Lexoviens
Les Lexoviens – celtique latinisé Lexovii ou Lixovii – étaient un peuple belge ou gaulois armoricain établi le long de l'actuelle côte normande, au sud de l'embouchure de la Seine.
Origines
Les Lexovii faisaient partie de la Confédération armoricaine.
D'après Xavier Delamarre[1], leur nom pourrait signifier « les boiteux », de lexsovio-, penché (boiteux ?). Ce mot est parent du gallois llechwedd, pente, inclinaison, et du vieil irlandais losc, boiteux. Si on retient l'idée de pente, les Lexoviens seraient les « habitants du coteau », peut être l'emplacement de leur capitale Lisieux. César mentionne, dans ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules », un oppidum gaulois. Il a été localisé au lieu-dit le Castellier, à 3 km au sud-ouest de la ville actuelle de Lisieux. Son enceinte fortifiée entourait un espace de 200 ha, extension importante pour l'époque. La cité gallo-romaine sera établie après la conquete romaine à l'emplacement du Lisieux actuel et dont elle était la civitas à l'époque gallo-romaine sous le nom de Noviomagus du celtique noviios « neuf » (cf. breton nevez) et magos «plaine» ou «marché» (cf. vieil irlandais mag «plaine»), au confluent de la Touques et de plusieurs de ses affluents : l'Orbiquet, le Cirieux et le Graindain.
Les études plus récentes rapprochent cette dénomination de « boiteux » à un épisode mythologique où le dieu Lug réalise sur une seule jambe une pratique magique afin d'assurer la victoire de ses troupes[2]. Étymologiquement, Lexovii pourrait également renvoyer directement à Lug : les lexoviens seraient "ceux de Lug", la tribu de Lug.
Jules César mentionne les Lexovii comme faisant partie de la Confédération armoricaine. Une erreur de transcription dans certaines éditions des « Commentaires sur la Guerre des Gaules » de César les a confondu, à tort, avec les Lémovices (du Limousin).
Description
Ils ont laissé leur nom à Lisieux (civitate Loxovia 614), selon un processus connu par ailleurs, dont la désignation primitive était celle de Noviomagus (du celtique novio- neuf, nouveau et magos, marché ; c'est-à-dire le nouveau marché ; cf. Noviomagus) et au Lieuvin. La ville a été aussi dénommée encore par les auteurs anciens Lexovie, même si des controverses ont existé, certains historiens voulant placer Lexovie au Yaudet (Côtes-d'Armor), mais cette hypothèse n'est plus guère retenue. Encore aujourd'hui, on nomme les habitants de Lisieux, les Lexoviens.
Leur territoire était délimité par la Dives, la Risle, les collines du Perche et la mer. Selon Strabon, les Lexovii commerçaient avec le Midi méditerranéen, la Gaule cisalpine' et l'île de Bretagne, ils échangeaient l'étain et le plomb de Cornouailles contre le vin et l'huile du sud.
Notes et références
- Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, 2003, p. 200.
- Patrice Lajoye, La triple déesse guerrière celtique sur les monnaies des Lexovii et des Veliocassi. Un cas d'affirmation de souveraineté locale sous Auguste, Travaux de la SENA n°5, Mélanges Delestrée, 2013
Bibliographie
- R. E. Doranlo, « La Civitas des Lexovii et ses abornements », dans Revue des études anciennes, 1932, p. 159-181.
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