Lou Marin
Lou Marin, né en 1961 est un journaliste, traducteur, chercheur[1],[2] et essayiste libertaire[3] francophone d'origine allemande.
Lou Marin | |
Naissance | 1961 Allemagne |
---|---|
Origine | allemand |
Type de militance | essayiste historien |
Cause défendue | libertaire antimilitarisme anarchisme non-violent |
Il doit sa notoriété à ses recherches historiques sur les liens étroits existants entre Albert Camus et le mouvement anarchiste.
Biographie
Né en Allemagne de l'Est, il participe au mouvement écologiste et anti-nucléaire à partir de 1979[4].
Il collabore à la revue anarchiste-non-violente Graswurzelrevolution (de)[5],[6].
Pendant une quinzaine d’année, il rassemble l’intégralité des textes écrit par Albert Camus dans les revues libertaires en France et dans le monde[6].
En 2001, il s'installe à Marseille[7] et devient un membre actif du Centre international de recherches sur l'anarchisme (Marseille)[4].
En 2008, il publie Camus et sa critique libertaire de la violence, une « étude sur la critique libertaire de la violence développée par Albert Camus tout au long de sa vie. Ayant côtoyé Rirette Maîtrejean, des anarchistes espagnols en exil, l'antimilitariste Louis Lecoin, les anarcho-syndicalistes Nicolas Lazarévitch et Maurice Joyeux, l'écrivain développe une critique qui cible à la fois la violence du pouvoir et une violence révolutionnaire qui refuse de se donner des limites. »[8]
En 2012, une polémique l'oppose à Michel Onfray[9] qui parle de son travail « avec une nonchalance et une morgue inappropriées »[10] : « L’historiographie anarchiste dominante considère que la publication d’un article dans une revue anarchiste, estampillée comme telle, fait la loi, ou que la citation d’hommage explicite et élogieuse d’un penseur anarchiste faisant partie du catéchisme révolutionnaire constitue une preuve. À défaut de laissez-passer, les anarchistes peinent à être vraiment libertaires. »[11]. Lou Marin lui répond dans une tribune titrée Onfray contre les libertaires : « Onfray espère-t-il changer la société ou n’aspire-t-il qu’à une gloire médiatique au sein de la société capitaliste ? Ainsi, il se situe aux antipodes de Camus, qui se considérait si chaleureusement accueilli au sein du mouvement libertaire, au point de se sentir chez lui parmi nous. »[12]
En 2013, à l'occasion du centenaire de la naissance d'Albert Camus, il publie Écrits libertaires : 1948-1960 qui « présente une somme sur la pensée et les engagements libertaires de Camus. Il retrace l'élaboration de sa pensée au temps de la guerre froide, quand l'intellectuel refuse de choisir l'un des deux camps pour se poser en objecteur de conscience, du côté des syndicalistes, des anticolonialistes et des révolutionnaires. »[8]
En 2013, il participe à de nombreuses rencontres publiques[13],[14], dont en décembre, avec Benjamin Stora sur le thème « Albert Camus, libertaire » organisée par l'Institut de Recherche er d’Études Méditerranée Moyen-Orient[15].
Son nom de plume est inspiré du village de Lourmarin où Albert Camus a acheté en 1958 une maison et où il est enterré[16],[17],[4].
Œuvres
- Albert Camus et les libertaires : 1948-1960, Marseille, Égrégores éditions, 2008, (ISBN 978-2-9523819-4-9)[18],[19],[20].
- Camus et sa critique libertaire de la violence, Montpellier, Indigène éditions, 2010, (ISBN 978-2-911939-73-0)[21],[22],[23],[24].
- Albert Camus. Écrits libertaires : (1948-1960), Égrégores éditions & Indigène éditions, 2013, (ISBN 9791090354371)[25],[26].
Introduction
- Teodosio Vertone, L'œuvre et l'action d'Albert Camus dans la mouvance de la tradition libertaire, Lyon, Atelier de création libertaire, 2013, (ISBN 978-2-35104-068-3)[27].
Articles
- Albert Camus et les libertaires, Anarchisme et non-violence, , texte intégral et pdf.
- L'anarchisme de langue allemande des origines à nos jours. Brève introduction, sommaire et point de vue subjectif d'un militant anarchiste non-violent, Centre international de recherches sur l'anarchisme (Marseille), texte intégral.
- Onfray contre les libertaires : Michel Onfray contre l’historiographie anarchiste dans son livre sur Albert Camus, Le Monde libertaire, n°1658, 2-, texte intégral.
