Louis-François Allard
Louis-François Allard (né le [1] à Craon et mort le à Château-Gontier), est un médecin et un homme politique français.
Député aux États généraux de 1789 | |
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Faculté de médecine d'Angers (d) |
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Biographie
Origine
Son père, René Allard, négociant, était un des notables de Craon[2]. René Allard avait épousé Marthe-Marie Gousset ; le , elle lui donna un fils qui reçut les noms de Louis-François.
Médecin
Il devient docteur en médecine de la Faculté d'Angers, le . Le , il épouse Marie-Marguerite Millet[3]. Ce mariage le fixe à Château-Gontier et il se fit agréger au collège des médecins de cette ville.
En 1786, avec ses confrères René Theulier[4] et Louis Jousselin[5], il rédige et envoie à l'intendant un mémoire sur la situation sanitaire de la cité et sur ses eaux minérales ferrugineuses, connues sous le nom d' Eaux de Pougues[6].
Révolution française
Il est élu député du tiers aux États généraux par la sénéchaussée de l'Anjou le [7].
Allard s'installe au pavillon Journé, cul-de-sac de l'Hôtel de Limoges, no 5[8]. Les députés d'Anjou tiennent leurs électeurs au courant des événements grâce à la chambre de correspondance élue à cet effet. Le terme des délais, écrivent-ils, n'est peut-être pas loin d'expirer. Sitôt que la nation sera bien convaincue qu'il n'a rien été oublié de ce qui pourroit tendre à rapprocher les deux ordres privilégiés, qu'en un mot toutes les voies de conciliation ont été employées pour réunir tous les membres de la patrie, l'assemblée des communes se déterminera dès lors à se constituer en un corps national et à régler en cette qualité les intérêts de la nation[9]..
Il prêta le serment du Jeu de paume. Il participe à la Nuit du 4 août 1789[10].
Membre de l'Assemblée constituante de 1789, il se sépare des plus ardents. Le Veto suspensif est admis, le , par 673 voix contre 325, dont celle d'Allard, données au Veto absolu. Le , laissant l'Assemblée, il demande un congé de quinze jours et revient Château-Gontier[11]. À son retour, il s'établit au cul-de-sac du Coq Saint-Honoré[12] à l'Hôtel d'Artois. Il représente ensuite le nouveau département de la Mayenne, qui englobe l'ancienne sénéchaussée de Château-Gontier. Quand il faut fixer le siège épiscopal de la Mayenne, le , Louis de Boislandry, rapporteur du Comité ecclésiastique et de constitution, propose Laval ; aussitôt Michel-René Maupetit se lève et intercède pour Mayenne ; Louis-François Allard réclame pour Château-Gontier[13] ; l'Assemblée passe outre et crée l'évêché de Laval.
Le , il devient, en sa qualité de médecin, nommé membre du comité de Salubrité de l'Assemblée nationale, créé sur l'initiative du docteur Joseph Ignace Guillotin et présidé par lui.
Il vote contre la Constitution civile du clergé. Il ne prit, d'ailleurs jamais la parole dans les débats[14]. l'Assemblée nationale constituante termine ses travaux en .
Allard revient[15] alors à Château-Gontier comme médecin. François-Pierre-Marie-Anne Paigis prend sa place à l'Assemblée législative.
Louis-François Allard reste médecin pendant cette période troublée. À l'hiver de 1795, il casse lui-même du bois qu'il porte aux religieuses détenues aux Ursulines ; il soigne avec la même ardeur les blessés de Jacques Bouteloup dit Va-de-bon-cœur et les fusiliers de François-Guillaume d'Halancourt.
Église Saint-Rémi de Château-Gontier
Comme conseiller de la fabrique, il fait beaucoup pour l'embellissement de l'Église Saint-Rémi de Château-Gontier[16]. Par contrat passé, le , avec Louis-François Allard, david d'Angers père, s'engageait à faire[17] deux statues[18]. L'abbé Angot indique que ces deux œuvres d'art ont été enfouies en terre lors de la construction de la nouvelle église.
Collège électoral
Le 14 prairial an XI, il est élu au premier tour de scrutin par 107 voix sur 130 au collège électoral du département de la Mayenne. SVeuf avant 1809 ; il perd successivement ses trois fils. Il meurt le .
Bibliographie
- Son portrait, dessiné au crayon par Moreau, se trouve au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, parmi les portraits non gravés et inédits des députés à l'Assemblée nationale, formant la Collection Dejabin, cote Na 42.
- Mouvement provincial en 1789.
- Bougler, Biographie des députés de l'Anjou depuis l'Assemblée constituante jusqu'en 1845. Paris, 1865, t. I, p. 274-276;
- Revue de l'Anjou, 1856, p. 237-239.
- Dom Piolin, Histoire de l'église du Mans pendant la Révolution, t. VII, p. 16.
- abbé Martin Foucault, Documents historiques sur Château-Gontier première baronnie de la province d'Anjou, Laval 1883, p. 105 et passim.
- Bodard de la Jacopière, Chroniques craonnaises, Le Mans, 1871, p. 373.
- A. Robert et G. Cougny, Dictionnaire des parlementaires français. Paris, 1889, t. I.
- Abbé Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval, 1900, t. I.
- Collection de documents inédits sur l'histoire de France, publiée par le ministère de l'Instruction publique.
- A. Brette, Recueil de documents relatifs à la convocation des États-Généraux de 1789, Paris, 1894, t. II, p. 38.
- Miquel Dalton, Les médecins dans l'histoire de la Révolution? Chronique médicale, .
Liens externes
Notes et références
- Archives nationales. Robert et Gougny donnent la date du 10 mai 1734.
