Lo'jo

Lo'jo est un groupe de musique originaire de la région d'Angers, formé autour de l'auteur, chanteur et musicien Denis Péan.

Lo'jo
Informations générales
Pays d'origine France
États-Unis
Suisse
Années actives depuis 1982
Labels World village
Site officiel www.lojo.org
Composition du groupe
Membres Denis Péan
Richard Bourreau
Nadia Nid El Mourid
Yamina Nid El Mourid
Baptiste Brondy
Anciens membres Kham Meslien
Franck Vaillant
Nicolas Gallard
Crystèle Chiaudano
Richard Zenoun

Historique

Création

En 1982 Denis Péan et Richard Zenou s'entendent sur le nom du groupe : Lo'jo, il deviendra quelques années plus tard Lo'jo Triban et pour un temps plus court Lo'jo Triban Rezoo avant de redevenir Lo'jo. Le groupe s'expérimente d'abord en concert dans la ferme des parents de Denis Péan à Sorges, quartier de la commune des Ponts-de-Cé en Anjou.

Le premier concert mémorable « Musique pour l'homme en marche » eut lieu aux Beaux-Arts d'Angers en 1984 couplé à une exposition de la peintre Eli Meslier qui deviendra Josef Pinture dont les œuvres jalonneront la vie du groupe.

Des dizaines de musiciens gravitent autour du groupe pour inventer une musique et une mythologie inédite.

Le groupe joue alors dans les rares salles de concerts ou cabarets de la ville d'Angers (Le Grand café, Le Vert Luisant, La Grande Lande, la salle Jean Vilar).

Les musiciens les plus marquants des débuts seront Richard Zenou( Touroukounjak zintao), Richard Bourreau ( Boro), Nico (Loco Zoo), Denis Halligon, Pascal Boulat, Nico Ganter, Toto Fougeras, Hameed Khan (dont la famille du Rajasthan restera toujours liée à lo'jo). Dans cette bande anarchique on trouve déjà Philippe Brix qui deviendra le manager et un des activistes incontournables du groupe jusqu'à la moitié des années 2000.

En 1985 c'est Viva Lo'jo, puis en 1988 le groupe, qu'a rejoint le batteur Nicolas Gallard, est sollicité par la compagnie de théâtre de rue Jo Bithume. C'est le début d'un voyage qui n'aura de cesse. Lo'jo, en camions et caravanes, traverse l'Europe pour se retrouver en 1991 au Lincoln Center à New-York puis en tournée à l’île de la Réunion.

Le premier enregistrement de Lo'jo Depuis très longtemps consigne ces musiques illustrant les fantaisies de la compagnie Jo Bithume. Dans la foulée il enregistre The international Courabou rejoint par les chanteuses Nadia Nid el Mourid et Chrystèle Chiaudano et par Renaud Pion au saxophone.

Puis se succéderont Siempre, et Le Disque dort commande de l'artiste Jean-Michel Verret pour son ouvrage 360°.

Après quatre années passées à jouer sur les places des villes et des villages de France, d'Allemagne, de Pologne, de Hollande, d'Autriche avec la compagnie Jo Bithume, Lo'jo décide de voler de ses propres ailes.

Richard Zenou quitte le groupe en 1989, après l'enregistrement du disque: International Courabou.

Reconnaissance internationale

Le bassiste Kamga Kamdem, le guitariste Rachid Séfrioui, l'accordéoniste Guy Raimbault rallient le groupe ; sort alors le disque Fils de Zamal () qui donnera au groupe un début de renommée nationale, puis le groupe change encore sensiblement de musiciens pour G7 of destruction & artisans of peace (1994, avec Stéphane Barral à la basse et Méphisto au saxophone) et Sin Acabar () dans lequel la chanteuse Yamina Nid el Mourid fait sa première apparition dans le groupe après avoir succédé à Chrystèle Chiaudano.