- La réception de l’œuvre de Camus par les anarchistes dans les pays anglophones et germanophones, in Le don de la liberté : les relations d’Albert Camus avec les libertaires, Actes de la 25e rencontres méditerranéennes Albert Camus, 10-, Arles, Les éditions de la nuit, 2008, (ISBN 978-2917431382)[28].
En allemand
- Ursprung der Revolte: Albert Camus und der Anarchismus, Heidelberg, Verlag Graswurzelrevolution, 1998[29].
- September und die neuen Kriege. Von der Bewegung gegen neoliberale Globalisierung zu einer weltweiten Antikriegsbewegung?, Münster, Verlag Graswurzelrevolution, 2002, (ISBN 3-9806353-4-1)[30].
- Können wir den ehrlichen Dialog in den Zeiten des Misstrauens retten? Die Begegnung zwischen Dag Hammarskjöld und Martin Buber, Frankfurt/Main, Zambon, 2012, (ISBN 978-3-88975-193-5)[31].
- Camus und seine libertäre Kritik der Gewalt, in Willi Jung, Albert Camus oder der glückliche Sisyphos, V&R Unipress, 2013, extraits en ligne.
- Albert Camus – Libertäre Schriften, Laika, Hambourg, 2013.
Traduction
- Charles Jacquier, Lebenserfahrung und Geistesarbeit: Simone Weil und der Anarchismus, Nettersheim, Verlag Graswurzelrevolution, 2006[32].
Commentaire
Selon l'écrivain Jean-Pierre Barou dans Libération : « Depuis quatorze ans, un non violent issu du mouvement antinucléaire allemand, Lou Marin - un pseudo - épluche, de Heidelberg à Barcelone en passant par Lausanne - siège de la bibliothèque du Centre international de recherches sur l’anarchie, le Cira - toutes les revues libertaires. En 1998, il publie un ouvrage, Albert Camus et les libertaires (éditions Egrégores) rassemblant l’intégralité des textes libertaires de l’écrivain, grâce à l’éditrice Claire Auzias et la douce complicité de Catherine Camus, la fille de l’écrivain. En , la Pléiade incorpore ces textes, mais pas tous et si noyés parmi les autres qu’aucun critique n’en a relevé la présence. Ni, évidemment, le rôle de Lou Marin dans cette résurgence. »[33]
Citation
« Le mouvement politique anarchiste ne doit pas être confondu avec ce que les médias décrivent tous les jours comme étant «l'anarchie» : ces tueries, ce chaos, cette violence, auxquels seules la police et l'armée pourraient mettre fin, en particulier l'OTAN (voir le Kosovo, le Timor-Oriental, presque l'ensemble du continent africain, l'Afghanistan, l'Irak). Les anarchistes pensent, au contraire, que ce sont précisément ces forces qui créent cette situation qualifiée d'«anarchie», tandis que l'on cherchera généralement en vain des anarchistes dans les contrées concernées. Pour moi, l'anarchie, c'est la vision d'une société libre et socialiste, débarrassée de la tutelle de l'État, de la domination et de la violence. Dans cette perspective, je milite, depuis environ trois décennies, au sein d'un courant anarchiste non violent de langue allemande - «Graswurzelrevolution» -, continuateur lui-même de la revue de langue française Anarchisme et non-violence, qui exista de 1964 à 1974 et qu'on peut retrouver, aujourd'hui, sur Internet, sous l'appellation «Anarchisme et non-violence». Ce courant, constitué de groupes d'action directe non violente, témoigne de la persistance d'un anarchisme cherchant à atteindre l'objectif social qui est le sien par des moyens non violents. Pour ces groupes, si la société engendre le pouvoir, cette société est aussi à même de le supprimer : il faut, pour ce faire, qu'elle cesse de se soumettre et qu'elle refuse de soutenir les personnes qui l'exercent. Dans ce contexte, Camus représente, pour beaucoup de militants libertaires, une référence obligée. Sa conception mesurée de la révolte, pensée jusque dans ses limites, son refus de sacrifier des êtres humains pour un avenir hypothétique définissent toujours les contours d'une éthique révolutionnaire acceptable, dont il convient de s'inspirer pour mener à bien nos luttes du présent, pas toujours inefficaces, comme l'a prouvé, par exemple, notre combat contre les centrales nucléaires installées en Allemagne. » (Albert Camus et les libertaires : 1948-1960, 2013)[34].
Sources
- Christian Chevandier, Albert Camus et les libertaires (1948-1960), Le Mouvement social, n°232, juillet-, texte intégral.
