Lilli Carati
Lilli Carati, de son vrai nom Ileana Caravati, (née le à Varèse, morte le à Besano)[1] est une actrice italienne[2].
Nom de naissance | Ileana Caravati |
---|---|
Naissance |
Varèse (Italie) |
Nationalité | Italienne |
Décès |
Besano |
Profession | Actrice |
Films notables |
La Prof du bahut Avoir vingt ans Violez les otages ! Mon curé va en boîte |
Biographie
Sa jeunesse
Ileana Caravati grandit à Varèse, dans une famille de commerçants aisés. Elle passe une enfance choyée et est scolarisée dans une institution religieuse. Adolescente, Lilli[alpha 1] se destine au métier de mannequin. C'est le qu'elle attire l'attention en terminant deuxième à l’élection de Miss Italie[2] qui se tient à Reggio de Calabre. Elle y remporte le titre de « Miss Eleganza » devant un jury qui se compose, entre autres, de l'acteur Lando Buzzanca, du réalisateur Giuseppe Patroni Griffi et du producteur Franco Cristaldi[3]. Sur l'invitation de ce dernier, la jeune fille, accompagnée de son père, se rend à Rome pour passer des essais, sans toutefois trop y croire. Ces essais se révèlent concluants et le cinéma détourne la jolie brune du mannequinat
L'icône sexy
Lilli Carati a dix-huit ans quand elle s'installe seule à Rome et participe à son premier tournage aux côtés de Joe Cocker et d'Alberto Sordi sous la direction de Sergio Corbucci[2]. Elle enchaîne ensuite les rôles principaux dans le cinéma de genre, le plus souvent dans des films d'action ou des films de charme. La comédie érotique à l'italienne connait d'ailleurs sa période faste au moment où elle tourne La Prof du bahut de Michele Massimo Tarantini ou Ma copine de la fac de Mariano Laurenti. On la voit, dans le même registre, dans Candido erotico et C'è un fantasma nel mio letto, deux réalisations de Claudio Giorgi, et dans Senza buccia de Marcello Aliprandi. Nouvelle vedette du cinéma « sexy », elle pose pour les magazines de charme Playmen, Playboy et Lui.
Elle tient aussi des rôles important dans des poliziotteschi, œuvres au contenu plus politique et plus en prise avec la société italienne de l'époque comme Squadra antifurto avec Tomás Milián ou SOS jaguar, opération casse gueule. Elle est, en 1978, la tête d'affiche de Violez les otages ! aux côtés d'Ines Pellegrini et de Dirce Funari. Le film, dans lequel elle interprète une terroriste, lui donne l'occasion d'éprouver son talent de comédienne dans un rôle à contre-emploi. La même année, elle partage avec Gloria Guida la vedette du tragique et provocant Avere vent'anni de Fernando Di Leo qui gagne rapidement un statut de film culte.
Pasquale Festa Campanile, dont elle partage un temps la vie, la fait tourner dans deux films : Il corpo della ragassa avec Enrico Maria Salerno, une variation sur le thème de Pygmalion qui lui offre peut-être son meilleur rôle, et Qua la mano avec Adriano Celentano en prêtre-danseur. L'actrice est alors reconnue et sa popularité est à son faîte. On la retrouve aussi, au début des années 1980, dans deux productions espagnoles, Buitres sobre la ciudad et Habibi, amor mío.
Un accident de la route survenu en marque un coup d'arrêt dans sa carrière et la tient éloignée des plateaux pendant trois ans. Elle fait son retour au cinéma en 1984, enchaînant quatre films érotiques sous la direction de Joe d'Amato, qu'elle a rencontré par l'intermédiaire de son amie Jenny Tamburi. Dans L'Alcôve, La Femme pervertie et Voglia di guardare, elle partage l'affiche avec Laura Gemser[2]. Après Lussuria, le réalisateur prévoit même une cinquième collaboration avec elle avant de se raviser et de lui préférer au dernier moment Eva Grimaldi pour jouer le personnage principal dans La monaca del peccato. L'actrice semble en effet ne plus être en état d'assumer un vrai rôle au cinéma[4].
Dépression, héroïne et porno
Depuis quelques années, Lilli Carati s'enfonce dans la toxicomanie[5], détruisant sa santé et ses capacités de travail. Maladivement timide et faible de caractère l'actrice est peu préparée à la vie de vedette. Esseulée à Rome, elle tente de surmonter ses crises d'angoisse par la prise de cannabis, d'amphétamines puis de cocaïne avant de sombrer dans la dépendance à l'héroïne. Sa jeunesse et une certaine innocence, en font aussi une proie facile pour les manipulateurs de toutes sortes[alpha 2].
