Rain Hammers" – 2:41
- "A Blind Eye" – 2:27
- "Nothing to Trade" – 2:25
- "Queer Notions" – 2:46
- Interprété par Fletcher Henderson & His Orchestra
- "Virgin Mary" – 1:34
- "Shoot the Dead" – 2:25
- "Grave Drive" – 1:20
- "Cathedral" – 2:40
- Contient un sample de Alma Redemptoris Mater interprété par Choir of King's College
- "There'll Be Some Changes Made" – 2:59
- Performed by the Chicago Rhythm Kings
- "Ghosts" – 3:40
- "Lexington Hotel, Room 1432" – 1:45
- "Road to Perdition" – 3:55
- "Perdition – Piano Duet" – 1:39
- Interprété par Tom Hanks et Paul Newman
Accueil
Critique
Le film reçoit globalement de bonnes critiques, qui mettent principalement en avant les prestations de Tom Hanks et Paul Newman. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film obtient 80% d'opinions favorables basées sur 214 critiques et une note moyenne de 7,5⁄10[13]. Sur Metacritic, le film décroche une note moyenne de 72⁄100, pour 36 critiques presse[14].
En France, le film est également plutôt bien accueilli. Sur le site Allociné, qui recense 23 titres de presse, il obtient une moyenne de 3,7⁄5[15]. Du côté des avis positifs, Alain Grasset du Parisien écrit notamment « Inédit à l'écran, le duo Tom Hanks-Paul Newman est extraordinaire. Les Sentiers de la perdition est un chef-d'œuvre ! ». Dans la revue Positif, Franck Garbarz apprécie lui aussi la prestation de Tom Hanks : « Dans cet univers funeste, Tom Hanks, qu'on n'attendait pas dans ce registre, est saisissant en gangster au visage hiératique, ne laissant presque jamais prise à l'émotion ». Dans Le Monde, Thomas Sotinel écrit quant à lui « Refusant avec la même énergie le sentimentalisme et le second degré, Mendes et ses acteurs parviennent, comme presque toujours au long de cette route, à redonner vie et innocence à des histoires usées par le cinéma »[15].
Du côté des critiques plutôt négatives, Amélie Dubois des Inrockuptibles écrit notamment « Se réfugiant dans la thématique lourdement surlignée de la filiation, Les Sentiers de la perdition, contrairement à ce qu'indique son titre, prend un chemin ultra-emprunté et peu risqué, s'embourbe dans les convenances lisses et vides d'un cinéma hollywoodien sans âme ». Jean-Philippe Tessé de Chronic'art écrit quant à lui « On ne saura jamais vraiment où ils mènent, ces "sentiers de la perdition", sans doute nulle part puisqu'une âme, chez cet affreux pudibond de Mendes, n'est jamais vraiment perdue. Ou plutôt vers un ennui aussi mou que les joues de Tom Hanks »[15].
Distinctions
Source : Internet Movie Database[18]
Récompenses
- British Society of Cinematographers 2002 : Meilleure photographie pour Conrad L. Hall
- Camerimage 2002 : Grenouille d'or de la meilleure photographie pour Conrad L. Hall
- Oscars 2003 : Meilleure photographie pour Conrad L. Hall[19]
- Golden Globes 2003 : Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour Paul Newman
- Saturn Awards 2003
- Satellite Awards 2003 : Meilleure photographie pour Conrad L. Hall
- BAFTA Awards 2003
- American Society of Cinematographers 2003 : Meilleure photographie d'un film pour Conrad L. Hall
- BMI Film & TV Awards 2003 : Meilleure musique de film pour Thomas Newman
- Kinema Junpō Awards 2003
- Meilleur film étranger
- Meilleur film étranger, choisi par les lecteurs du magazine Kinema Junpō
- Las Vegas Film Critics Society Awards 2003 : Meilleure photographie pour Conrad L. Hall
Nominations
- Mostra de Venise 2002 :
- Oscars 2003 :
- Meilleur acteur dans un second rôle pour Paul Newman
- Meilleure direction artistique pour Dennis Gassner et Nancy Haigh
- Meilleure musique de film pour Thomas Newman
- Meilleur mixage de son pour Scott Millan, Bob Beemer et John Pritchett
- Meilleur montage de son pour Scott A. Hecker
- BAFTA Awards 2003 : Meilleur acteur dans un second rôle pour Paul Newman
- Prix Edgar-Allan-Poe 2003 : Meilleur film
- Empire Awards 2003 :
- Satellite Awards 2003 :
Scène coupée
Dans une scène finalement coupée au montage et qui figure dans les bonus du DVD, Al Capone, incarné par Anthony LaPaglia, apparait en personne, furieux que Michael Sullivan (Tom Hanks) n'ait pas encore été mis hors d'état de nuire. Le réalisateur Sam Mendes avait décidé pour cette scène de s'éloigner du cliché habituel du Capone en costume à rayures impeccable, un chapeau vissé sur la tête. Le célèbre parrain apparaît donc à l'écran en tenue négligée et en chaussettes. Mais lors du montage, et malgré sa qualité, cette scène fut écartée car elle nuisait à la tension dramatique du film : l'image de Capone qu'elle véhiculait le rendait aux yeux du public beaucoup moins dangereux pour le héros[20].
Références
- « Titres et dates de sortie » sur Internet Movie Database
- (en) « Road to Perdition », sur Box Office Mojo (consulté le )
- https://www.cnc.fr/web/cnc/professionnels/visas-et-classification/106000
- (en) Singh, Arune, « Just The Facts Ma'am: Max Collins Talks 'Road To Perdition' », Comic Book Resources, (consulté le )
- (en) Jeff Jensen, « Killer Instinct », sur Entertainment Weekly, (consulté le )
- (en) Wloszczyna, Susan, « Power trio hits the 'Road' », USA Today, (consulté le )
- (en) Stax, « Rumblings on 'The Road to Perdition' », sur IGN, (consulté le )
- (en) Singh, Arune, « COLLINS' 'ROAD' TO THE FUTURE », sur Comic Book Resources, (consulté le )
- (en) Duerson, Adam, « 'Road' Warrior », Entertainment Weekly, (consulté le )
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- (en) Filming locations sur l’Internet Movie Database
- (en) « Thomas Newman - Road to Perdition (Music from the Motion Picture) », sur AllMusic (consulté le )
- (en) « Road to Perdition », sur Rotten Tomatoes, Flixter (consulté le )
- (en) « Road to Perdition », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
- « Critiques presse Les Sentiers de la perdition », sur Allociné (consulté le )
- (en) « Road to Perdition - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
- « Les Sentiers de la perdition », sur JP's Box-office (consulté le )
- (en) Awards sur l’Internet Movie Database
- Remis à titre posthume à son fils, Conrad W. Hall.
- Secrets de tournage - AlloCiné
Voir aussi
Articles connexes
- Les Sentiers de la perdition, la bande dessinée d'origine
- Mafia irlandaise
- Outfit de Chicago
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (en) Internet Movie Database
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Oscars du cinéma
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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