- Jean-Pierre Barou, Camus, ce libertaire qu’on voudrait ignorer, Libération, , texte intégral.
- Max Leroy, Lou Marin in Penser Camus en 2013 : à la rencontre des camusiens, Ragemag, , texte intégral.
- Renée Mourgues, Lou Marin explore la facette libertaire d'Albert Camus, La République des Pyrénées, , texte intégral.
- Jean-Marie Dinh, Lou Marin : « Il y a une sous estimation de la pensée libertaire de Camus », Le vent se lève, , texte intégral.
- Rachida Brahim, Albert Camus, commémoration pour un libertaire, Med'in Marseille, , texte intégral.
- Thibault Scohier, Le soleil libertaire. Écrits libertaires (1948-1960) d’Albert Camus rassemblés et présentés par Lou Marin, Diffractions, , texte intégral.
- Felip Équy, Camus : les libertaires et la non-violence, Le Monde libertaire, n°1598, 3-, texte intégral.
- Daniel Cohn-Bendit, (Re)lire Camus, Chronique d'un cosmopolite, Le Nouvel Observateur, , texte intégral.
- Jean-Luc Porquet, Camus l’anarchiste, Le Canard enchaîné, n°4832, .
- Hubert Prolongeau, Libertaire, j'écris ton nom, Marianne, , texte intégral.
- (es) Galo Ghigliotto, Albert Camus: su relación con los anarquistas y su crítica libertaria de la violencia, El Mostrador, Chili, 2013, lire en ligne.
Radio
- Lou Marin et Albert Camus, Radio libertaire, , écouter en ligne.
Notices
- Notices d'autorité :
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- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- WorldCat
- Lettres d'automne : notice biographique.
- Babelio, notice biographique.
Articles connexes
Liens externes
- Lou Marin, Albert Camus et les libertaires, document vidéo, 2009, voir en ligne.
Notes et références
- Roger-Pol Droit, Entre journaux, romans et conférences, Le Monde des livres, 8 novembre 2013, texte intégral.
- Hubert Prolongeau, Libertaire, j'écris ton nom, Marianne, 23 juin 2013, texte intégral.
- Jean-Pierre Barou, L'été libertaire d'Albert Camus, Libération, 7 août 2008, texte intégral.
- Felip Équy, Camus : les libertaires et la non-violence, Le Monde libertaire, n°1598, 3-9 juin 2010, texte intégral.
- Lettres d'automne : notice biographique.
- Jean-Marie Dinh, Lou Marin : » Il y a une sous estimation de la pensée libertaire de Camus », Le vent se lève, 18 novembre 2013, texte intégral.
- Babelio, notice biographique.
- WorldCat identities : notice.
- Floréal, Albert Camus, le mouvement libertaire et Michel Onfray ou Le bon, la brute et… Michel Onfray, 7 mars 2012, texte intégral.
- Thibault Scohier, Le soleil libertaire – Écrits libertaires (1948-1960) d’Albert Camus rassemblés et présentés par Lou Marin, Diffractions, 17 septembre 2013, texte intégral.
- Michel Onfray, L'Ordre libertaire. La Vie philosophique d’Albert Camus, Flammarion, 2012, page 233.
- Lou Marin, Onfray contre les libertaires : Michel Onfray contre l’historiographie anarchiste dans son livre sur Albert Camus, Le Monde libertaire, n°1658, 2-8 février 2012, texte intégral.
- Société des Études Camusiennes, Salon de Provence (13) du 27 au 30 novembre 2013 Hommage à Albert Camus, texte intégral.
- Société des Études Camusiennes, Montauban (81) du 18 novembre au 2 décembre 2013 23e édition du festival littéraire « Lettres d’automne » : « Albert Camus, notre contemporain », texte intégral.
- Société des Études Camusiennes, Paris 11 décembre 2013 « Albert Camus, libertaire » Rencontre croisée avec Benjamin Stora et Lou Marin, texte intégral.
- Renée Mourgues, Lou Marin explore la facette libertaire d'Albert Camus, La République des Pyrénées, 5 mai 2010, texte intégral.
- Rachida Brahim, Albert Camus, commémoration pour un libertaire, Med'in Marseille, 6 janvier 2010, texte intégral.
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- BNF : notice.
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- Jean-Pierre Barou, Camus, ce libertaire qu’on voudrait ignorer, Libération, 4 janvier 2010, texte intégral.
- Albert Camus et les libertaires : 1948-1960, 2013 : extraits en ligne.
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