Les Villes tentaculaires
Les Villes tentaculaires est un recueil de 20 poèmes écrit par Émile Verhaeren, publié en 1895.
Les Villes tentaculaires | |
Auteur | Émile Verhaeren |
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Pays | Belgique |
Genre | Recueil de poèmes |
Éditeur | E. Deman |
Date de parution | 1895 |
Ce recueil forme un diptyque avec un autre du même auteur, Les Campagnes hallucinées, publié en 1893, qui montre la plaine contaminée peu à peu par la ville. Les deux recueils seront réédités en un seul volume au Mercure de France en 1904, sous le titre Les Villes tentaculaires, précédées des Campagnes hallucinées. L'édition définitive du diptyque date de 1912 (Œuvres, Mercure de France, 1912).
Avec plus d'un siècle d'avance, Émile Verhaeren se révèle être un visionnaire, celui des mégapoles du XXIe siècle qui envahissent la géographie de leurs tentacules routiers et ferroviaires semant un urbanisme étouffant qui ne laisse subsister, comme une hallucination, que le souvenir du monde ancien. À l'époque de leur publication les vers hallucinés de Verhaeren pouvaient passer pour des exagérations poétiques. Depuis, ils sont devenus la démonstration que les poètes peuvent être ouverts au ressac de cet infini qu'est l'avenir lorsque celui-ci amène dans le présent l'écho des tumultes futurs : « Tout dit dans l'infini quelque chose à quelqu'un, une pensée emplit le tumulte superbe » (Victor Hugo). C'est dans ce tumulte du monde à venir qu’Émile Verhaeren découvrait les« villes tentaculaires » et les « campagnes hallucinées » que son progressisme politique utilisait pour faire de lui le chantre hypnotisé de ce monde qu'il redoutait car il connaissait la misère humaine charriée par l'industrie à travers les luttes sociales dont il était témoin (comme le peintre et sculpteur Constantin Meunier, contemporain de Verhaeren, chantre de la tragédie du travail industriel et de sa grandeur aussi).[réf. nécessaire]
Table du recueil
- La Plaine
- Verhaeren évoque l’ancienne vie des plaines et ce que l’homme en a fait des lieux tristes, monotones. Elle est morne et est mangée par la ville, qui est personnifiée. Il y a maintenant des machines à la place des semeurs. Contraste entre la belle plaine et ses vergers et entre les usines noires et rectangulaires. La vie à l'usine est plus difficile. Il n'y a plus que des enclos et des trains, la plaine est finie.
- L’âme de la ville
- Après la plaine, l'auteur évoque la vie de la ville qui existe depuis des siècles, 1000 ans mais elle résiste. Il y a beaucoup de bâtiments, il y a un viaduc énorme, des quais mornes et uniformes. La ville grandit, d'abord juste des prêtes et des huttes puis les monarques. Elle est géante. Tout le monde est attiré par la ville, elle est lumineuse.
elle a été écrite en 1893
- Une statue
- Histoire d’un prêtre qui a une statue en son honneur. Il parlait de miracles, était entre la tristesse et la douceur, il faisait la paix.
- Les cathédrales
- Poème sur les cathédrales. Répétition fréquente de « ô ces foules, ces foules / Et la misère et la détresse qui les foulent. ». En effet bien que les cathédrales soient prestigieuses, les gens qui y vont sont pauvres : « les pauvres gens des blafardes ruelles », « les corps usés », « les cœurs fendus », « les marins du port », « les travailleurs cassés de peine », « les enfants […] qui mendient », « les marguilliers massifs et mous »… . Mais il y a aussi des « grands bourgeois de droit divin ». Le soir, le calme des cathédrales est vite rattrapé par celui des trains.
- Une statue
- La statue d’un soldat brave et courageux apparaît « le sabre en bel éclair dans le soleil ».
- Le port
- Description d’un port ou plutôt de la mer qui se trouve là . Même effet de répétition d’un vers : « Toute la mer va vers la ville » : mouvement constant. C'est un port agité.
- Le spectacle
- Poème sur le spectacle et ses effets. Le poème commence avec le début du spectacle et se termine à la fin du spectacle. Il y a deux points de vue points de vue:
- 1) Description du spectacle avec des « bataillons de danseuses en marche », une « clownesse ». La foule est enchantée.
