Lucaniens

Les Lucaniens (en latin, Lucanii) étaient un peuple italique qui habitait en Lucanie, une région à cheval sur les actuelles Basilicate et Campanie, en Italie. La langue parlée par les Lucaniens, le lucanien, est une langue indo-européenne osque qu'ils écrivaient avec des caractères grecs, notamment dans le cadre d'inscriptions publiques (à Serra di Vaglio ou Paestum), ou parfois sur des objets (le casque de la Vereiia des Lucaniens de Métaponte par exemple).

Pour les articles homonymes, voir Lucane.

Cet article concerne le peuple. Pour la langue disparue, voir Lucanien. Pour les dialectes italiens actuels, voir Dialectes lucaniens.

Lucaniens

Cavalier lucanien sur une fresque d'une tombe de Paestum

Période Antiquité
Ethnie Samnite
Langue(s) Indo-européenne osque
Religion Polythéisme
Villes principales Bantia, Forentum, Grumentum, Œenosia, Numistros, Potentia et Volcei
Région d'origine Italie préromaine, Lucanie
Région actuelle Basilicate et Campanie, Italie du Sud

Leur genèse se fait au cours du Ve siècle av. J.-C., soit par le biais d'une migration des Samnites - ce que la tradition littéraire relate - soit par une ethnogenèse spontanée à la suite de la chute de l'empire de Sybaris.

Histoire

Origines des Lucaniens

Peut-être issus des souches osco-sabelliques d'Italie centrale vers le milieu du Ve siècle av. J.-C., les Lucaniens - dans la tradition antique - ont poussé les peuples indigènes de la région de l'actuelle Basilicate vers les montagnes intérieures (peuples que les Grecs appelaient Œnotriens, Lauternoi et Choni). Le Ve siècle av. J.-C. est marqué, dans le territoire qu'ils contrôlent alors, par un fort développement des fortifications de hauteur, un changement dans les modes d'inhumation, et un développement de la céramique indigène à figures rouges.

Le territoire de la Lucanie n'est pas vide de peuplement au Ve siècle av. J.-C., période au cours de laquelle les Lucaniens émergent comme une entité ethnique et politique distincte dans les sources. L'originalité de cette population est que son nom semble non plus provenir d'une désignation hétéronyme (donnée par les Grecs ou les Romains) mais autonyme (donnée par les membres même de cette communauté). Le débat est depuis longtemps installé quant au mode d'arrivée des Lucaniens : migration des Samnites, ethnogenèse spontanée, confédération, autant de modèles auxquels les archéologues contribuent par les découvertes récentes.

Système institutionnel et mode de vie

Les Lucaniens avaient selon les sources adopté une constitution démocratique[1], sauf en temps de guerre, lorsqu'ils choisissent un roi parmi les magistrats ordinaires. On ne connaît qu'un seul nom de roi des Lucaniens, Lamiscos. Le système politique des Lucaniens reste cependant très est mal connu. Les magistratures connues par les inscriptions en osque sont le kwaestor (équivalent au questeur romain), l'archeis (l'archonte), le meddix (institution osque, probablement le stratège, en tout cas assez sûrement un chef militaire). Les cités connues pour l'époque "lucanienne" sont rares, mais on peut mentionner Grumentum, Bantia, Numistros, Acheruntia, Potentia, Volcei, et Forentum (dont la localisation est débattue). Hécatée de Milet évoque au VIe siècle av. J.-C. une douzaine de cités Œnotriennes, dominées par Sybaris.

Les Lucaniens conquièrent assez rapidement plusieurs villes grecques de la façade tyrrhénienne : Paestum, et Laos notamment, et s'allient peut-être avec Vélia. Du fait de cette montée en puissance, ils s'opposent militairement aux cités du golfe ionien, notamment Tarente, et Thourioi, qui menèrent plusieurs expéditions contre eux, comme en 389 av. J.-C.

Leur présence à Métaponte et à Siris est attestée par plusieurs tombes, rattachées à une tradition italique par l'armement qu'elles contiennent notamment (la tombe du rétiaire à Siris en est un exemple, et certaines tombes de la nécropole de Pantanello dans la chôra de Métaponte semblent être des tombes lucaniennes).

Plusieurs grands sites fortifiés ont livré des vestiges s'apparentant à une vie urbaine en développement : Cività di Tricarico, Serra di Vaglio, par exemple. La région à l'époque archaïque compte peu de sanctuaires, mais avec l'époque lucanienne proprement dite, ces derniers se développent, notamment à Rossano di Vaglio, où un grand sanctuaire dédié à Méfitis a pu être considéré comme le sanctuaire fédéral des Lucaniens. La plupart des grands sites lucaniens présentent plusieurs caractéristiques communes : l'usage d'un habitat modulaire basé sur le pied osque, un monnayage importé des colonies de Grande-Grèce puis de Rome, des fortifications souvent construites en grand appareil quadrangulaire, pseudo-isodome, ou en appareil polygonal, des portes à cour, parfois même des tours de flanquement et des tours en saillie de la courtine.

Relations politiques et militaires avec le reste de l'Italie

En -336, les Lucaniens sont alliés de la colonie grecque de Tarente lors de son conflit avec le roi Alexandre Ier d'Épire pour le contrôle de la Grande Grèce. Tite-Live précise qu'en -298, ils font alliance avec Rome, étendant l'influence romaine jusqu'à Venusia en -291. Mais en -281, lorsque Pyrrhos d'Épire débarque en Italie, ils sont parmi les premiers à se déclarer en sa faveur. Au terme de la guerre, ils se soumettent à Rome en -272, laissant aux Romains la maîtrise de Paestum en -273, et surtout la région de Tarente en -272.

Pendant la deuxième guerre punique, espérant prendre leur revanche sur Rome, ils prennent parti pour Hannibal : la Lucanie est ravagée par les deux armées pendant plusieurs campagnes. Dépeuplé, le pays ne se remet pas de ces désastres, et sous le gouvernement romain, la Lucanie entre en décadence.

La Guerre sociale est une nouvelle occasion de tenter de s'émanciper de la tutelle romaine, mais Lucaniens et Samnites ne peuvent plus compter sur le soutien des villes grecques de la côte, qui avaient perdu de leur magnificence et de leur population[1], de sorte qu'ils sont vaincus : le pays s'appauvrit et se dépeuple encore plus, la campagne redevient friches et pâturages, les montagnes voient repousser les forêts peuplées de sangliers, d'ours et de loups. Les Lucaniens s'acculturent et sont progressivement romanisés.

Art et culture des Lucaniens

Il y a eu dans les cités grecques conquises par les Lucaniens une forme d'osmose entre la culture lucanienne, la culture grecque puis la culture latine.

La cuisine grecque antique a hérité d'eux les Λουκάνικα (saucisses aux herbes, en grec « Lukanika »)[2]. Par ailleurs, les casques ornés (entre autres) de ramures de cerf des Lucaniens ont inspiré, dès l'antiquité, le nom d'un coléoptère, comme le signalent Nigidius Figulus et Pline l'Ancien : le « lucane cerf-volant ».

Les Lucaniens de Paestum se faisaient parfois inhumer dans des grandes tombes à chambre, peintes sur les quatre parois, selon une tradition étrusco-campanienne que l'on retrouve par ailleurs à Nola, Capoue, ou Cumes.

