Liz Cheney
Elizabeth Lynne Cheney, dite Liz Cheney, née le à Madison (Wisconsin), est une femme politique américaine, membre du Parti républicain. Fille de Dick Cheney, vice-président des États-Unis de 2001 à 2009, elle est élue à la Chambre des représentants des États-Unis depuis 2016 pour le Wyoming.
Liz Cheney | |
Portrait officiel de Liz Cheney (2018). | |
Fonctions | |
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Représentante des États-Unis | |
En fonction depuis le (5 ans et 8 mois) |
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Élection | 8 novembre 2016 |
Réélection | 6 novembre 2018 3 novembre 2020 |
Circonscription | District at-large du Wyoming |
Législature | 115e, 116e et 117e |
Prédécesseur | Cynthia Lummis |
Biographie | |
Nom de naissance | Elizabeth Lynne Cheney |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Madison (Wisconsin, États-Unis) |
Nationalité | Américaine |
Parti politique | Parti républicain |
Père | Dick Cheney |
Mère | Lynne Cheney |
Fratrie | Mary Cheney |
Diplômée de | Colorado College Université de Chicago |
Religion | Méthodisme[1] |
Biographie
Enfance et études
Liz Cheney grandit à Casper dans le Wyoming[2]. Elle étudie au Colorado College puis à la faculté de droit de l'université de Chicago, avant de devenir avocate dans le nord de la Virginie.
Carrière à Washington
Son père est élu vice-président des États-Unis aux côtés de George W. Bush en novembre 2000. En , elle est nommée deputy assistant du bureau du Proche-Orient du département d'État. À ce poste, elle est chargée de la promotion de la libéralisation de l'économie et des intérêts économiques américains dans la région[3].
Après son départ du gouvernement, Liz Cheney fonde l'association nationaliste Keep America Safe, qui vise notamment à attaquer les avocats des détenus du camp de Guantánamo, qui manquent selon elle de loyauté à l'égard des États-Unis[4].
En 2012, elle rejoint la chaîne d'information conservatrice Fox News comme analyste politique et animatrice remplaçante[5].
Retour dans le Wyoming
À l'automne 2012, elle quitte McLean, la banlieue de Washington, pour s'installer à Jackson Hole dans l'ouest du Wyoming. Le , elle annonce sa candidature au Sénat des États-Unis face au républicain sortant Mike Enzi. Jugeant nécessaire de faire émerger une nouvelle génération de politiciens, elle critique Enzi et son habitude de travailler au-delà des clivages partisans[6]. Enzi la considère comme une parachutée et lui reproche de ne pas être assez conservatrice[7]. Soutenu par de nombreux sénateurs républicains, il est donné largement gagnant par les rares enquêtes d'opinion[8],[9]. Durant la campagne, elle fait la une de la presse locale et nationale en se disputant publiquement à propos du mariage homosexuel — auquel elle s'oppose — avec sa sœur, Mary Cheney, mariée à une femme[7],[10],[11],[12]. En , elle renonce à l'élection, invoquant les problèmes de santé de ses enfants[8],[9].
En 2016, elle se présente à la Chambre des représentants des États-Unis. Elle compte succéder à la républicaine Cynthia Lummis à un poste que son père occupait dans les années 1980. Elle reçoit d'importants soutiens politiques — notamment George H. W. Bush et George W. Bush — et financiers[13], elle lève dix fois plus de fonds que ses trois plus proches opposants républicains réunis[14]. Aidée par son nom célèbre, elle arrive en tête des sondages (malgré une forte proportion d'indécis) et est considérée favorite pour remporter la primaire républicaine[15]. Elle arrive en tête de la primaire avec 40 % des voix devant le sénateur Leland Christensen et le représentant d'État Tim Stubson[16]. Dans un État profondément conservateur, son élection semble dès lors acquise[17]. Le , elle est élue représentante avec 62 % des suffrages[18].
Elle est réélue avec environ 64 % des voix en 2018[19]. Après les élections, Cheney est désignée à l'unanimité présidente de la conférence républicaine, désormais minoritaire à la Chambre. Ce poste, le troisième dans la hiérarchie républicaine, avait été occupé par son père dans les années 1980. Elle s'occupe notamment du message du parti et des relations entre les membres du groupe[19],[20]. Au printemps 2019, Enzi annonce qu'il ne sera pas candidat aux élections sénatoriales de 2020, de nombreux observateurs politiques s'attendent alors une candidature de Cheney[21]. Elle choisit cependant de rester à la Chambre des représentants et est réélue avec 68,7 % des suffrages[22].
Soutien puis critique de Donald Trump
Lors de l'élection présidentielle de 2016, elle soutient Donald Trump contre Hillary Clinton, qu'elle qualifie de « criminelle ». Néoconservatrice, Liz Cheney est cependant sur une ligne bien différente du milliardaire sur les questions internationales, ce dernier s'étant montré critique de la politique de la présidence de Bush fils en la matière[17]. Trump l'emporte. Durant son mandat, les votes de Liz Cheney à la Chambre des représentants suivent la ligne présidentielle, hormis ce qui concerne la politique étrangère[23].
Candidat à sa réélection, le président sortant est battu en novembre 2020. Le , après l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, qui fait cinq morts et des dizaines de blessés, la Chambre des représentants approuve la mise en accusation de Donald Trump pour « incitation à l'insurrection ». Troisième par ordre d'importance parmi les représentants républicains, Liz Cheney fait partie des dix républicains qui se joignent aux démocrates pour voter l'impeachment du président[24],[25],[26].
