Lithodes aequispinus

Lithodes aequispinus, communément appelé Crabe royal doré[2], est une espèce de crustacés de la famille des Lithodidae. Malgré son nom vernaculaire il ne s'agit pas d'un crabe à proprement parler mais d'une espèce plus proche des bernard l'hermite.

Systématique

L'espèce Lithodes aequispinus a été décrite en 1895 par le biologiste marin américain James Everhard Benedict (d) (1854-1940).

Répartition et mode de vie

On retrouve principalement des Lithodes aequispinus dans des profondeurs peu élevées (jusqu'à 500 m), sur les fonds rocheux, vaseux ou sableux, voire coralliens[3]. Comme la majorité des décapodes, Lithodes aequispinus est un prédateur, et détritivore à l'occasion.

Cette espèce est principalement située sur les côtes de l'Alaska, au nord de l'océan Pacifique, dans la mer de Béring, sur les côtes des îles Fox, d'Unalaska et des îles Aléoutiennes[4]. On en retrouve jusqu'aux côtes japonaises et des îles Shumagin[5].

Morphologie

Lithodes aequispinus est similaire aux autres membres de la famille des Lithodes, comme Lithodes maja, bien que plus petit et plus léger. Il possède une carapace quasi circulaire, en forme de goutte d'eau, ainsi qu'un rostre pointu. Il est de couleur marronâtre ou rougeâtre. De plus, comme chez la plupart des Lithode, la 5e paire de péréiopodes n'est pas utilisée pour la locomotion, mais plutôt pour nettoyer la carapace, les branchies et le transfert de spermatozoïdes[6]. À l'âge adulte, Lithodes aequispinus pèse entre 2,2 et 3,6 kg et mesure environ 10 cm (sans compter les pattes).

De manière générale, on observe que les femelles Lithodes aequispinus sont moins grandes que les mâles et grandissent moins vite, cette différence s'accentuant avec l'âge[7].

Reproduction

Lithodes aequispinus présente un rituel nuptial, consistant principalement en des stimulations tactiles et olfactives pour se faire la cour[8]. La période de reproduction du Lithodes aequispinus a lieu à la mi-mai[9]. Les larves de Lithodes aequispinus peuvent également atteindre l'âge adulte sans se nourrir, et devenir des crabes juvéniles[10], dans une gamme de températures froides correspondant aux eaux de l'habitat de Lithodes aequispinus[11]. Bien que Lithodes aequispinus soit plus petit que les autres crabes royaux, ses œufs sont néanmoins les plus volumineux[12].

La reproduction de Lithodes aequispinus peut être perturbée par un genre de parasitisme. En effet, des œufs de poissons ont été retrouvés dans certaines branchies de Lithodes aequispinus, pouvant ainsi conduire à la mort de la femelle Lithodes aequispinus lors de l'éclosion de l’œuf et provoquant de fortes difficultés respiratoires à la femme, plus de 65 % de ses branchies étant occupées par un seul œuf[6]. Ces œufs sont déposés durant l'accouplement des crabes, préférentiellement dans des spécimens venant d'effectuer leur mue[6]. Aucun mâle n'a encore été recensé comme étant victime de ce type de parasitisme[13]. D'autres Lithodes sont victimes de ce parasitisme, Lithodes ferox notamment, certains mâles en étant même victime[6]. Les Lithodes sont généralement choisies pour leur comportement agressif, protégeant ainsi efficacement l’œuf du poisson[6].

Pêche

Lithodes aequispinus est l'une des trois espèces pêchées à des fins commerciales en Alaska. C'est également le plus petite de ces trois espèces[5]. À la suite de la diminution des effectifs des autres crabes royaux, Lithodes aequispinus intéresse de plus en plus les pêcheurs. Malgré cet intérêt soudain, la population de Lithodes aequispinus semble stable[12]. La saison de la pêche ne dure que quelques mois d'hiver pour cette espèce qui est ensuite vendue dans le monde entier[12].

Notes et références

  1. World Register of Marine Species, consulté le 15 octobre 2021
  2. (en) « Lithodes aequispinus Benedict, 1895 », sur World Register of Marine Species (consulté le )
  3. (en) « Lithodes aequispinus, Golden King Crab », sur NOAA FIsheries, National Oceanic and Atmoshperic Administration (consulté le )
  4. (en) « Lithodes aequispinus Golden King Crab », sur Encyclopedia of Life (consulté le )
  5. (en) John Shelton, « Golden King Crab – Lithodes Aequispinus », sur Dana Point Fish Company, (consulté le )
  6. (en) Ilan Karplus, Symbiosis in Fishes : The Biology of Interspecific Partnerships, John Wiley & Sons, , 464 p.
  7. (en) L.J. Watson, D. Pengilly et S.F. Blau, Crabs in Cold Water Regions : Biology, Management, and Economics, Alaska, , 876 p. (ISBN 978-1-56612-077-7), Growth and molting of golden king crabs (Lithodes aequispinus) in the Eastern Aleutian Islands, Alaska
  8. (en) « Lithodes aequispinus Benedict, 1895 golden king crab », sur Sealife Base (consulté le )
  9. (en) Z.N. Hoyt, T.C. Shirley, J.J. Warrenchuk, C.E. O'Clair et R.P. Stone, Crabs in Cold Water Regions : Biology, Management, and Economics, Alaska, , 876 p. (ISBN 978-1-56612-077-7), Observations of movement and habitat utilization by golden king crabs (Lithodes aequispinus) in Frederick Sound, Alaska
  10. (en) Thomas C. Shirley et Zhou Shijie, « Lecithotrophic Development of the Golden King Crab Lithodes Aequispinus (Anomura: Lithodidae) », Journal of Crustacean Biology, vol. 17, no 2, , p. 207-216 (lire en ligne, consulté le ) :
    « Our results indicate that the larval development of the golden king crab is fully lecithotrophic, i.e., larvae can successfully develop to juvenile crabs without eating. »
  11. (en) A. J. Paul et J. M. Paul, « Development of Larvae of the Golden King Crab Lithodes aequispinus (Anomura: Lithodidae) Reared at Different Temperatures », Journal of Crustacean Biology, vol. 19, no 1, , p. 42-45 (DOI 10.2307/1549544)
  12. (en) « Golden King Crab (Lithodes aequispinus) Species Profile », sur Alaska Departement of Fish and Game (consulté le )
  13. (en) David C. Love et Thomas C. Shirley, « Parasitism of the Golden King Crab, Lithodes aequispinus Benedict, 1895 (Decapoda, Anomura, Lithodidae) by a Liparid Fish », Crustaceana, Brill, vol. 65, no 1, , p. 97-104 :
    « Fish eggs and larvae of the genus Careproctus were found in the gill chamber of ovigerous golden king crabs Lithodes aequispinus. The host crab died subsequent to hatching of the fish eggs in one incident, but not in another. Because of gill damage caused by the egg mass, the fish-crab relationship is properly termed parasitism rather than commensalism. Two of 14 ovigerous females were parasitized, while no infected males were found in 824 examined, although evidence of parasitism of male crabs was found. »

Liens externes

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