En termes de productions céramiques, les Lucaniens utilisaient d'une part une céramique commune, dépurée, mais aussi une céramique dite « à peintures mates » ainsi que des vases à figures rouges qu'Arthur Dale Trendall a identifié comme la céramique italiote de style lucanien, pendant logique des styles campaniens, apuliens, siciliens, et paestans.

Les armes lucaniennes

Le poète Léonidas de Tarente donne la parole à un capitaine grec, Agnon, qui consacre à Athéna Corèphasia les armes prises aux Lucaniens, combattants valeureux. Les armes sont par groupe de huit (huit boucliers longs, huit casques, huit épées, huit cuirasses de cuir). Dans la deuxième épigramme, les armes mêmes se mettent à parler : les lances et les boucliers capturés aux lucaniens se souviennent de chevaux et cavaliers, maîtres du passé, accablés par la mort. La victoire tarentine est mise encore plus en relief par la valeur des adversaires. Ce texte date probablement de 303, et fait référence à la campagne de Cléonyme, allié de Tarente, contre Rome et les Lucaniens[3].

Les Lucaniens dans les sources anciennes

Les Lucaniens font l'objet de nombreuses mentions dans les sources anciennes[4] :

Sur leurs origines

Au volume douzième de Justin résumant les œuvres de Trogue Pompée, figurent les guerres de Bactriane et d’Inde d’Alexandre le Grand, et il fait sur l’époque de sa mort, des digressions sur les activités de son préfet Antipater en Grèce, sur Archidamos roi des Lacédémoniens, sur Alexandre le Molosse et sur leur venue en Italie, où les deux ont été détruits avec leurs armées. Il évoque ici les origines en Italie des Apuliens, des Lucaniens, des Samnites, des Sabins, et compare avec la façon dont Zopyrion périt avec son armée dans le Pont[5].

À propos d'Acerenza : oppidum in Lucania

Acerenza se trouve en Lucanie, c’est une petite ville sur la cime d’un mont, ce qui est caractéristique et typique des villes en Lucanie[6].

Sur Venosa et les peuples environnants

Venosa, patrie d’Horace, est entre la Lucanie et l’Apulie[7].

Dans l'intérieur, pour le Bruttium on ne trouve que les Aprustans; mais pour la Lucanie on trouve les Aténates, les Bantins, les Éburins, les Grumentins, les Potentins, les Sontins, les Sirins, les Tergilans, les Ursentins, les Volcentans, auxquels sont joints les Numestrans : en outre, Caton cite, comme ayant péri, une Thèbes de Lucanie; et Théopompe dit qu'il y eut une ville Lucanienne appelée Pandosia, où mourut, Alexandre, roi d'Épire[8].

Ainsi il y a trois peuples Apuliens : les Dauniens susdits, les Téaniens conduits par un chef grec, les Lucaniens subjugués par Calchas en des lieux maintenant occupés par les Atinates. Il y a chez les Dauniens, outre les points indiqués ci-dessus, les colonies Luceria et Venusia, les villes de Canusium, d'Arpi, nommée jadis Argos Hippium par Diomède son fondateur, puis Argyrippa. Ce héros détruisit là les nations des Monades et des Dardes, et deux villes, Apina et Trica, dont les noms figurent dans une plaisanterie proverbiale. Dans l'intérieur de la seconde région on trouve une colonie unique des Hirpins, qui changea son ancien nom de Maleventum en un nom de meilleur augure, Beneventum; les Auséculans, les Aquilonins, les Abellinates, surnommés Protropes: les Compsans, les Caudins, les Ligures surnommés Cornéliens et aussi Bébiens; les Vescellans, les Aeculans, les Alétrins, les Abellinates surnommés Marses, les Atrans, les Aecans, les Alfellans, les Attinates, les Arpans, les Borcans, les Collatins, les Coriniens, les habitants de Cannes, célèbres par la défaite des Romains; les Dirins, les Forentans, les Génusins, les Herdoniens, les Hyrins, les Larinates, surnommés Frentans; les Mérinates du Gargan, les Matéolans, les Nétins, les Rubustins, les Silvins, les Strabellins, lesTurmentins, les Vibinates, les Vénusins et les Ulurtins[9].

Sur les caractères des Lucaniens

Les lucaniens sont hospitaliers et amis des étrangers, à tel point qu’une de leurs lois punit celui qui refuse d’accueillir un étranger qui demanderait l’hospitalité[10]. On ne sait si les Lucaniens sont tenus d’observer cet usage par tradition ou du fait d’une influence grecque[11].

Ils sont contrastés, d’un côté violents et esclaves de leurs sens[12], de l’autre hospitaliers et justes[13], à commencer par leur roi Lamiscos[14]. Certains sont des disciples de Pythagore[15].

Leurs différences avec les Brettiens, leur costume, leur mode de vie rural, leur amour de la chasse

Agathocle, roi de Sicile, ayant fait la paix avec les Carthaginois, soumit quelques-unes des villes qui, par confiance en leurs forces, avaient quitté son parti. Puis, se trouvant à l'étroit dans une île dont il n'avait pu d'abord espérer même en partie l'empire, il passe en Italie, à l'exemple de Denys qui y avait subjugué plusieurs peuples. Ses premiers ennemis furent les Bruttiens, fameux alors par leur courage, par leurs richesses, et toujours disposés à insulter leurs voisins. Ils avaient chassé de l'Italie plusieurs nations d'origine grecque, vaincu les Lucaniens, fondateurs de leur nation, et fait avec eux la paix à titre d'égaux ; leur audace ne respectait pas même ceux à qui ils devaient leur origine. Les Lucaniens élevaient leurs enfants selon les lois de Lacédémone. Dès l'âge le plus tendre, ils les laissaient dans les bois, parmi les pasteurs, sans esclaves pour les servir, sans vêtements pour se couvrir ou se coucher : ils les accoutumaient de bonne heure, loin du séjour et de l'aspect des villes, à une vie dure et frugale. Ils ne vivaient que de leur chasse, n'avaient pour boisson que du lait ou l'eau des fontaines. Ils se préparaient ainsi aux fatigues de la guerre. Cinquante d'entre eux, accoutumés à piller sur les terres voisines, virent bientôt grossir leur nombre : avides de butin et enhardis par leurs forces nouvelles, ils désolèrent des contrées entières. Denys, tyran de Sicile, las des plaintes de ses alliés, envoya, pour les contenir, un corps de six cents Africains ; mais une femme nommée Brutia donna l'accès de leur citadelle aux bandits, qui fondèrent une ville dans ce lieu, où les bergers voisins accoururent de tous côtés, attirés par le bruit d'un nouvel établissement : du nom de cette femme, ils s'appelèrent Bruttiens.

Leur première guerre fut contre les Lucaniens, auteurs de leur origine. Fiers de leurs victoires, et d'un traité conclu à droits égaux avec l'ennemi, ils soumirent les autres voisins, et, par leurs rapides progrès, devinrent redoutables aux rois eux-mêmes. Alexandre, roi d'Épire, venu en Italie avec une puissante armée, pour secourir les villes grecques, fut défait par eux et périt avec toutes ses forces. Enorgueillis de tant de succès, ils furent longtemps l'effroi des nations voisines. Enfin Agathocle, dont elles implorèrent l'appui, passa de Sicile en Italie, espérant étendre son empire[16].