- 2) Critique du spectacle « un jardin d'anomalies » et début de la prostitution « se frôlant les seins ». Le commerce du plaisir est présenté dans son obscénité, les prostituées sont comparés à de la viande. Qui sont ces filles qui attendent ?
- Les promeneuses
- Poème sur des promeneuses de nuit, silencieuses, lentes et qui portent le deuil.
- Une statue
- Celle d’un bourgeois représenté de façon négative : « regards têtus », « ventre riche »...
- Les usines
- Description de la vie dans celles-ci. Il y a les machines à vapeur, le tissage des draps. Poème sombre : « longs murs noirs », « yeux noirs ». Il y a un travail de spatialisation du son, c'est bruyant « vacarme », ceci est pour faire entendre ce que les ouvriers à « la parole humaine abolie » ne peuvent dénoncer eux-mêmes. Les usines tournent jours et nuits. Les usines et les fabriques sont symétriques. Les gens sont soûls et se volent dans les faubourgs pauvres ; c'est dû à la dureté des conditions de vie[réf. nécessaire].
- La Bourse
- Description de la Bourse et de son ambiance : fiévreuse et sournoise. Elle attire les traites et les banques-notes. C'est un endroit où on se bat, on échange nos peurs et terreurs, c'est la guerre de l'argent. Il y beaucoup de chiffres. Il y a des suicides, vols… Tous les bras sont tendus vers l'or qui est comme une religion pour les bourgeois. C'est un lieu maléfique.
- Le bazar
- Le bazar semble agréable « être l'amour » mais la nuit, « il apparaît la bête et de flamme et de bruit / Qui monte épouvanter le silence stellaire » → les lumières attirent pour mieux aveugler. Le bazar est hyperactif , il impose une présence démesurée et lumineuse « des murs géants ». Il attire une marée d'acheteurs déchaînée « folle et sauvage » lié à la vertigineuse frénésie de la consommation. Il est comme un monstre où tout est à vendre, il y a des voyous qui volent le client naïf « clowns noirs ».
- L’étal
- Lieu de la prostitution. Les trois vers répétitifs : « C’est l’étal flasque et monstrueux, / Dressé, depuis toujours, sur les frontières/ Tributaires de la cité et de la mer » résument le poème. Rien ne lui semble réjouissant. C'est la nuit, dans un décor de « chair morne», où de « beaux corps nus » s’entrelacent. Elles sont comparées à de la viande.
- La révolte
- Description de la révolte qui soulève la ville. La rue est remplie de bras tendus, de rage. Ils cassent les horloges de la ville, le temps n'est plus, un nouveau plus moderne peut arriver. Il y a des morts, les soldats chargent doucement ; les maisons sont en feu. Ils entrent dans les vieux palais publics, les églises. Mais le doute règne à la fin, printemps vert ou rouge ? → renversement du statut des ouvriers. Champs lexical de la guerre
- Le masque
- Poème sur un masque.
- Une statue
- Celle d’un apôtre : vie et description de ce qu’il a apporté à la ville. Il était juste un homme « grandiose ». Il est allé « loin vers l'inconnu » à cause des moqueries de ses congénères. Mais il est devenu « puissant, tranquille et comme austère ». On fit des lois avec sa pensée. → il incarne les grands poètes.
- La mort
- Elle est personnifiée dans ce long poème. Elle est noire, vieille, agressive et règne sous les églises (aucun secours n'est à attendre de la religion). Elle balaie la ville au cimetière. C'est une figure macabre circulant dans la ville. Elle frappe tout le monde, pauvres comme riches. Signe que ce monde doit disparaître pour laisser place à un autre.
- La recherche
- Après s’être attaqué à tous les domaines de la ville, il s’en prend à la science, recherche de la vérité.
- Les idées
- Elles sont importantes, en harmonies. « Elle suggère à tous l’existence parfaite ». Elles règnent sans qu'on les voit, mais elles sont évidentes[réf. nécessaire].
- Vers le futur
- Le futur pose beaucoup de questions, « un monde enfin sauvé de l'emprise des villes ? ». La campagne et Dieu ne sont plus.
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