Louis Léger Vauthier

Louis Léger Vauthier, né à Bergerac le et mort à Beauchamp, commune de Taverny, le , est un ingénieur des ponts et chaussées, polytechnicien, fouriériste et homme politique français, élu représentant du peuple en 1849.

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Louis Léger Vauthier
Fonctions
Conseiller général de la Seine
-
Conseiller municipal de Paris
Goutte-d'Or
-
Député français
Cher
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 86 ans)
Taverny
Nationalité
Formation
Activités
Père
Pierre Vauthier (d)
Fratrie
Enfant
Pierre Louis Léger Vauthier (d)
Autres informations
Idéologie
Membre de
Façade du marché couvert Saint-Joseph (Mercado de São José) à Recife, au Brésil.

Biographie

Il s'installe au Brésil à partir de 1840 et devient l’ingénieur en chef du Service des Travaux Publics du Pernambouc, où il construit de nombreuses infrastructures à vocation sanitaire ainsi que des ponts, routes et bâtiments publics divers. Il construit notamment le principal théâtre du Pernambouc, le Santa Isabel à Recife.

En parallèle à ses activités d'ingénieur, Vauthier propage le fouriérisme au Brésil. Avec l’accord du centre parisien de l’École sociétaire, son activité de propagande à Recife suit les actions énumérées dans la brochure fouriériste Nature des relations que les amis de nos idées doivent établir entre eux : étude, persuasion, diffusion d’ouvrages, abonnements aux périodiques phalanstériens, concours au renforcement financier de l’École et fondation d’un journal[1]. Il participe à la fondation de la revue O Progresso, Revista Social, Litterária e Scientífica qui circule au Brésil jusqu’entre 1846 et 1848.

Vauthier reste au Brésil jusqu'en 1846, laissant un journal intime et des lettres comme témoignage de la société brésilienne de l'époque[2].

À son retour en France, il s’engage ouvertement dans l’action politique et participe à l’effervescence fouriériste à Paris. Proche du centre parisien de l’École sociétaire, il est proche de François Cantagrel, Victor Considerant, Allyre Bureau et César Daly.

Élu député du Cher en 1849 sur la liste des candidats rouges, il siège au groupe d'extrême gauche de la Montagne. Arrêté lors de la journée du 13 juin 1849, il est condamné à la déportation par la Haute Cour de justice de Versailles. Incarcéré successivement dans divers lieux de détention – Doullens, Mazas, Belle-Île-en-Mer et Sainte-Pélagie –, il connaît les différents niveaux de la répression mise en place par le gouvernement de Napoléon III. En prison, Vauthier se trouve au cœur de l’opposition républicaine et, restant parmi les principaux prisonniers politiques français, il entretient des rapports étroits avec des personnalités de la gauche de diverses sensibilités politiques. Pendant sa détention à Sainte-Pélagie, Vauthier est placé dans la chambre où Proudhon a purgé sa peine et, jouissant d’une certaine liberté, il publie beaucoup. Il écrit des articles pour Le Magasin pittoresque et pour la Revue générale de l'architecture et des travaux publics, des notices pour le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture et, en collaboration avec Allyre Bureau, un manuel technique paru en 1854.

Évoquant des raisons familiales, Vauthier finit par formuler une demande de grâce à Napoléon III le . La grâce définitive lui est accordée et, en 1855, il quitte la France pour sept ans d’exil. En Espagne, il travaille comme ingénieur en chef de la navigation de l’Èbre, entre 1855 et 1857 – projet financé par les frères Pereire. Puis, en Suisse et en Italie pendant trois ans, il est ingénieur en chef de la Compagnie des chemins de fer de la ligne d’Italie par le Simplon.

Théâtre Santa Isabel à Recife

Vauthier rentre en France en 1861 et poursuit ses travaux d'ingénieur. Dans les années 1870, Vauthier est en relation avec le Brésil pour la reconstruction du théâtre Santa Isabel – presque entièrement détruit après un incendie survenu en 1869 – et pour la construction du grand marché de Recife, le marché São José.

En 1870, il devient chef d'un bataillon de la garde nationale de Paris, mais démissionne le pour ne pas s'associer à la Commune de Paris. Il est élu conseiller municipal de Paris en , dans le quartier de la Goutte-d'Or. Il siège pendant 16 ans au conseil municipal de Paris et au conseil général de la Seine.

En 1877, il crée, aux côtés de Charles-Louis Chassin et de Jean Macé, l’hebdomadaire La Semaine Républicaine qui circule entre 1877 et 1878.

En , il adhère à la Ligue de la patrie française[3].

Sa sœur cadette est Euphémie Vauthier, écrivaine, journaliste et féministe.

Publications

  • Le percement du Simplon et les intérêts de l'Europe occidentale, Librairie Germer-Baillière, Paris, 1875 (lire en ligne)
  • Rapport sur les améliorations dont sont encore susceptibles la Seine maritime et son estuaire, présenté à M. le maire de Rouen, Julien Lecerf imprimeur, Rouen, 1881 (lire en ligne)
  • Le percement du Simplon devant les chambres et les intérêts de la France, imprimerie Chaix, Paris, 1881 (lire en ligne)
  • « Notice sur la Barra de Rio Grande do Sul et sur les moyens d'y créer une passe stable », dans Annales des ponts et chaussées. 1ree partie. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1899, 2e trimestre, p. 188-222 (lire en ligne)
  • « De l'influence des travaux de régularisation sur le régime des rivières », notamment en ce qui touche les inondations, dans Annales des ponts et chaussées. 1ree partie. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1901, 2e trimestre, p. 108-160 (lire en ligne)

Notes et références

  1. « charlesfourier.fr », sur www.charlesfourier.fr (consulté le )
  2. Charles Fourier, « Ponts & Idées : Louis-Léger Vauthier, ingénieur français au Brésil », février 2009.
  3. « La Ligue pour la Patrie française », Le Temps, 9 janvier 1899, p. 2 (document consultable sur Gallica).

Sources

Annexes

Bibliographie

  • Guy Penaud, « Vauthier Louis Léger », dans Dictionnaire biographique du Périgord, Éditions Fanlac, Périgueux, 1999, p. 919, (ISBN 2-86577-214-4)
  • Anatole de Rouméjoux, Philippe de Bosredon, « Vauthier (Louis-Léger) », dans Bibliographie générale du Périgord, imprimerie de la Dordogne, Périgueux, 1899, tome 3, P - Z, p. 160-161 (lire en ligne)

Liens externes

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