Sur leur fonctionnement démocratique et l'élection d'un roi en cas de crise

Pétélia est la métropole des Lucaniens, fondée par Philoctète, comme Crimisa ; à l’intérieur des terres il y a de petites villes comme Grumentum. Les Lucaniens, de souche samnite, vainquirent à la guerre des Poséidoniates et leurs alliés, et occupèrent leur ville. Leur forme de gouvernement était démocratique, ma durant les guerres ils élisaient un roi[17].

Rois et seigneurs des Lucaniens chez Pythagore

Il y a des rois et des seigneurs lucaniens parmi les disciples de Pythagore. Alfonso Mele a mis en lumière comment la présence d’indigènes, certainement lucaniens, au début individuelle, limitée à l’aristocratie dominante, a pu déboucher, par la diffusion et l’application des connaissances acquises chez le savant, sur une croissance interne des communautés lucaniennes, vers une organisation politique, législatives et administrative efficace[18].

Les Lucaniens consacrant un cénotaphe à Palinuro

Le nom de Velia est originaire des marais qui entoure la ville ; les Lucaniens consacrent un bosquet et érigent un cénotaphe près de Velia pour apaiser Palinuro[19].

Les Lucaniens comme colons des Samnites

Les Sabins sont une souche très ancienne ; leurs colonies sont les Picentes et les Samnites, desquels sont issus les Lucaniens, et de ces derniers les Brettiens[20].

Leurs ambassades à Alexandre le Grand et à Syracuse

Une ambassade des Brettiens, des Lucaniens, et des Tyrrhéniens se rend à Babylone auprès d’Alexandre le Grand pour le féliciter et demander son amitié (vers 323 av. J.-C. probablement.) La présence des tyrrhéniens s’explique par une succession géographique et s’entend plus comme renvoyant aux habitants de l’Agro Picentino de la zone de Pontecagnano, et non pas comme renvoyant aux Etrusques, selon Bruno d'Agostino[21].

À l’époque de Timoléon (ca. 344 av. J.-C.) un ambassadeur lucanien fut envoyé à Syracuse, où il se révéla être maître du grec dorien, et il fut apprécié des syracusains qui lui donnèrent plusieurs talents et lui érigèrent une statue. Cette évocation a tendance à gommer ce dualisme grecs – indigènes, ou grecs – barbares. C’est aussi une époque où les lucaniens maitrisent pleinement le registre formel et matériel de l’art grec, avec des peintures sur vase par exemple[22].

Sur Alexandre le Molosse et son expédition en Lucanie

Alexandre le Molosse, roi d’Epire vint en Lucanie près de Paestum par la mer. Il passe un traité avec Rome en 332. Alexandre était en Lucanie avec 15 navires de guerre, et beaucoup d’autres pour le transport des chevaux et des victuailles[23] La bataille eut lieu près de Paestum, bien qu’on ne sache pas vraiment comment et contre qui, et que recouvre en réalité recouvre le terme « Lucaniens »[24].

À la même année se rapporte la fondation d’Alexandrie en Égypte, et la mort d’Alexandre, roi d’Épire, tué par un exilé de Lucanie ; événement qui confirma les prédictions du Jupiter de Dodone. Quand il fut appelé par les Tarentins en Italie, l’oracle lui dit "de se garder de l’eau achérusienne et de la ville de Pandosia : c’est là qu’était marqué le terme de sa destinée." Il se hâta donc de passer en Italie, pour s’éloigner le plus possible de la ville de Pandosia en Épire, et du fleuve Achéron qui, sorti de Molossie, coule dans les lacs infernaux et se perd dans le golfe de Thesprotie. Mais presque toujours, en fuyant sa destinée, on s’y précipite. Après avoir souvent battu les légions bruttiennes et lucaniennes ; pris aux Lucaniens Héraclée, colonie de Tarente, Sipontum, Consentia et Terina qui appartenaient aux Bruttiens, d’autres villes encore appartenant aux Messapiens et aux Lucaniens ; après avoir envoyé en Épire trois cents familles illustres comme otages, il vint occuper non loin de Pandosia, ville voisine des confins de la Lucanie et du Bruttium, trois éminences, situées à quelque distance l’une de l’autre.

De là, il dirigeait des incursions sur tous les points du territoire ennemi. Il avait autour de lui environ deux cents exilés lucaniens, qu’il croyait sûrs, mais dont la foi, comme il arrive d’ordinaire aux esprits de cette sorte, changeait avec la fortune. Des pluies continuelles avaient inondé toutes les campagnes, et rompu les communications entre les trois armées, qui ne pouvaient plus se prêter secours. Les deux postes, où le roi n’était pas, sont brusquement attaqués par l’ennemi, qui les enlève, les détruit, et réunit toutes ses forces pour investir le roi lui-même. Alors les exilés lucaniens envoient des messages à leurs compatriotes, et, pour prix de leur rappel, promettent de livrer le roi mort ou vif. Lui cependant, avec une troupe choisie et dans l’élan d’une noble audace, se fait jour au travers de l’ennemi et tue le chef des Lucaniens qui s’avançait à sa rencontre ; puis, ralliant son armée dispersée et fugitive, gagne un fleuve, où les ruines récentes d’un pont entraîné par la violence des eaux, lui marquaient sa route. Comme sa troupe passait l’eau par un gué peu sûr, un soldat, rebuté du péril et de la fatigue, et maudissant l’abominable nom de ce fleuve, s’écria : « Ce n’est pas sans raison qu’on t’appelle Achéron ».

Ce mot arriva aux oreilles du roi, et lui rappela soudain sa destinée. Il s’arrête ; il hésite à passer. Alors Sotimus, un des jeunes serviteurs du roi, lui demande « ce qui peut le retenir dans un si pressant danger » et l’avertit que les Lucaniens cherchent l’occasion de le perdre. Le roi se retourne, et les voyant au loin venir en troupe contre lui, il tire son épée et pousse son cheval au milieu du fleuve. Il allait déjà prendre terre, quand un javelot lancé par un exilé lucanien vint lui percer le corps. Il tombe, et son cadavre inanimé où le trait tient encore est porté par le courant aux postes ennemis. Là, le cadavre subit une hideuse mutilation. On le coupa en deux : une moitié fut envoyée à Consentia ; on retint l’autre pour s’en faire un jouet, et on l’attaquait de loin à coups de javelots et de pierres, quand une femme, au milieu de ces transports d’une rage plus qu’humaine et qui passe toute croyance, se mêle à cette troupe forcenée, prie qu’on s’arrête un peu, et dit en pleurant, « qu’elle a un époux et des enfants prisonniers chez l’ennemi : elle espère avec ce cadavre de roi, tout déchiré qu’il est, racheter sa famille ». Les mutilations cessèrent : ce qui resta de ces membres en lambeaux fut enseveli à Consentia par les soins d’une seule femme ; les ossements du roi, renvoyés à l’ennemi dans Métaponte, furent de là portés en Épire, à Cléopâtre sa femme et à sa sœur Olympias, dont l’une était mère et l’autre sœur d’Alexandre le Grand.

Telle fut la triste fin d’Alexandre d’Épire : quoique la fortune lui ait épargné la guerre avec Rome, comme il porta néanmoins ses armes en Italie, j’ai dû la raconter en peu de mots, qui suffiront, conclut Tite-Live[25].

Contre Thourioi et contre Philoctète

Ammien se rappelle une vieille légende selon laquelle les romains, sous le commandement du consul Fabricius Luscino pour la défense de Thourioi contre les Lucaniens (ca. 282 av. J.-C.) furent aidés par le dieu Mars. L’épisode se situe au début de la guerre contre Tarente et Pyrrhus. Les romains furent cependant contraints d’abandonner Thourioi[26].