Délaissée par le cinéma, à court d'argent, elle doit, comme Paola Senatore quelques mois auparavant, accepter de tourner dans des films pornographiques[alpha 3] pour répondre à son addiction. Après l'avoir mise en scène dans Lilli Carati's Dreams, Giorgio Grand la fait passer au « hard » avec Una Moglie molto infedele. Elle y a notamment Rocco Siffredi, Roberto Malone et Christophe Clark pour partenaires. Le succès est au rendez-vous et trois autres films suivent avec le même réalisateur. Elle pose aussi pour des revues comme Men et Gin fizz[alpha 4].
La déchéance de la comédienne prend une autre tournure quand, en , elle est arrêtée en possession d'héroïne[6]. Mise en détention, elle se taillade les veines dans sa cellule[7],[alpha 5]. Elle tourne une dernière fois dans The Whore, une production américaine d'Alex de Renzy[alpha 6], avant de tenter de se donner la mort, en , en se défenestrant du domicile familial. Elle se brise trois vertèbres et doit passer trois mois alitée mais trouve dans cette épreuve la motivation qui lui permettra de changer de vie et d'entamer une sévère désintoxication[alpha 7]. En , la Rai lui consacre un documentaire, Lilli, una vita da eroina.
Le retour à la lumière et la mort
Étant toujours connue, elle fait son retour médiatique le , revenant sur sa carrière comme sur les heures les plus sombres de sa vie dans un entretien diffusé sur la Rai 2. Elle participe à une soirée qui lui est consacrée à la médiathèque de San Giovanni in Persiceto et tourne dans Latin Surprise, un mini-documentaire sur l'industrie du luxe. Elle dit consacrer désormais beaucoup de son temps à ses parents, qui l'ont soutenue dans ses épreuves, et avec qui elle vit toujours près de Varèse[8]. Elle confie aussi son désir de retrouver les plateaux et son métier de comédienne.
Le retour de Lilli Carati à l'écran semble devoir se concrétiser quand, en 2011, le réalisateur Luigi Pastore la choisit pour incarner la protagoniste de son thriller, La fiaba di Dorian[9]. Le tournage débute en 2012, un teaser est réalisé mais le travail est rapidement interrompu quand on lui diagnostique une tumeur au cerveau[10],[11]. Lilli Carati est emportée par le cancer le [12].
Filmographie
Films classiques
- 1975 : Di che segno sei? de Sergio Corbucci
- 1976 : La Prof du bahut (La professoressa di scienze naturali) de Michele Massimo Tarantini : Stefania Marini
- 1976 : Squadra antifurto de Bruno Corbucci : Vanessa
- 1977 : L'avvocato della mala de Alberto Marras : Paola
- 1977 : Ma copine de la fac (La compagna di banco) de Mariano Laurenti : Simona Girardi
- 1977 : Candido erotico de Claudio Giorgi : Charlotte
- 1977 : SOS jaguar, opération casse gueule (Poliziotto sprint) de Stelvio Massi : Francesca
- 1978 : La fine del mondo nel nostro solito letto in una notte piena di pioggia de Lina Wertmüller :
- 1978 : Avoir vingt ans (Avere vent'anni) de Fernando Di Leo : Tina
- 1978 : Violez les otages ! (Le evase - Storie di sesso e di violenze) de Giovanni Brusadori : Monica Hadler
- 1979 : Il corpo della ragassa de Pasquale Festa Campanile : Teresa Aguzzi
- 1979 : Senza buccia de Marcello Aliprandi : Barbara
- 1980 : Buitres sobre la ciudad de Gianni Siragusa :
- 1980 : Mon curé va en boîte (Qua la mano) de Pasquale Festa Campanile : Rossana
- 1981 : Il marito in vacanza de Alessandro Lucidi et Maurizio Lucidi : Lucia Corradini
- 1981 : Habibi, amor mío de Luis Gómez Valdivieso :
- 1981 : C'è un fantasma nel mio letto de Claudio Giorgi : Adelaide Ferretti
- 1984 : Il momento magico de Luciano Odorisio :
- 1984 : L'Alcova de Joe D'Amato : Alessandra
- 1985 : La Femme pervertie (Il piacere) de Joe D'Amato : Fiorella
- 1986 : Voglia di guardare de Joe D'Amato : Francesca
- 1986 : Lussuria de Joe D'Amato : Marina
- 1987 : Lilli Carati's Dreams de Giorgio Grand :
- 2012 : La Fiaba di Dorian de Luigi Pastore : Dorian (inachevé)
Films X
- 1987 : Una moglie molto infedele de Giorgio Grand (film X) : Maria
- 1988 : Il vizio preferito di mia moglie (My Wife Vices) de Giorgio Grand (film X) : madame Ferroni
- 1988 : Una ragazza molto viziosa (A Very Debauched Girl) de Giorgio Grand (film X) : Kathy