La veille, elle avait déclaré à propos de l'émeute : « Le 6 janvier 2021, une foule violente a attaqué le Capitole des États-Unis pour entraver le processus de notre démocratie et arrêter le décompte des votes des élections présidentielles. Cette insurrection a causé des blessures, des morts et des destructions dans l'espace le plus sacré de notre République. Le président des États-Unis a convoqué cette foule, a rassemblé la foule et a allumé la flamme de cette attaque. Tout ce qui a suivi était de son fait. Rien de tout cela ne serait arrivé sans le président. Le président aurait pu intervenir immédiatement et avec force pour faire cesser la violence. Il ne l'a pas fait. Il n'y a jamais eu de plus grande trahison par un président des États-Unis de sa fonction et de son serment à la Constitution. Je voterai pour mettre le président en accusation »[22],[24],[27],[28],[29],[30]. Avant l'assaut, le président américain l’avait prise pour cible nommément, déclarant : « Nous devons nous débarrasser des membres du Congrès qui sont faibles, de ceux qui ne sont pas bons… des gens comme Liz Cheney »[31].
Après ce vote, des élus de la droite du parti appellent à son retrait de la direction du groupe parlementaire, ce qu'elle exclut[22]. Le , le groupe républicain vote à bulletin secret sur son maintien au sein de la hiérarchie du groupe ; 145 représentants votent en sa faveur contre 60 qui soutiennent son retrait de la direction républicaine[32]. En dehors du Congrès, son vote lui vaut d'être réprimandée par un comité républicain du Wyoming et lui attire une adversaire pro-Trump pour sa prochaine élection, en 2022[33]. Le 12 mai 2021, elle est finalement révoquée de sa place de numéro trois du groupe républicain à la Chambre des représentants (chair of the United States House of Representatives Republican Conference) par les représentants du parti[34]. Elle participe durant l'été 2021 aux auditions de la commission d'enquête sur l’invasion du Capitole, ce qui est perçu comme une trahison par nombre de parlementaires de son parti[4].
En vue des primaires d'août 2022, Liz Cheney est notamment opposée à Harriet Hageman, soutenue par Trump et donnée favorite. Ayant fait l'objet de menaces de mort, Liz Cheney ne participe à aucune réunion publique. Elle appelle les démocrates de l'État à la soutenir. En juillet, elle vote à leurs côtés en faveur du contrôle des armes à feu et de la protection du mariage homosexuel[23]. Elle perd néanmoins la primaire avec un écart de 35 points, plus important que le score annoncé par les sondages[35],[36].
Positions politiques
Elle fait partie des « faucons » du Parti républicain, soutenant l’affirmation de la puissance des États-Unis et une diplomatie agressive. Elle se montre très virulente contre les démocrates, les accusant en 2019 d’être le « parti de l’antisémitisme, (…) de l’infanticide, (…) du socialisme »[23]. Selon elle, le programme des démocrates se résumerait comme suit : « Ni Dieu, ni 2e amendement, ni protection des bébés, ni liberté d’expression, ni liberté de religion, pas d’avions, pas de voitures, pas de vaches… »[31].
Vie privée
Elle est mariée à Philip Perry, ancien responsable juridique du département de la Sécurité intérieure, travaillant par la suite pour Monsanto dans un cabinet d'avocats. Le couple a cinq enfants[17].
Dans la culture populaire
Elle est incarnée par Lily Rabe dans Vice d'Adam McKay (2018).
Notes et références
- (en) « Faith on the Hill: Religious affiliation of members of 116th Congress », sur pewforum.org, (consulté le ), p. 12.
- (en) Kyle Roerink, « Cheney balks at carpetbagger talk », sur The Casper Star-Tribune, (consulté le ).
- (en) Reuters, « State Department Post for Cheney Daughter », sur The New York Times, (consulté le ).
- « Liz Cheney, républicaine tendance faucon, seule contre Trump », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (en) Andrew Kirell, « Fox News Terminates Liz Cheney’s Contract As Paid Contributor In Light Of Senate Run », sur Mediaite, (consulté le ).
- (en) Jonathan Martin, « Liz Cheney to Challenge Senator Michael Enzi of Wyoming », sur The New York Times, (consulté le ).
- Constance Jamet, « Les filles de Dick Cheney lavent leur linge sale en public », sur Le Figaro, (consulté le ).
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- (en) Kyle Trygstad, « Why It Didn't Work for Liz Cheney », sur Roll Call, (consulté le ).
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- (en) Sean Sullivan, « Five things you need to know on Liz Cheney vs. Mike Enzi », sur The Washington Post, (consulté le ).
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- (en) Rema Rahman, « Liz Cheney Wins Wyoming House Seat », sur Roll Call, (consulté le ).
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- (en) Politico Staff, « Read Liz Cheney's full statement in support of Trump's impeachment », sur Politico, .
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- Sophie-Hélène Lebeuf, « Marjorie Taylor Greene et Liz Cheney survivent toutes deux à la grogne républicaine », sur ici.radio-canada.ca, ICI Radio-Canada Télé, (consulté le ).
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- « États-Unis : Liz Cheney, critique de Trump, évincée de la hiérarchie républicaine », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Corine Lesnes, « Liz Cheney, la républicaine qui incarne l’opposition à Donald Trump, perd sa primaire dans le Wyoming », sur lemonde.fr,
- « Liz Cheney, ennemie jurée de Donald Trump, éjectée de son siège au Congrès », sur lefigaro.fr,
Voir aussi
Liens externes
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