Lettre d'amour (film, 1953)

Reikichi Mayumi vit chez son frère Hiroshi à Tokyo. C'est un homme taciturne marqué par la guerre au contraire de son jeune frère plein de vie et d'énergie qui gagne sa vie en achetant et en revendant des livres. Reikichi passe ses journées à rechercher parmi la foule des badauds son amour d'enfance, Michiko. Pendant la guerre, les parents de Michiko l'ont forcée à se marier et elle lui a envoyé une lettre d'adieu dans laquelle elle lui avoue son amour et son désespoir de devoir se marier à un autre. À son retour de la guerre, Reikichi a appris la mort du mari de Michiko, mais il a perdu sa trace et, depuis, il la recherche.

C'est ainsi qu'il croise Naoto Yamaji, un ancien camarade de la marine de guerre, qui l'invite à travailler avec lui à Shibuya. Naoto Yamaji est écrivain public, il écrit des lettres en anglais à des G.I. américains rentrés au pays pour le compte de jeunes femmes qui cherchent à soutirer de l'argent à leurs anciens amants. Reikichi accepte de travailler avec Naoto. Son frère, lui, se démène pour ouvrir une échoppe de vente de livres et de magazines d'occasion à quelques pas de là.

Un jour, alors que Reikichi dort dans l'arrière boutique de Naoto, il est réveillé par la voix d'une femme demandant à écrire une lettre à un soldat américain qui ne lui verse plus rien depuis la mort de leur enfant. Dans son demi-sommeil, Reikichi reconnait cette voix et se précipite à la poursuite de Michiko qu'il retrouve enfin au bout de cinq ans. Mais ce qu'il a entendu l'a mis en colère, il reproche durement à Michiko de ne pas avoir cherché à le retrouver à la mort de son mari, d'avoir eu un enfant avec un Américain et son manque de fierté de réclamer ainsi de l'argent. Ils se quittent sur ces paroles acerbes.

Hiroshi qui comprend la raison du désespoir de son frère décide de tout faire pour qu'il revoit Michiko. Naoto retrouve son adresse et il rencontre Michiko. Elle accepte de revoir Reikichi lorsqu'elle aura trouvé un travail et une situation plus digne. Mais le moment voulu, Reikichi ne se rend pas au rendez-vous organisé par son frère. Naoto le rabroue durement et le convainc de s'y rendre mais ils arrivent trop tard. De désespoir, Michiko se jette sous une voiture. Lorsqu'il l'apprend, Reikichi se précipite à l’hôpital pour la retrouver.

Sur le tournage du film, de gauche à droite : Kyōko Kagawa, Kikuko Hanaoka, Yoshiko Kuga, Kinuyo Tanaka et Chieko Seki

Sur le tournage du film

• Titre : Lettre d'amour[1]
• Titre original : 恋文 (Koibumi)
• Réalisation : Kinuyo Tanaka
• Scénario : Keisuke Kinoshita d'après un roman de Fumio Niwa
• Photographie : Hiroshi Suzuki
• Montage : Toshio Gotō
• Direction artistique : Seigo Shindō
• Assistant réalisateur : Teruo Ishii
• Musique : Ichirō Saitō
• Producteur : Ichirō Nagashima
• Société de production : Shintōhō
• Société de distribution : Shintōhō
• Pays de production : Japon
• Langue originale : japonais
• Format : noir et blanc — 1,37:1 — Format 35 mm — son mono
• Genre : drame
• Durée : 98 minutes[2] (métrage : onze bobines - 2 685 m[2])
• Date de sortie :
  • Japon : 13 décembre 1953[2]
  • France : avril 1954 (festival de Cannes) ; 16 février 2022 (sortie nationale)

• Masayuki Mori : Reikichi Mayumi
• Yoshiko Kuga : Michiko Kubota
• Jūkichi Uno : Naoto Yamaji
• Jūzō Dōsan : Hiroshi Mayumi, le frère de Reikichi
• Shizue Natsukawa : la mère de Reikichi et de Hiroshi
• Kyōko Kagawa : Yasuko
• Yoshiko Tsubouchi : la mère de Michiko
• Chieko Nakakita : Mary, une prostituée
• Chieko Seki : une cliente de Naoto Yamaji
• Kinuyo Tanaka : une cliente de Naoto Yamaji
• Ranko Hanai : propriétaire du restaurant
• Chishū Ryū : un client du restaurant Peter's
• Kuniko Igawa
• Yaeko Izumo
• Kōji Mitsui
• Minoru Takada
• Kikuko Hanaoka
• Shūji Sano

Kinuyo Tanaka est la première femme japonaise de l'après-guerre à passer derrière la caméra. Lettre d'amour est le premier de ses six films. Avant elle, la seule femme cinéaste fut Tazuko Sakane qui tourna principalement des courts-métrages documentaires à partir de 1936[3].

Évoquant les scènes durant lesquelles Reikichi cherche à retrouver Michiko à Shibuya (place et station de métro), le critique Enrique Seknadje écrit : "Tanaka a la merveilleuse idée de filmer plusieurs fois le protagoniste à côté de la statue de bronze érigée en 1934 en l’honneur du chien Hachikō réputé pour avoir accompagné et attendu son maître quotidiennement à la gare, y compris après la mort de celui-ci, en 1925" [4].

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• Ressources relatives à l'audiovisuel :
  • Cinémathèque québécoise
  • (en) Internet Movie Database
  • (de) OFDb
  • (en) Rotten Tomatoes
  • (mul) The Movie Database
• « Lettre d'amour », sur festival-lumiere.org (consulté le 2 octobre 2021)

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