Louis de Pourtalès
Louis, comte de Pourtalès (, Neuchâtel – , Neuchâtel), est un militaire, diplomate et homme politique suisse.
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(à 74 ans) Neuchâtel |
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Biographie
Jeunesse et études
Fils de Jacques-Louis de Pourtalès (1722-1814) et de Marie Rose Augustine de Luze (1752-1791), Louis de Pourtalès naît le 14 mai 1773 à Neuchâtel[1],[2]. Il est leur fils aîné et, à ce titre, destiné à reprendre l'entreprise familiale[3]. Après avoir été en pension dans le Sussex de 1789 à 1790, il travaille en 1791 dans la maison Agassiz-Rougemont Cie à Londres, et ce jusqu'au suicide du chef de la maison, François-Antoine de Rougemont, quelques mois plus tard[3]. Il passe ensuite quelques mois chez Agassiz et Wilson, toujours à Londres, avant d'aller travailler, là aussi pour très peu de temps, à La Chaux-de-Fonds, en Suisse[3]. En novembre 1792, il part pour la Grenade où son père possède des plantations de sucre[3]. En 1793, il décide de quitter cette carrière qu'il n'apprécie pas[1].
Carrière politique et militaire
Après son retrait des affaires en 1793, Louis de Pourtalès suit alors en parallèle une carrière militaire et publique[1]. Il devient maire de Boudevilliers en 1794[1]. En 1801, il se rend pour la première fois à Berlin et y rencontre le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse (1770-1840)[3]. De 1804 à 1836, il est membre du Conseil d'État et en est le président en 1831[1].
Dans le cadre de son mandat de conseiller d'État, il accomplit diverses missions diplomatiques[1]. En 1806, il se rend à Paris, rencontre Napoléon Ier (1769-1821) le 30 mars aux Tuileries, puis mange chez Talleyrand (1754-1838) le 2 avril[3]. Il effectue ensuite régulièrement le voyage de Paris pendant toute la période de l'occupation française de Neuchâtel, jusqu'en 1814 et profite des réseaux des Neuchâtelois émigrés à Paris, notamment du banquier Denis de Rougemont de Löwenberg (1759-1839)[3]. Le 27 septembre 1810, c'est chez lui que loge l'impératrice Joséphine de Beauharnais (1763-1814) lorsqu'elle séjourne à Neuchâtel[3].
En 1814, il se rend à Bâle auprès des souverains alliés avec Georges de Rougemont (1758-1824) et Auguste de Montmollin, puis à Paris où il obtient l'Acte d'abdication de Berthier[3]. Le 12 juillet 1814, lorsque la Prusse reprend officiellement possession de la principauté de Neuchâtel, il a l'honneur d'être à bord du carrosse du roi Frédéric-Guillaume III de Prusse lors de son entrée à Neuchâtel[3]. Pourtalès, qui héberge le roi à Neuchâtel, lui fait visiter la Fabrique-Neuve de Cortaillod, une fabrique d'indiennes qui est à l'origine de la fortune familiale[4].
Pourtalès est signataire du Pacte fédéral pour le canton de Neuchâtel en 1815 et délégué à la Diète (1816, 1817, 1821, 1831)[1]. Il est également député aux Audiences générales en 1815[1].
Louis de Pourtalès effectue une longue carrière militaire[3]. Nommé capitaine d'artillerie en 1795, il devient ensuite lieutenant-colonel en 1818, colonel en 1823 et colonel-inspecteur général de l'artillerie de la Confédération en 1826[3]. Il siège également dans plusieurs commissions militaires et au Conseil de guerre fédéral (1831)[1].
Il meurt à Neuchâtel le 8 mai 1848, après avoir vivement condamné la Révolution du printemps qui a instauré la République à Neuchâtel[1],[3].
Fortune et propriétés
En 1798, son père procède à un premier partage de sa fortune et Louis de Pourtalèse reçoit 1 411 700 livres de Neuchâtel[3]. La même année, il emménage à l'Hôtel DuPeyrou que son père a acheté à la veuve de Pierre-Alexandre Dupeyrou (1729-1794), mais juge ses appartement trop luxueux[3]. Il vendra cet hôtel au prince Louis-Alexandre Berthier (1753-1815) en 1813[3]. Sa fortune est estimée, fin 1807, à 2 484 114 francs, dont des rentes françaises, un domaine en Bohême et diverses propriétés dans la région neuchâteloise[3]. Il est alors l'une des personnes les plus riches de cette région[3]. Il achète plusieurs autres domaines par la suite, notamment les forges et usines de Magny et de Saint-Georges en Haute-Saône en 1813[3]. En 1828, il offre du terrain aux catholiques de Neuchâtel pour qu'ils puissent construire la chapelle de la Maladière, premier lieu de culte catholique dans cette ville depuis la Réforme[5].
Famille
Le 20 avril 1795, il épouse Sophie de Guy d'Audanger (1777-1854), issue d'une vieille famille neuchâteloise passablement désargentée[3]. De 1822 à 1826, ses cinq enfants se marient et tous reçoivent une fortune considérable au moment de leurs mariages[3]. Il est le père de Louis Auguste de Pourtalès, le beau-père du général Alexandre Charles Perrégaux et le grand-père de Hermann de Pourtalès.
Titres
Pourtalès est créé comte et décoré de l'ordre de l'Aigle rouge de troisième classe par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III en 1814[1],[6]. L'année suivante, Berne lui offre la bourgeoisie en récompense des services rendus[3].
Notes et références
- Myriam Volorio Perriard, « Pourtalès, Louis de », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le )
- Georges de Montmollin, « Louis de Pourtalès », sur www.montmollin.ch (consulté le )
- François Jéquier, « Louis de Pourtalès, conseiller d'État, diplomate (1773-1848) », dans Michel Schlup, Biographies neuchâteloises, vol. 2 : Des Lumières à la Révolution, Hauterive, Éditions Gilles Attinger, (ISBN 2-88256-099-0), p. 263-267
- Léo Bysaeth, « Quand le roi de Prusse visita Neuchâtel », L'Express, , p. 3 (lire en ligne)
- Yvonne Tissot, « Un quartier à vocation sanitaire », L'Express, , p. 5 (lire en ligne)
- Archivum heraldicum, Volumes 29 à 30, 1915
Voir aussi
Liens externes
- « Pourtalès, Louis de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
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