- 1988 : Una scatenata moglie insaziabile (On My Lips) de Giorgio Grand (film X) :
- 1989 : The Whore (Le superscatenate) de Alex de Renzy et Henri Pachard (film X) : Gina
Photographie
- 1976 : Playmen (Italie), octobre : couverture
- 1976 : Playboy (Italie), décembre : p. 110-119, Lilli: 18 Carati par Fabian
- 1977 : Playboy (France), avril, n° 4 :
- 1977 : Lui (France), n° 12 : p. 142-151
- 1978 : Playmen (Italie), mars :
- 1978 : Lui (Allemagne), mai
- 1978 : Oui (États-Unis), juillet : par Peter Storch
- 1978 : Playboy (Italie), Septembre, n° 9 : p. 108-117 "Quanto vali Lilli?" par Peter Storch
- 1979 : Playmen (Italie), septembre :
- 1979 : Playboy (Italie), septembre n° 9 :
- 1979 : Climax (Italie), 14 décembre : couverture
- 1982 : Penthouse (Italie), décembre : couverture
- 1984 : Lui (France), n° 2 : p. 40-53
- 1984 : Albo Blitz (Italie ), 30 juin, n° 27 :
- 1984 : Albo Blitz (Italie), 21 juillet, n° 30 : p. 8-12, "Il ritorno nudo di Lilli Carati" par Maria Teresa Fusaro, couverture
- 1984 : Albo Blitz (Italie), 29 septembre, n° 40 :
- 1984 : Albo Blitz (Italie), 3 novembre, n° 45 : p. 4-5, Gran sesso misto di Lilli Carati
- 1984 : Albo Blitz (Italie), 29 décembre, n° 53 :
- 1985 : Albo Blitz (Italie), 7 juillet, n°27 :
- 1985 : Albo Blitz (Italie), 6 septembre, n°36 :
- 1985 : Albo Blitz (Italie), 29 novembre, n°48 : couverture
- 1986 : Albo Blitz (Italie), février, n° 8 : couverture
- 1986 : Albo Blitz (Italie), 1er août n°31 :
- 1985 : Gin Fizz (Italie) 13 décembre, n° 12 : couverture
- 1986 : Le Ore (Italie) 18 juin
- 1986 : Gin Film (Italie) octobre, n° 6 : couverture
- 1986 : Gin Film (Italie) novembre, n° 7
- 1987 : Gin Film (Italie) janvier, n° 9
- 1987 : Gin Fizz (Italie ) 2 avril, n° 80
- 1987 : Men (Italie), 5 octobre n.° 40 :
- 1987 : Men (Italie), 16 juin n.° 24 :
- 1987 : Men (Italie), 23 juin n.° 25 :
- 1987 : Men (Italie), 13 juillet n.° 28 :
- 1987 : Men (Italie), 12 octobre n.° 41 :
- 1987 : Men (Italie), 19 octobre n.° 42 : p. 35-50, Gran Dessert Afrodisiaco
- 1988 : Gin Fizz (Italie ) 7 janvier, n° 120
- 1989 : Men (Italie), 8 mai n° 19 :
- 1989 : Men (Italie), 19 juin n° 25 :
- 1989 : MeseMen (Italie), décembre n° 6 : couverture
- 1990 : MeseMen (Italie), janvier n° 1 : couverture
- 1990 : Men (Italie), 5 février n° 6 :
- 1990 : Partners (Italie ) mars, n° 3 : couverture
- 1990 : Extasy (Italie ) avril, n° 4 : couverture
- 1990 : Gin Fizz (Italie ) 19 avril, n° 239 : couverture
- 1990 : SuperMen (Italie), octobre n° 10 : couverture
- 1991 : Gin Film (Italie ) février, n° 58 : couverture
- 1991 : MeseMen (Italie), mars n° 3 : couverture
- 1991 : Men (Italie), 20 mai n° 20 :
- 1991 : SuperMen (Italie), juin n° 6 : couverture
- 1991 : Gin Fizz (Italie ) 11 juillet, n° 303 : couverture
- 1991 : Gin Fizz (Italie ) 12 septembre, n° 312 : couverture
- 1991 : Gin Fizz (Italie ) 31 octobre, n° 319 : couverture
- 1991 : Gin Film (Italie ) août, n° 64 : couverture
- 1991 : MeseMen (Italie), septembre n° 9 : couverture
- 1991 : Gin Film (Italie ) décembre, n° 68 : couverture
- 1992 : SuperMen (Italie), juillet n° 7 : couverture
- 1992 : Gin Fizz (Italie ) 3 septembre, n° 363 : couverture
- 1993 : Men (Italie), 29 mars n° 13 :
- 1993 : Gin Fizz (Italie ) 11 novembre, n° 425 : couverture
- 1994 : MeseMen (Italie), mars n° 3 : couverture
- 1994 : Gin Fizz (Italie ) 28 juillet, n° 462 : couverture
- 1994 : Gin Fizz (Italie ) 24 novembre, n° 479
- 1997 : Nocturno, n° 4, p. 62-67, Il Corpo e l'anima della ragassa, interview de Manlio Gomarasca
- 2008 : Diva e Donna, octobre 2008, n° 44, p. 134-140, avec photographies par Bruno Oliviero
Bibliographie
- Andrea Di Quarto et Michele Giordano, p. 119-121 Moana e le altre, Vent'anni di cinema porno in Italia, éditions Gremese Editore, Rome, 1997, (ISBN 9788877420671) consultable sur Google Books.fr
- Michele Giordano, p. 81-83 La commedia erotica italiana, Vent'anni di cinema sexy “made in Italy”, éditions Gremese Editore, Rome, 2000, (ISBN 88-8440-035-X) consultable sur Google Books.fr
Notes et références
Notes
- Lilli est un diminutif utilisé depuis sa petite enfance.