Philoctète, arrivé en Campanie, après une guerre contre les Lucaniens, s’établit à Crimisa près de Crotone et Thourioi, ou il fonda un sanctuaire à Apollon[27].

Contre Tarente et Pyrrhos, et contre Rome

Cinea, ministre de Pyrrhus, fit à Rome une proposition de paix, qui prévoyait la liberté pour les cités grecques, et la restitution aux lucaniens, aux bruttiens, aux samnites, et aux Dauniens de ce qu’ils avaient perdu à la guerre. Les propositions furent rejetées par Appius Claudius (280 av. J.-C.). Pyrrhus demande alors que les peuples grecs d’Italie jouissent d’une entière liberté et autonomie, et que les Samnites, Lucaniens, Brettiens, puissent se servir de leurs lois[28].

Retournement de certains Lucaniens contre Rome durant la seconde guerre punique

Certains Lucaniens se rebellent contre Rome durant la seconde guerre punique ; Sempronius Gracchus et attiré dans un guet-apens par le commandant lucanien Flavius, et il combat vaillamment jusqu’à la fin, gagnant ainsi l’admiration d’Hannibal (212 av. J.-C.). L’épisode est aussi relaté par Valère Maxime[29].

Les Lucaniens écrasent les Thouriens près de Laos

Les Lucaniens s’allient avec Denys Ier de Syracuse, impliqué dans des opérations militaires contre les Rhégiens, ils saccagent le territoire de Thourioi. Après quelques affrontements entre Thourioi et les Lucaniens, les Thouriens se lancent à l’assaut de Laos, qui était alors une prospère cité lucanienne, mais ils subissent une lourde défaite. A Laos, dans une plaine entourée de plusieurs monts, les lucaniens entourèrent les grecs en occupant les hauteurs (389 av. J.-C.). Les grecs vaincus sont sauvés des Syracusains par Leptine, commandant de la flotte de Denys, qui convainc les lucaniens et les italiotes de signer la paix contre la volonté même du tyran[30].

Alliés des Romains contre les Samnites

Les Lucaniens, Bruttiens et Samnites font partie de l’armée de Pyrrhos à la bataille d’Ascoli. Les Lucaniens et Bruttiens sont mis en fuite par la quatrième légion de Rome, et marchent ensuite contre Thourioi saccageant le territoire et assiégeant la ville, entourant les murailles. Contre cette excursion est envoyé le consul Fabricius Luscinus. D’autres cités, comme Rhégion, demandent la tutelle du peuple romain. C’est un moment fort de crise pour les cités grecques d’Italie méridionale, attaquées par les populations italiques[31].

Le consul, éveillé par le tumulte, ordonne à deux cohortes d’alliés, une de Lucaniens, l’autre de Suessans, qui se trouvaient le plus près, de protéger le prétoire ; il amène les manipules des légions dans la Voie principale. À peine armés, les soldats prennent leurs rangs ; ils reconnaissent les adversaires à leurs cris plus qu’à la vue ; on ne peut en estimer le nombre. Ils reculent d’abord, doutant de leur situation, et laissent entrer l’ennemi jusqu’au milieu du camp ; puis, comme le consul hurlait, leur demandant s’ils voulaient se laisser expulser de leurs retranchements pour attaquer ensuite leur propre camp, ils poussent leur cri de guerre et d’abord, d’un commun effort, résistent, puis avancent, pressent les ennemis, et, une fois qu’ils les ont ébranlés, les repoussent, frappés d’une frayeur semblable à celle qu’ils avaient d’abord éprouvée eux-mêmes, et les jettent hors de la porte et du retranchement[32].

Négociations avec les Samnites et les Étrusques contre les Romains (en 219)

Festus se rappelle des négociations entre Lucaniens, Samnites, et Etrusques contre les romains, racontées par Caton dans son livre 5[33]. Le mot natinatio s'employait alors pour negotatio. De là on a dit natinatores pour séditieux[34].

Des Lucaniens dans l’aile gauche de l’armée de Pyrrhus

Dans l’armée de Pyrrhus, à la bataille d’Ascoli en 279, les Lucaniens sont postés sur la gauche. Les tarentins, dont la molesse est proverbiale, au centre (conformément aux vers homériques disant que « les pires combattants allaient au centre ») : Pyrrhus, combattant pour les Tarentins, près d’Asculum, suivit le précepte d’Homère, qui met au centre les plus mauvais soldats : il plaça à l’aile droite les Samnites et les Épirotes, à la gauche les Bruttiens, les Lucaniens et les Salentins, au centre les Tarentins, et fit de la cavalerie et des éléphants son corps de réserve. De leur côté, les consuls distribuèrent sagement leur cavalerie aux deux ailes, et rangèrent les légions au front de bataille et à la réserve, en y mêlant les auxiliaires. Il y avait, le fait est avéré, quarante mille hommes de part et d’autre. Pyrrhus eut la moitié de son armée détruite, et du côté des Romains la perte ne fut que de cinq mille hommes[35].

Traités et alliances avec les Romains

Un traité romano-lucanien fut passé vers 330 av. J.-C. On fit consuls L. Papirius Crassus pour la deuxième fois, et L. Plautius Venox. Au commencement de cette année, des députés volsques de Fabrateria et des Lucaniens, vinrent demander à Rome d’être admis sous sa tutelle : si on les protégeait contre les armées des Samnites, ils promettaient obéissance et fidélité à la domination du peuple romain. Le sénat envoya des députés enjoindre aux Samnites de s’interdire toute violation du territoire de ces deux peuples. Cette députation réussit, moins parce que les Samnites voulaient la paix que parce qu’ils n’étaient point encore préparés pour la guerre[36].

Les Lucaniens et les Apuliens, peuples avec qui Rome n’avait jamais eu affaire jusqu’à ce jour, vinrent demander son alliance et promirent des armes et des hommes pour la guerre : par un traité, on les reçut donc en amitié (vers 326 av. J.-C.)[37].

La même année, quand la seule guerre des Samnites, sans compter la défection soudaine des Lucaniens et la complicité de Tarente dans cette défection, eût suffi pour mettre en peine le sénat, on apprit encore que le peuple vestin se joignait aux Samnites[38].