La rencontre avec l'éditeur parisien Max Amphoux est décisive ; il co-produira avec Lo'jo les disques Mo'jo Radio (1997, qui inaugure l'arrivée du bassiste et contrebassiste Kham Meslien ; par ailleurs le bassoniste Stéphane Coutable deviendra un des invités les plus réguliers du groupe), Bohème de Cristal (2000, dernier album avec Guy Raimbault), L'une des siens (2002, Mathieu Rousseau remplace alors Nicolas Gallard à la batterie), le live Ce soir-là (2003), Bazar savant (2006).

Bohème de cristal marque une évolution dans le son du groupe, mettant au premier plan les voix de Nadia et Yamina Nid el Mourid, aux côtés de celle de Denis Péan. Leurs "harmonieuses envolées" apportent une plue-value au groupe qui sera acclamé "révélation du festival de Vancouver" en 2000[1].

Voyages

Le premier voyage au Mali en 1996 à l'occasion du Festival du Théâtre des réalités dirigé par le dramaturge Adama Traoré marquera à jamais l'histoire sonore et humaine du groupe. Lo'jo produit le premier disque de l'orchestre béninois Gangbé Brass Band avec lequel il part aussi en tournée en France, au Canada, en Norvège et en Belgique. 

La fin des années 1990 est marquée par les spectacles Ombrofono & Cinémisik ou Triban de Lo'jo concoctés avec le groupe ZUR, inventeurs d'un monde insolite d'objets mécaniques et de faisceaux, d'utilisation détournée de projections cinéma 16 mm ; de même seront significatives la rencontre avec la peintre allemande Viola Schöpe, les performances avec les acrobates des Sélène, et aussi l'organisation avec le groupe Yo de grandes festivités au cœur des villes, nommées Kabar' Lo'jo.

Le groupe continue à se produire dans le monde notamment dans les « Womad Festival » initiés par Peter Gabriel.

Le groupe investit  dès l'an 2000 - à l'initiative de Philippe Bodart, maire de la commune de Mûrs-Erigné près d'Angers - une grande bâtisse « La Fontaine du Mont » qui deviendra son quartier général et un lieu de résidence pour des musiciens locaux aussi bien que pour des artistes du monde entier, une agora permanente, un terrain d'expérimentation de la vie collective et de citoyenneté. L'accordéoniste réunionnais René Lacaille compagnon d'Alain Peters y séjourne régulièrement de même que nombre d'artistes touaregs.

Lo'jo et son manager historique Philippe Brix inventent en 2001 le « Festival au Désert » à Tin-Essako dans le Nord-Mali, et produisent avec leur ingénieur du son Jean-Paul Romann le disque The Radio Tisdas Sessions du groupe Tinariwen. Ils feront connaître au reste du monde la légende du blues Touareg alors insoupçonnée en dehors du Sahara. En 2003 ils entraînent Robert Plant de Led Zeppelin et son guitariste Justin Adams (réalisateur quelques années auparavant de Mo'jo Radio et Bohème de Cristal) dans la troisième édition du festival près de Tombouctou.

En 2006, paraîtra Bazar savant (Franck Vaillant remplace alors Mathieu Rousseau à la batterie, une chanson chantée par George Barrington Dudley du groupe jamaïcain Mystic Revelation of Rastafari conclut l'opus). Le groupe donnera cette même année pour France Inter un concert légendaire avec le saxophoniste Archie Shepp dans l'émission « Pollen » de Jean-Louis Foulquier.

Lo'jo participe à l'épopée « Babel Caucase » passant par la Géorgie d'où naîtra une  grande amitié musicale avec le chanteur et joueur de panduri Niaz Diasamidze).

