Lieutenant du roi

Le lieutenant du roi est un représentant d'un monarque à l'échelon local.

France

Au moyen-âge, certaines charges portant ce nom ont pu exister, notamment lorsque Charles V, alors roi de France, nomme son frère Philippe II Le Hardi comme Lieutenant du Duché de Bourgogne au XIVe siècle ; c'était une fonction très importante, et le titulaire ne tarda pas à échanger son apanage de Touraine contre la Bourgogne, dont il devint duc.

Dans la France de l'Ancien Régime, à partir de Louis XIV, le "lieutenant de roi" (et non lieutenant du roi) désigne le représentant du souverain dans une région ou dans une ville. Les lieutenants de roi étaient subordonnés aux gouverneurs et aux lieutenants généraux, véritables représentants du roi dans les gouvernements militaires. Le nombre de lieutenants de roi pouvait varier selon la taille de la province : il y en avait neuf en Languedoc, pour trois lieutenants généraux et un gouverneur[1].

La charge de lieutenant de roi apparut en 1692. Pour répondre aux difficultés du Trésor, le roi créa à cette date cent charges de lieutenant de roi dans les provinces, qu'il vendit au prix de 45 000 livres l'unité. Ces charges étaient héréditaires et donnaient droit à des gages de 2 000 livres par an. Malgré ces mesures, elles se vendirent assez mal ; certaines étaient encore vacantes dans les années 1700[2].

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le monarque nomme des représentants personnels. Ils avaient autrefois la charge de contrôler les levées de milice dans leur ressort, généralement un comté. Aujourd'hui cette fonction n'est plus qu'honorifique. Leur titre officiel est His/Her Majesty's Lieutenant for the County of... Lieutenant de Sa Majesté pour le comté de... »), mais comme la plupart des titulaires sont des lords, ils sont plus connus sous le titre de lord lieutenant.

Article connexe

Notes

  1. Bernard Barbiche, Les Institutions de la monarchie française à l'époque moderne, Paris, PUF, 2001 (1999), p. 329.
  2. Hervé Drévillon, L'Impôt du sang. Le métier des armes sous Louis XIV, Paris, Tallandier, 2005, p. 188.
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