Notes et références

  1. Selon Strabon.
  2. Eleonora Trojan, Julian Piotrowski, Tradycyjne wędzenie, éd. "AA", 96 pages, (ISBN 978-83-61060-30-7) consulté sur .
  3. Leon. Anth. Gr., VI, 129 ;131 : (129) Ὀκτώ τοι θυρεούς, ὀκτὼ κράνη, ὀκτὼ ὑφαντοὺς θώρηκας, τόσσας δ' αἱμαλέας κοπίδας, ταῦτ' ἀπὸ Λευκανῶν Κορυφασίᾳ ἔντε' Ἀθάνᾳ Ἅγνων Εὐάνθευς θῆχ' ὁ βιαιομάχος. (131) Αἵδ' ἀπὸ Λευκανῶν θυρεάσπιδες, οἵδε χαλινοὶ στοιχηδὸν ξεσταί τ' ἀμφίβολοι κάμακες δέδμηνται, ποθέουσαι ὁμῶς ἵππους τε καὶ ἄνδρας, Παλλάδι· τοὺς δ' ὁ μέλας ἀμφέχανεν θάνατος.
  4. Principalement Tite-Live, Histoire romaine, livre 8, 17 à 24 et Justin, Abrégé des Histoires Philippiques (de Trogue Pompée) livre 12.
  5. Trog., Prol., XII : XII. Duodecimo volumine continentur Alexandri magni bella bactriana et indica usque ad interitum eius, dictaeque in excessu res a praefecto eius Antipatro in Graeciae gestae, et ab archidamo, rege Lacedemoniorum, Molossoque Alexandro in Italia, quorum ibi est uterque cum exercitu deletus. Additae hic origines Italicae Apulorum, Lucanorum, Samnitium, Sabinorum, et ut Zopyrion in Ponto cum exercitus periit.
  6. PORPHYRIO, Comm. In Hor. Carmina, III, 4, 14 : "Acheruntia oppidum est lucaniae, quam nidum appellavit, quod parvum sit, et in summo monte constitutum, sicutnidi avium in summis arboribus solent esse."
  7. PORPHYRIO, Comm. In Hor. Carmina, I, 28, 26
  8. Plin., Natur. Hist., III, 11, 98 : mediterranei Bruttiorum Aprustani tantum; Lucanorum autem Atinates, Bantini, Eburini, Grumentini, Potentini, Sontini, Sirini, Tergilani, Ursentini, Volcentani, quibus Numestrani iunguntur. praeterea interisse Thebas Lucanas Cato auctor est, et Pandosiam Lucanorum urbem fuisse Theopompus, in qua Alexander Epirotes occubuerit.
  9. Plin., Natur. Hist., III, 11, 104, 105 : ita Apulorum genera tria: Teani a duce e Grais; Lucani subacti a Calchante, quae nunc loca tenent Atinates; Dauniorum praeter supra dicta coloniae Luceria, Venusia, oppida Canusium, Arpi, aliquando Argos Hippium Diomede condente, mox Argyripa dictum. Diomedes ibi delevit gentes Monadorum Dardorumque et urbes duas, quae in proverbii ludicrum vertere, Apinam et Tricam. 105 cetera intus in secunda regione Hirpinorum colonia una Beneventum auspicatius mutato nomine, quae quondam appellata Maleventum, Aeculani, Aquiloni, Abellinates cognomine Protropi, Compsani, Caudini, Ligures qui cognominantur Corneliani et qui Baebiani, Vescellani. Ausculani, Aletrini, Abellinates cognominati Marsi, Atrani, Aecani, Alfellani, Atinates, Arpani, Borcani, Collatini, Corinenses et nobiles clade Romana Cannenses, Dirini, Forentani, Genusini, Herdonienses, Irini, Larinates cognomine Frentani, Metinates ex Gargano, Mateolani, Neretini, Natini, Rubustini, Silvini, Strapellini, Turnantini, Vibinates, Venusini, Ulurtini.
  10. Arist. Fragm., 611, 48 Rose ; Heraclides Lembus, p. 24, in C. Müller, FHG, III, p. 167. Cf. aussi Hom., Odyssée, VI, 187 et suivantes, au sujet de l’hospitalité due aux étrangers protégés par Zeus.
  11. Claudius Aelianus, Varia Historia, IV, 1 : Λέγει τις νόμος Λευκανῶν, ἐὰν ἡλίου δύντος ἀφίκηται ξένος καὶ παρελθεῖν ἐθελήσῃ ἐς στέγην τινός, εἶτα μὴ δέξηται τὸν ἄνδρα, ζημιοῦσθαι αὐτὸν καὶ ὑπέχειν δίκας τῆς κακοξενίας ἐμοὶ δοκεῖν καὶ τῷ ἀφικομένῳ καὶ τῷ Ξενίῳ Διί.
  12. Arist. Quint., De Musica, II, 6 : Ὅτι γὰρ ἰσχυρότατόν τε πρὸς παιδείαν ἡ μουσικὴ καθάπερ οὐδὲν ἕτερον αἵ τε φύσεις ἡμῶν ἀνεπανόρθωτοι μείνασαι πολλάκις διεφθάρησαν (ἢ γὰρ ἐς τὰ χαμαίζηλα τῶν παθῶν ἢ ἐς τὰ χαλεπὰ προάγονται), δῆλον ἐνθένδε· ποιήσομαι δὲ τὸν λόγον οὐκ ἐπὶ τῶν καθ' ἕκαστον (δυσχερὴς γὰρ ἐν τούτοις ἡ κατανόησις), ἀλλ' ἐπὶ πόλεων καὶ ὅλων ἐθνῶν (εὐμαρὴς γὰρ ἐν τοῖς μείζοσιν ἡ θεωρία). δύο μὲν οὖν ταυτὶ περὶ τὸν τῆς παιδείας λόγον δυστυχήματα, ἀμουσία τε καὶ κακομουσία. τὸ μὲν οὖν ἕτερον ὑπ' ἀμαθίας, θάτερον δὲ ὑπὸ πονηρᾶς γίνεται διδασκαλίας. δυεῖν δὲ καὶ περὶ τὴν ψυχὴν, ὡς γένει φάναι, θεωρουμένων παθῶν, θυμοῦ τε καὶ ἐπιθυμίας, οἱ μὲν ἄγευστοι παντάπασι τῶν ἐκ μουσικῆς καλῶν, εἰ μὲν τὸ ἐπιθυμητικὸν κολακεύοιεν, ἀναίσθητοί τέ εἰσι καὶ βοσκηματώδεις, ὡς οἵ τε περὶ τὴν Ὀπικίαν καὶ Λευκανίαν, εἰ δὲ τὸ θυμικὸν ἐγείροιεν, ἄγριοί τε καὶ θηριώδεις, ὡς οἵ τε περὶ τὴν Γαραμαντίδα καὶ τὴν Ἰβηρίαν· πάλιν δὲ οἷς εἰς τὸ παρὰ φύσιν διεστράφη τὰ τῆς μουσικῆς, ἐς φαυλότητα καὶ κακομουσίαν, τούτων οἱ μὲν τὸ ἐπιθυμητικὸν θεραπεύοντες τάς τε ψυχάς εἰσι λίαν ἀνειμένοι καὶ τὰ σώματα οὐ δέον ὡραΐζοντες, ὡς οἵ τε περὶ τὴν Φοινίκην καὶ οἱ τούτων κατὰ τὴν Λιβύην ἔκγονοι, οἱ δὲ τῷ θυμικῷ πειθαρχοῦντες τήν τε διάνοιάν εἰσιν ἄτακτοι, μέθυσοί τε ὄντες καὶ πέρα τοῦ καιροῦ φιλορχησταὶ τὰ ἐνόπλια, τήν τε ὀργὴν περιττοί, ἀρειμάνιοι, ὡς οἵ τε περὶ τὴν Θρᾴκην καὶ τὸ Κελτικὸν ἅπαν ἔθνος· τὸ δὲ δὴ τήν τε μάθησιν αὐτῆς καὶ χρῆσιν τὴν ἐπιδέξιον ἀσπασάμενον, λέγω δὲ τὸ Ἑλληνικὸν καὶ εἴ τι τοῦτο ἐζήλωκεν, εὔδαιμόν τε ἀρετῆς ἕνεκεν καὶ ἐπιστήμης ἁπά- σης καὶ ὑπεραῖρον φιλανθρωπίᾳ. εἶτα πόλεις μὲν ὅλας καὶ ἔθνη τέρπειν οἵα τε καὶ μεταπλάττειν μουσική, τὸν δὲ καθ' ἕνα οὐκ ἂν παιδεύσειεν; ἔγωγε οἶμαι.