- Sans défense, l'actrice accepte d'aller de plus en plus loin à l'écran en même temps qu'elle s'enfonce dans l'addiction. Voir le témoignage de son amie Jenny Tamburi retranscrit sur Maniaco-DepreBis
- L'actrice aurait reçu 200 millions de lires pour ses deux premiers films hardcore cf. Moana e le altre, Vent'anni di cinema porno in Italia sur Books.google.fr
- C'est par la photographie que Lilli Carati est arrivée graduellement à la pornographie. Elle a d'abord posé de façon passive dans des mises en scène hardcore puis est devenue « actrice » de ces scènes. cf. Moana e le altre, Vent'anni di cinema porno in Italia sur Booksgoogle.fr. Elle déclarera plus tard, avoir traversé cette période dans un état d'inconscience totale, vivant au jour le jour, avec pour seul but de se pourvoir en stupéfiants.
- Elle se taillade les veine, plus pour appeler à l'aide que pour mourir. Cf Lilli Carati interview pour Ricominciare Rai 2, juillet 2008
- Lilli Carati a tourné seulement dans une vingtaine de scènes « hardcore » pour cinq films pornographiques mais ses scènes sont par la suite rééditées en vidéo dans de nombreuses compilations comme Pele contro pele, Impareggiabile Scalda, Prendilo... per la gola, La grande sfida hard, La mia pelle nuda, Oltre ogni limite, L'adultera insaziabile, Sesso sfrenato, etc. (Cf. EGAFD) et des « images » de ces films sont régulièrement exploitées.
- Elle part dans une communauté, Salman à Milan, pour suivre une cure de désintoxication. Cf.Film Scoop. Elle défendra par la suite les responsables de cette communauté qui auront maille à partir avec la justice. Cf. Interview donnée au Corriere Della Sera du 23 juillet 1996.
Références
- (it) « Morta Lilli Carati », sur Gazzetta.it
- (en) « Lilli Carati », sur imdb.com.
- Moana e le altre, Vent'anni di cinema porno in Italia sur Booksgoogle.fr
- Cf. FilmScoop
- Alcool, antidépresseurs, cocaïne et surtout dépendance à l'héroïne Cf. Interview donnée au Corriere Della Sera du 19 avril 1995
- Cf. La Repubblica, 11 mai 1988
- Cf. La Repubblica, 12 mai 1988
- Interview de Diva e Donna, no 44 d'octobre 2008, p. 134-140, avec photographies par Bruno Oliviero
- LA FIABA DI DORIAN - Teaser et Lilli Carati interview Il ritorno al cinema di lilli Carati, janvier 2011
- (it) « E' morta Lilli Carati, icona sexy degli anni 70 », sur comingsoon.it
- (it) « Addio a Lilli Carati », sur lastampa.it
- (it) « Addio a Lilli Carati icona anni settanti del film di genere », sur Repubblica.it
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
- (it) Lilli Carati Fan Site
- (it) Lilli Carati sur Film Scoop
- (fr) Lilli Carati sur Maniaco-DepréBis
Vidéos
- (it) Lilli Carati interview pour Storie Vere Rai 3, . (première partie)
- (it) Lilli Carati interview pour Storie Vere Rai 3, . (deuxième partie)
- (it) Lilli Carati interview pour Ricominciare Rai 2, . (première partie)
- (it) Lilli Carati interview pour Ricominciare Rai 2, . (deuxième partie)
- (it) Lilli Carati interview pour Stracult Rai Movie, .
- (it) Lilli Carati interview pour lupafilm, .
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