En 2008 Lo'jo crée le spectacle « Lojo Music Circus » avec les artistes de la troupe coréenne Dulsori, un funambule indien, et d'autres circassiens prodiges. En accompagnant les installations de feu de la compagnie Carabosse, Lo'jo garde toujours un pied dans le milieu de l'art de rue. Suivront les disques Cosmophono (2009, avec la trompettiste Airelle Besson), Cinéma el Mundo (2012, réalisé par Jean Lamoot, avec Robert Wyatt, Vincent Ségal, Ibrahim Ag Alhabib de Tinariwen; Baptiste Brondy devient le batteur attitré). Cette dernière production recevra à Londres une récompense de la revue anglaise Songlines dans la catégorie meilleur groupe de l'année. À partir de Cosmophono Lo'jo redevient indépendant, produit lui-même ses disques et fonde sa propre maison d'édition : Cosmophonique Editions. L'arrivée de la manageuse Clarisse Arnou sera déterminante dans la nouvelle organisation de la vie du groupe.

Richard Bourreau fonde le groupe Deltas avec Vincent Herdeven claviériste du groupe Zenzilé et le joueur de goni Andra Kouyaté. Denis Péan, Nadia et Yamina Nid el Mourid créent La Tribu des Femmes avec Las Hermanas Caronni, Elisabeth Hérault, Coline Linder et Oriane Lacaille.

En 2014 l'album 310 Lunes réunit - arrangées par Renaud-Gabriel Pion pour un quintette d'instruments à vent - des versions instrumentales de pièces majeures du groupe avec les solistes Erik Truffaz, Hasan Yarimdünia, Roswell Rudd's du légendaire Liberation Orchestra, Magic Malik. Le coffret présente une soixantaine de clichés argentiques de Lojo par le photographe polonais Bogdan Konopka rencontré à Cracovie 25 années auparavant et la ré-édition de l'œuvre de jeunesse The International Courabou devenue introuvable.

Après la Fédération Russe, le Maghreb, le Laos, le Vietnam, l'Australie, La Nouvelle-Zélande, la Scandinavie, presque toutes les contrées d'Europe, l'Amérique du Nord, etc., le groupe découvre la Chine, le Koweït.

Fonetiq Flowers

En paraît Fonetiq Flowers, un album "sensuel et onirique", enregistré en partie en tournée avec un studio nomade par l'ingénieur du son Anthony Harcourt, au gré des pérégrinations du groupe(Géorgie, Louisiane, Chine, Corée, Bénin, Mali et France). C'est Jean Lamoot qui finit les enregistrements à Paris et signe une nouvelle fois la réalisation[2].

Erik Truffaz à la trompette apporte au disque une contribution tant sauvage qu'inspirée tandis qu'Albin de la Simone vient rehausser avec ses claviers le sinueux parcours harmonique, colorer subtilement les digressions mélodiques. La contrebassiste de jazz Sarah Murcia est également présente sur trois morceaux.

Le clip pour la chanson " Café des Immortels " est filmé au Théâtre Équestre Zingaro (fondé par Bartabas).

Membres

En près de 30 ans de carrière, Lo'jo a connu différentes périodes et sa composition s'est transformée plusieurs fois.

Formation actuelle
  • Denis Péan (membre fondateur) : voix, piano, samples...
  • Richard Bourreau (membre fondateur) : violon, kora, imzad
  • Nadia Nid El Mourid (depuis 1990) : voix, percussions
  • Yamina Nid El Mourid (depuis 1995) : voix, saxophone, percussions
  • Baptiste Brondy (depuis 2012) : batterie...
Anciens membres
  • Kham Meslien (1997-2016) : basse, contrebasse...
  • Franck Vaillant (2004-2012) : batterie
  • Mathieu Rousseau (2003) : batterie...
  • Nicolas Gallard (1990-2002) : batterie, percussions...

Discographie

Albums studio:

Autres:

Notes et références

  1. « Lo'Jo », sur rfi.fr, RFI Musique, (consulté le ).
  2. « Lo’Jo : un nouvel album, sensuel et onirique », Le Monde, (lire en ligne).

Liens externes

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