  13. Arist., Fragm., 579 Rose : Schol. in Apollon. Rhod. 1, 917 p. 355 (Keil) <ἀρρήκτους ἀγανῇσι>: ... ἡ δὲ Σαμοθρᾴκη ἐκαλεῖτο πρότερον Λευκωσία, ὡς ἱστορεῖ <Ἀριστοτέλης> ἐν Σαμοθρᾴκης πολιτείᾳ. Schol. B ad Hom. Il. ω, 78 Σάμου: τῆς νῦν Σαμοθρᾴκης ... ἐκαλεῖτο δὲ Λευκωνία. Exc. pol. Heracl. p. 19, 13 (cf. A. P. p. 524): Σαμοθρᾴκη τὸ μὲν ἐξ ἀρχῆς ἐκαλεῖτο Λευκανία διὰ τὸ λευκὴ εἶναι.
  14. Arist., Fragm., 611, 48 Rose : Οἱ δὲ <Λευκανοὶ> φιλόξενοι καὶ δίκαιοι. ἐβασίλευε δὲ τούτων Λαμίσκος, ὃς εἶχε λύκου τὸν τρίτον δάκτυλον τοῦ ποδὸς ἀπὸ τοῦ μεγάλου.
  15. Aristox., Fragm. 17 W : Κρότωνα καὶ Σύβαριν καὶ Κατάνην καὶ Ῥήγιον καὶ Ἱμέραν καὶ Ἀκράγαντα καὶ Ταυρομένιον καὶ ἄλλας τινάς, αἷς καὶ νόμους ἔθετο διὰ Χαρώνδα τε τοῦ Καταναίου καὶ Ζαλεύκου τοῦ Λοκροῦ, δι' ὧν ἀξιοζήλωτοι τοῖς περιοίκοις ἄχρι πολλοῦ γεγόνασιν. Σίμιχος δ' ὁ Κεντοριπίνων τύραννος ἀκούσας αὐτοῦ τήν τ' ἀρχὴν ἀπέθετο καὶ τῶν χρημάτων τὰ μὲν τῇ ἀδελφῇ τὰ δὲ τοῖς πολίταις ἔδωκεν. προσῆλθον δ' αὐτῷ, ὥς φησιν Ἀριστόξενος, καὶ Λευκανοὶ καὶ Μεσσάπιοι καὶ Πευκέτιοι καὶ Ῥωμαῖοι. ἀνεῖλεν δ' ἄρδην στάσιν οὐ μόνον ἀπὸ τῶν γνωρίμων, ἀλλὰ καὶ τῶν ἀπογόνων αὐτῶν ἄχρι πολλῶν γενεῶν καὶ καθόλου ἀπὸ τῶν ἐν Ἰταλίᾳ τε καὶ Σικελίᾳ πόλεων πασῶν πρός τε ἑαυτὰς καὶ πρὸς ἀλλήλας.
  16. Iustin., XXIII, 1, 1-17 : Agathocles, rex Siciliae, pacificatus cum Karthaginiensibus partem ciuitatium a se fiducia uirium dissidentem armis subegit. 2 Dein quasi angustis insulae terminis clauderetur, cuius imperii partem primis incrementis ne sperauerat quidem, in Italiam transcendit, exemplum Dionysii secutus, qui multas Italiae ciuitates subegerat. Primi igitur hostes illi Bruttii fuere, quia et fortissimi tum et opulentissimi uidebantur, simul et ad iniurias uicinorum prompti. Nam multas ciuitates Graeci nominis Italia expulerant; auctores quoque suos Lucanos bello uicerant et pacem cum his aequis legibus fecerant. Tanta feritas animorum erat, ut nec origini suae parcerent. 7 Namque Lucani isdem legibus liberos suos quibus et Spartani instituere soliti erant. Quippe ab initio pubertatis in siluis inter pastores habebantur sine ministerio seruili, sine ueste, quam induerent uel cui incubarent, ut a primis annis duritiae parsimoniaeque sine ullo usu urbis adsuescerent. Cibus his praeda uenatica, potus aut lactis aut fontium liquor erat. Sic ad labores bellicos indurabantur. 1Horum igitur ex numero L primo ex agris finitimorum praedare soliti, confluente deinde multitudine sollicitati praeda cum plures facti essent, infestas regiones reddebant. 11 Itaque fatigatus querelis sociorum Dionysius, Siciliae tyrannus, sexcentos Afros ad conpescendos eos miserat; quorum castellum proditum sibi per Bruttiam mulierem expugnauerunt ibique ciuitatem concurrentibus ad opinionem nouae urbis pastoribus statuerunt Bruttiosque se ex nomine mulieris uocauerunt. Primum illis cum Lucanis, originis suae auctoribus, bellum fuit, qua uictoria erecti cum pacem aequo iure fecissent, ceteros finitimos armis subegerunt tantasque opes breui consecuti sunt, ut perniciosi etiam regibus haberentur. Denique Alexander, rex Epiri, cum in auxilium Graecarum ciuitatium cum magno exercitu in Italiam uenisset, cum omnibus copiis ab his deletus est. Quare feritas eorum successu felicitatis incensa diu terribilis finitimis fuit. Ad postremum inploratus Agathocles spe ampliandi regni a Sicilia in Italiam traiecit.
  17. Str., VI, 1, 3 : Ἐροῦμεν δὲ κοινῶς ἃ παρειλήφαμεν, οὐδὲν παρὰ τοῦτο ποιούμενοι τοὺς τὴν μεσόγαιαν οἰκοῦντας, Λευ- κανούς τε καὶ τοὺς προσεχεῖς αὐτοῖς Σαυνίτας. Πετη- λία μὲν οὖν μητρόπολις νομίζεται τῶν Λευκανῶν καὶ συνοικεῖται μέχρι νῦν ἱκανῶς. κτίσμα δ' ἐστὶ Φιλο- κτήτου φυγόντος τὴν Μελίβοιαν κατὰ στάσιν. ἐρυμνὴ δ' ἐστίν, ὥστε καὶ Σαυνῖταί ποτε Θουρίοις ἐπετείχισαν αὐτήν. Φιλοκτήτου δ' ἐστὶ καὶ ἡ παλαιὰ Κρίμισσα περὶ τοὺς αὐτοὺς τόπους. Ἀπολλόδωρος δ' ἐν τοῖς περὶ νεῶν τοῦ Φιλοκτήτου μνησθεὶς λέγειν τινάς φησιν, ὡς εἰς τὴν Κροτωνιᾶτιν ἀφικόμενος Κρίμισσαν ἄκραν οἰκίσαι καὶ Χώνην πόλιν ὑπὲρ αὐτῆς, ἀφ' ἧς οἱ ταύτῃ Χῶνες ἐκλήθησαν, παρ' αὐτοῦ δέ τινες σταλέντες εἰς Σικελίαν περὶ Ἔρυκα μετὰ Αἰγέστου τοῦ Τρωὸς Αἴγεσταν τειχίσαιεν. καὶ Γρουμεντὸν δὲ καὶ Ὀυερτῖναι τῆς μεσογαίας εἰσὶ καὶ Καλάσαρνα καὶ ἄλλαι μικραὶ κατοι- κίαι μέχρι Ὀυενουσίας πόλεως ἀξιολόγου· ταύτην δ' οἶμαι καὶ τὰς ἐφεξῆς ἐπὶ Καμπανίαν ἰόντι Σαυνίτιδας εἶναι. ὑπὲρ δὲ τῶν Θουρίων καὶ ἡ Ταυριανὴ χώρα λεγομένη ἵδρυται. οἱ δὲ Λευκανοὶ τὸ μὲν γένος εἰσὶ Σαυνῖται, Ποσειδωνιατῶν δὲ καὶ τῶν συμμάχων κρατήσαντες πολέμῳ κατέσχον τὰς πόλεις αὐτῶν. τὸν μὲν οὖν ἄλλον χρόνον ἐδημοκρατοῦντο, ἐν δὲ τοῖς πολέμοις ᾑρεῖτο βασιλεὺς ἀπὸ τῶν νεμομένων ἀρχάς· νῦν δ' εἰσὶ Ῥωμαῖοι.
