Loge maçonnique

Une loge maçonnique est une confrérie civile qui réunit un petit groupe de membres de la franc-maçonnerie au niveau local [n 1].

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Dans la terminologie maçonnique, on appelle loges ou ateliers les groupes de base des francs-maçons. Les loges se caractérisent par un « titre distinctif », souvent un numéro d'ordre et un « Orient », c'est-à-dire la ville ou le lieu où elle choisit de se rattacher. Seules les loges disposent du pouvoir, essentiel en franc-maçonnerie, d'initier de nouveaux membres. Elle se réunissent dans des temples maçonniques.

Temple d'une loge maçonnique italienne (Palazzo Roffia (it), Florence).

Les types de loge

Les ateliers des trois premiers degrés (apprenti, compagnon et maître) sont appelés « loges symboliques » ou « loges bleues ». Ceux des grades complémentaires ou « supérieurs », appelés « hauts grades » dans certains rites, portent des titres spécifiques « loges de perfection », « chapitres », « aréopages », « consistoires », mais restent toujours des « loges » au sens général.

Loges et grande loge

Un ensemble de loges de sensibilité apparentée et situées géographiquement dans le même État[n 2] peuvent se regrouper en « obédiences maçonniques », généralement appelées « grandes loges » ou, plus rarement, « grands orients ». En se fédérant ainsi, les loges regroupent leurs forces, notamment en ce qui concerne les questions matérielles (financement et gestion de leurs locaux), rituelles (harmonisation des cérémonies) et d'inter-visite (les membres d'une loge peuvent habituellement fréquenter en visiteur toutes les autres loges d'une même fédération). Ces regroupements « administratifs » n'ont pas pour fonction d'initier de nouveaux membres, l'initiation étant du ressort exclusif des loges qui composent l'obédience.

Hiérarchie

Au sein d'une loge deux hiérarchies cohabitent. Celle des grades et celles des fonctions[1].

Les grades maçonniques

Ce type de hiérarchie est initiatique. Elle inclut les grades d'avancement et les grades de perfectionnement[1]. La progression de l'initié s'accomplit en fonction des travaux maçonniques qu'il accomplit au sein de cette communauté et du jugement que ses pairs portent sur lui[2].

Les fonctions: officiers de la loge

Temple de la loge « Les Cœurs Unis », à Montréal.

Une loge est présidée par un vénérable maître qui dirige les travaux, secondé par un collège d'officiers. Certains offices ne devant être remplis que par un maître. Le nombre et la qualité de ceux-ci diffèrent selon les rites; cependant on trouve toujours le « premier surveillant », qui a la charge de l'instruction des compagnons, et le « second surveillant », qui a celle des apprentis.

Désignation des responsables

Selon les statuts de quelques obédiences, tout membre affilié depuis au moins six mois participe chaque année à l'élection des officiers et du vénérable maître, qui ne peut habituellement exercer son mandat au-delà de trois ans[3]. Dans certaines loges, les apprentis et les compagnons ne votent pas. Le droit de vote peut dépendre également d'une assiduité suffisante pendant l'année[4].

Tenue

Une tenue de loge désigne une réunion rituelle qui en théorie, ne peut être ouverte qu'avec au moins sept membres. Certaines obédiences exigent dans ce cas qu'ils possèdent tous le grade de maître. Les tenues dites d'« obligation » ont lieu au maximum deux fois par mois et en principe le soir, elles durent environ trois heures. Les loges peuvent recevoir dans leur tenue des membres d'autres loges (visiteurs et visiteuses) de leur obédience mais également d'autres obédiences, si celles-ci ont établi des conventions de reconnaissance mutuelle. La loge peut aussi tenir des tenues « blanches » qui sont le plus souvent des conférences et qui peuvent être « ouvertes », où le conférencier est un franc-maçon et l'auditoire ouvert également au « non franc-maçon (profane) » mais aussi « fermées » où le conférencier est dit : « profane » et l'auditoire exclusivement composé de francs-maçons[5]. Il existe aussi des tenues particulières comme les tenues funèbres en cas de décès d'un membre de la loge et des tenues de banquet pour les fêtes solsticiales de la Saint-Jean d'hiver et d'été. L'ensemble du déroulement de la tenue, comme des spéculations qui y sont menées, sont toujours codifiées selon le rituel propre à chaque rite.

Vie maçonnique

La vie maçonnique se déroule de septembre à juin[6], en règle générale, avec ci et là des exceptions outre le principe de fêtes d'été où les membres ont ainsi l'occasion de se retrouver.

Loges non maçonniques

Toutes les associations qui prennent le nom de loges ne sont pas nécessairement maçonniques. En effet, ce mode d'organisation a été souvent copié, jusque dans sa dénomination, par les sociétés amicales (telles que les Odd Fellows ou les francs-jardiniers) ainsi que par de très nombreuses autres associations du monde anglo-américain.

Notes et références

Notes

  1. Typiquement, une quarantaine de membres dans une ville donnée. Dans les grandes villes, il y a souvent plusieurs loges. Il existe toutefois des exceptions de taille (on trouve par exemple des loges de quelques centaines de membres à New York) ou de « localité » (notamment certaines loges rattachées à des régiments militaires et susceptibles de changer de ville ainsi que quelques loges dites « de recherche » qui ont des membres « correspondants » disséminés à travers le monde).
  2. Certaines obédiences, comme particulièrement l'Ordre Maçonnique Mixte International « Le Droit Humain » sont internationales.

Références

  1. Daniel Béresniak, la franc-maçonnerie, éditions Jacques Grancher, , p. 66-67.
  2. Bernard Baudoin, la franc-maçonnerie, éditions de Vecchi, , p. 103.
  3. Jack Chaboud, La Franc-maçonnerie, histoire, mythes et réalité, Librio, , p. 59.
  4. Anonyme, Guide pour devenir franc-maçon ou franc-maçonne, éditions du Rocher, p. 35.
  5. Jack Chaboud, La Franc-maçonnerie, histoire, mythes et réalité, Librio, , p. 62-63.
  6. Jack Chaboud, La Franc-maçonnerie, histoire, mythes et réalité, Librio, , p. 63.

Annexes

Bibliographie

  • Guy Penaud, « Répertoire des loges maçonniques de la Dordogne », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1974, tome 101, 3e livraison, p. 199-236 (lire en ligne)
  • Johel Coutura, « L'activité d'une loge de Bordeaux entre 1780 et 1782 », Dix-Huitième Siècle, no 21, , p. 265-276 (lire en ligne)
  • Magali Jardé, « «Saint-Charles du triomphe de la parfaite harmonie». Une loge d'adoption oubliée (1777-1804) », Dix-Huitième Siècle, no 31, , p. 377-393 (lire en ligne)

Articles connexes

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