- Il est convoqué en 1770 par le Conseiller du présidial, ainsi que maître Jacques-René Chassebœuf (père de Volney), avocat à Craon et ancien administrateur de l'hôpital, pour délibérer sur les réformes à apporter à la mauvaise gestion de l'Hôtel-Dieu de Craon.
- Fille de Jean-Aubin Millet, bourgeois, et de Marie-Marguerite Chevron du Boullay.
- Reçu docteur de la Faculté d'Angers le 23 août 1759, médecin à Château-Gontier ; il y exerçait encore en l'an XII.
- Reçu docteur de la Faculté d'Angers le 23 décembre 1776, médecin à Château-Gontier
- Les eaux minérales ferrugineuses que nous avons dit être au midi de la ville, disent-ils, suintent le long du coteau sablonneux ; pour les recevoir il faut y adapter une petite goutière. Il paroit qu'autrefois on avait pratiqué une fontaine où on alloit les puiser. Mais, présentement, les eaux n'y ont aucune saveur ni goût ; il faut que la source ait changé de direction. L'endroit où elles découlent aujourd'hui est à trente pas de cette ancienne fontaine. Il y a plusieurs siècles qu'elles avaient de la réputation et qu'on les regardoit comme très propres à résoudre les engorgements et obstructions du bas ventre. Il y a plusieurs procès-verbaux qui en constatent l'efficacité. Elles ont bien encore le même effet et on les emploie avec succès dans les mêmes maladies, mais, comme elles sont perdues dans les ronces et les broussailles, bien des gens n'y ont pas grande foy, et notre Hôtel de ville a trop peu de revenu pour en employer à faire les frais nécessaires à leur procurer de la célébrité. Elles contiennent une terre ou ocre ferrugineuse et un peu de sel alkali. Elles sont très claires ; mais, après un peu de séjour dans un vase, elles y deviennent louches et y forment un dépôt jaunâtre.
- Le 22 mars 1789, Marie-Joseph Milscent écrivait au lieutenant général de la sénéchaussée d'Anjou, en lui rendant compte des élections : « M. Allard, médecin à Château-Gontier, homme de 55 ans, on en parle comme d'un homme de bon sens, intègre, instruit dans sa partie. » (Archives nationales, B. 13, fascic. 3, pièce 22)
- Almanach royal pour 1790.
- Lettre de MM. les députés de la sénéchaussée d' Anjou à leurs commettanstt. Versailles, le 14 mai 1789. Signée Milscent, Volney, Allard, etc., députés. Pilastre, Leclerc, adjoints. [Correspondance de MM. les députés des communes de la province d'Anjou avec leurs commettans, etc, Angers, Imprimerie de Pavie, 1789).
- A deux heures du matin, au sortir de la séance, les députés angevins écrivent et signent en hâte la bonne nouvelle à leurs concitoyens (Correspondance de MM. les députés... d'Anjou, t. II, p. 35.). De cette nuit, on perpétuera le souvenir par la frappe d'une médaille destinée aux députés ; Allard va chercher la sienne à la suite de ses collègues, en signe le reçu et passe la plume... à Robespierre. (Collection de documents inédits sur l'Histoire de France. Recueil de documents relatifs à la convocation des États-Généraux de 1789, par A. Brette, Paris, 1894. État de distribution des médailles frappées... en mémoire de l'abandon des privilèges. La planche V du t. II porte la signature d'Allard.)
- Son fils Aubin portait l'uniforme de capitaine de la garde nationale castrogontérienne.
- La rue du Coq (aujourd'hui Rue de Marengo) reliait la rue de Beauvais à la rue Saint-Honoré.
- Gazette nationale ou le Moniteur universel du mercredi 7 juillet 1790. Compte rendu de la séance du 6 juillet.
- Son nom n'est mentionné qu'une fois au Moniteur, quand il réclame, à la séance du 5 juillet 1789, pour Château-Gontier, le siège épiscopal de la Mayenne. L'Assemblée l'accorda à la ville de Laval.
- La Constituante avait décidé que ses membres ne seraient pas éligibles à la Législative
- Les archives de la fabrique de Saint-Remy ont conservé des marchés passés par lui avec David père, d'Angers.
- Pour la somme de 550 francs.
- Qui auront chacune 7 pieds 8 pouces de hauteur, y compris le soc qui n'aura que 6 pouces de haut, lesquelles statues seront de pierre, l'une représentera Saint-Remy, évêque, et l'autre Saint-Sébastien, et elles seront conformes au dessin que j'ai présenté audit Louis Allard, si ce n'est que la chappe de Saint-Remy ne sera point relevée et le bras qui la tient sera un peu relevé et plié. La soutane sera de couleur rouge, le rochet blanc, dont le bas sera ainsi que le bout des manches en forme de dentelles ; l'étoile avec une frange au bas, dorée, avec un ruban qui l'attache, d'où pendront deux glands dorés ; la chappe et l'étoile de couleur violette, l'orfroy en or, la lisière de la chappe, la barette et la croix dorée ; la mitre fond blanc, les filets dorés, la croix dorée et le bandeau, les coins ou glands de la mitre dorés, les gants violets, un anneau à la main droite... La statue de Saint-Sébastien sera également conforme au dessin, elle sera peinte en couleur de chair, la ceinture blanche ainsi que les trois flèches, l'arbre couleur d'écorce. Les statues seront peintes à l'huile,recouvertes d'un beau vernis. L'artiste s'obligeait en outre à les placer lui-même, dans le courant de septembre, de chaque côté du grand autel, sur un cul-de-lampe qu'il se chargeait de raccommoder.
Sources partielles
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..
- « Louis-François Allard », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
- Paul Delaunay, Vieux médecins mayennais
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