  18. Porph., V.P., 19 : γενομένων δὲ τούτων μεγάλη περὶ αὐτοῦ ηὐξήθη δόξα, καὶ πολλοὺς μὲν ἔλαβεν ἐξ αὐτῆς τῆς πόλεως ὁμιλητὰς οὐ μόνον ἄνδρας ἀλλὰ καὶ γυναῖκας, ὧν μιᾶς γε Θεανοῦς καὶ διεβοήθη τοὔνομα, πολλοὺς δ' ἀπὸ τῆς σύνεγγυς βαρβάρου χώρας βασιλεῖς τε καὶ δυνάστας. ἃ μὲν οὖν ἔλεγε τοῖς συνοῦσιν οὐδὲ εἷς ἔχει φράσαι βεβαίως· καὶ γὰρ οὐχ ἡ τυχοῦσα ἦν παρ' αὐτοῖς σιωπή. μάλιστα μέντοι γνώριμα παρὰ πᾶσιν ἐγένετο πρῶτον μὲν ὡς ἀθάνατον εἶναι φησὶ τὴν ψυχήν, εἶτα μεταβάλλουσαν εἰς ἄλλα γένη ζῴων, πρὸς δὲ τούτοις ὅτι κατὰ περι- όδους τινὰς τὰ γενόμενά ποτε πάλιν γίνεται, νέον δ' οὐδὲν ἁπλῶς ἔστι, καὶ ὅτι πάντα τὰ γινόμενα ἔμψυχα ὁμογενῆ δεῖ νομίζειν. φέρεται γὰρ εἰς τὴν Ἑλλάδα τὰ δόγματα πρῶτος κομίσαι ταῦτα Πυθαγόρας.
  19. Servius, Comm. In Verg. Aen., VI, 359 : gens crudelis Lucanorum et dicit eum a Veliensibus interemptum, ut “portusque require Velinos”. sane sciendum Veliam tempore quo Aeneas ad Italiam venit, nondum fuisse. ergo anticipatio est, quae, ut supra diximus, si ex poetae persona fiat, tolerabilis est; si autem per alium, vitiosissima est, ut nunc de Palinuro ait: quamquam alii ad divinandi scientiam referant, quasi ab umbra dictum. Velia autem dicta est a paludibus, quibus cingitur, quas Graeci ἕλη dicunt. Fuit ergo 'Elia', sed accepit digammon et facta est 'Velia', ut 'Enetus Venetus'. Servius, Comm. In Verg. Aen., VI, 378 : longe lateque per urbes de historia hoc traxit. Lucanis enim pestilentia laborantibus respondit oraculum manes Palinuri esse placandos: ob quam rem non longe a Velia ei et lucum et cenotaphium dederunt.
  20. Str., V, 3, 1 : ἔστι δὲ καὶ παλαιότατον γένος οἱ Σαβῖνοι καὶ αὐτόχθονες· τούτων δ' ἄποικοι Πικεντῖνοί τε καὶ Σαυνῖται, τούτων δὲ Λευκανοί, τούτων δὲ Βρέττιοι.
  21. Arr., Anab., VII, 15, 4 : Κατιόντι δὲ αὐτῷ ἐς Βαβυλῶνα Λιβύων τε πρες- βεῖαι ἐνετύγχανον ἐπαινούντων τε καὶ στεφανούντων ἐπὶ τῇ βασιλείᾳ τῆς Ἀσίας, καὶ ἐξ Ἰταλίας Βρέττιοί τε καὶ Λευκανοὶ καὶ Τυρρηνοὶ ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς ἐπρέσβευον. καὶ Καρχηδονίους τότε πρεσβεῦσαι λέγεται καὶ ἀπὸ Αἰθιόπων πρέσβεις ἐλθεῖν καὶ Σκυθῶν τῶν ἐκ τῆς Εὐρώπης, καὶ Κελτοὺς καὶ Ἴβηρας, ὑπὲρ φιλίας δεησομένους· ὧν τά τε ὀνόματα καὶ τὰς σκευὰς τότε πρῶτον ὀφθῆναι πρὸς Ἑλλήνων τε καὶ Μακεδόνων.
  22. D. Chr., Orationes, 37, 23-25 : ὅτι μὲν οὖν καλῶς καὶ δικαίως καὶ συμφερόντως τῇ πόλει τῇ ὑμετέρᾳ καὶ πᾶσι τοῖς Ἕλλησιν ἐστάθη, πολλὰ ἔχων εἰπεῖν ἓν ὑμῖν βούλομαι διηγήσασθαι γενόμενον ἐν ταῖς αὐταῖς Συρακούσαις. καὶ γὰρ οἰκεῖον τὸ παρά- δειγμα· καὶ δίκαιον ἴσως ἐστίν, ὥσπερ ἐκεῖνοι τιμῶσι τὴν μητρό- πολιν, οὕτω καὶ ὑμᾶς τὰ τῆς ἀποικίας τῆς ὑμετέρας ἔργα, <ἃ ἂν> καλῶς ἔχῃ, μιμεῖσθαι. ἐκεῖνοι τοίνυν κατὰ τοὺς ἀρχαίους ἐκείνους χρόνους Λευκανόν τινα ἄνθρωπον, ὅτι πρεσβείαν τινὰ εἰς τὸν δῆμον ἀπήγγειλε δωριστί, ἡσθέντες αὐτοῦ τῇ φωνῇ τά τε ἄλλα ὑπὲρ ὧν ἧκεν οὐκ ἄπρακτον ἀπεπέμψαντο καὶ ταλάντῳ ἐδωρήσαντο καὶ τὴν εἰκόνα τοῦ σώματος ἐστήσαντο *** παρὰ τῶν ἀστυγει- τόνων καὶ τῶν ἐκείνῃ Δωριέων, τῶν τε ἄλλων καὶ τῶν τὴν Ἰταλίαν κατοικούντων, ὡς εὖ τὸν ἄνδρα καὶ φιλοκάλως ἀμειψάμενοι ὑπὲρ τοῦ γένους τοῦ Δωρικοῦ, οὗ τὴν φωνὴν ἐπησκήκει ἄχρι τοῦ καὶ λέγειν δυνατὸς εἶναι. εἰ δέ τις οὐ Λευκανὸς ὤν, ἀλλὰ Ῥωμαῖος, οὐδὲ τοῦ πλήθους, ἀλλὰ τῶν ἱπποτρόφων, οὐδὲ τὴν φωνὴν μόνον ἀλλὰ καὶ τὴν γνώμην καὶ τὴν δίαιταν καὶ τὸ σχῆμα τῶν Ἑλλήνων ἐζηλωκώς, καὶ ταῦθ' οὕτως ἐγκρατῶς καὶ περιφανῶς, ὡς οὔτε τῶν πρὸ αὑτοῦ Ῥωμαίων οὔτε τῶν καθ' αὑτὸν Ἑλλήνων (εἰρήσεται γάρ) οὐδὲ εἷς· τῶν μὲν γὰρ Ἑλλήνων τοὺς ἀρίστους ἔστιν ἰδεῖν ἐκεῖσε πρὸς τὰ τῶν Ῥωμαίων πράγματα ἀποκλίνοντας, τὸν δὲ [προστάτην] πρὸς τὰ τῶν Ἑλλήνων καὶ τούτων ἕνεκα καὶ τὴν οὐσίαν καὶ τὸ πολιτικὸν ἀξίωμα καὶ πάνθ' ἁπλῶς προϊέμενον, ἵν' αὐτῷ περιῇ ἓν ἀντὶ πάντων Ἕλληνι δοκεῖν τε καὶ εἶναι – εἶτα τοῦτον οὐκ ἐχρῆν παρ' ὑμῖν ἑστάναι χαλκοῦν; καὶ κατὰ πόλιν γε·
  23. Arist. Fr. 614 Rose, p. 387.
  24. JUSTIN, XII, 2, 1-6 ; 12-15 : (c. 332 av. J.-C.). Porro Alexander, rex Epiri, in Italiam auxilia Tarentinis adversus Bruttios deprecantibus sollicitatus, ita cupide profectus fuerat, velut in divisione orbis terrarum Alexandro, Olympiadis, sororis suae, filio, Oriens, sibi occidens sorte contigisset. non minorem rerum materiam in Italia, Africa Siciliaque, quam ille in Asia et in Persis habiturus. Huc accedebat, quod, sicut Alexandro Magno Delphica oracula insidias in Macedonia, ita huic responsum Dodonaei Iovis urbem Pandosiam amnemque Acherusium praedixerat. Quae utraque cum in Epiro essent, ignarus eadem et in Italia esse, ad declinanda fatorum pericula peregrinam militiam cupidius elegerat. Igitur cum in Italiam venisset, primum illi bellum cum Apulis fuit, quorum cognito urbis fato brevi post tempore pacem et amicitiam cum rege eorum fecit. Erat namque tunc temporis urbs Apulis Brundisium, quam Aetoli secuti fama rerum in Troia gestarum clarissimum et nobilissimum ducem Diomeden condiderant;sed pulsi ab Apulis consulentes oracula responsum acceperant, locum qui repetissent perpetuo possessuros.Hac igitur ex causa per legatos cum belli comminatione restitui sibi ab Apulis urbem postulaverant; sed ubi Apulis oraculum innotuit, interfectos legatos in urbe sepelierant, perpetuam ibi sedem habituros. Atque ita defuncti responso diu urbem possederunt. Quod factum cum cognovisset Alexander, antiquitatis fata veneratus bello Apulorum abstinuit. Gessit et cum Bruttiis Lucanisque bellum multasque urbes cepit; cum Metapontinis et Poediculis et Romanis foedus amicitiamque fecit. Sed Bruttii Lucanique cum auxilia a finitimis contraxissent, acrius bellum repetivere. Ibi rex iuxta urbem Pandosiam et flumen Acheronta, non prius fatalis loci cognito nomine quam occideret, interficitur moriensque non in patria fuisse sibi periculosam mortem, propter quam patriam fugerat, intellexit. Corpus eius Thurini publice redemptum sepulturae tradiderunt. LIV., VIII, 17, 8-10 : Samnium quoque iam alterum annum turbari nouis consiliis suspectum erat; eo ex agro Sidicino exercitus Romanus non deductus. ceterum Samnites bellum Alexandri Epirensis in Lucanos traxit; qui duo populi aduersus regem escensionem a Paesto facientem signis conlatis pugnauerunt. Eo certamine superior Alexander + incertum qua fide culturus, si perinde cetera processissent + pacem cum Romanis fecit.
  25. Tite-Live, VIII, 24 : Eodem anno Alexandream in Aegypto proditum conditam Alexandrumque Epiri regem ab exsule Lucano interfectum sortes Dodonaei Iouis euentu adfirmasse. accito ab Tarentinis in Italiam data dictio erat, caueret Acherusiam aquam Pandosiamque urbem: ibi fatis eius terminum dari. eoque ocius transmisit in Italiam ut quam maxime procul abesset urbe Pandosia in Epiro et Acheronte amni, quem ex Molosside fluentem in Stagna Inferna accipit Thesprotius sinus. ceterum ut ferme fugiendo in media fata ruitur, cum saepe Bruttias Lucanasque legiones fudisset, Heracleam, Tarentinorum coloniam, ex Lucanis Sipontumque, Bruttiorum Consentiam ac Terinam, alias inde Messapiorum ac Lucanorum cepisset urbes et trecentas familias illustres in Epirum quas obsidum numero haberet misisset, haud procul Pandosia urbe, imminente Lucanis ac Bruttiis finibus, tres tumulos aliquantum inter se distantes insedit, ex quibus incursiones in omnem partem agri hostilis faceret; et ducentos ferme Lucanorum exsules circa se pro fidis habebat, ut pleraque eius generis ingenia sunt, cum fortuna mutabilem gerentes fidem. imbres continui campis omnibus inundatis cum interclusissent trifariam exercitum a mutuo inter se auxilio, duo praesidia quae sine rege erant improuiso hostium aduentu opprimuntur; deletisque eis ad ipsius obsidionem omnes conuersi. inde ab Lucanis exsulibus ad suos nuntii missi sunt pactoque reditu promissum est regem aut uiuum aut mortuum in potestatem daturos. ceterum cum delectis ipse egregium facinus ausus per medios erumpit hostes et ducem Lucanorum comminus congressum obtruncat; contrahensque suos ex fuga palatos peruenit ad amnem ruinis recentibus pontis, quem uis aequae abstulerat, indicantem iter. quem cum incerto uado transiret agmen, fessus metu ac labore miles, increpans nomen abominandum fluminis, 'iure Acheros uocaris' inquit. quod ubi ad aures accidit regis, adiecit extemplo animum fatis suis substititque dubius an transiret. tum Sotimus, minister ex regiis pueris, quid in tanto discrimine periculi cunctaretur interrogans indicat Lucanos insidiis quaerere locum. quos ubi respexit rex procul grege facto uenientes, stringit gladium et per medium amnem transmittit equum; iamque in uadum egressum eminus ueruto Lucanus exsul transfigit. lapsum inde cum inhaerente telo corpus exanime detulit amnis in hostium praesidia. ibi foeda laceratio corporis facta. namque praeciso medio partem Consentiam misere, pars ipsis retenta ad ludibrium; quae cum iaculis saxisque procul incesseretur, mulier una ultra humanarum irarum fidem saeuienti turbae immixta, ut parumper sustinerent precata, flens ait uirum sibi liberosque captos apud hostes esse; sperare corpore regio utcumque mulcato se suos redempturam. is finis laceratione fuit, sepultumque Consentiae quod membrorum reliquum fuit cura mulieris unius, ossaque Metapontum ad hostes remissa, inde Epirum deuecta ad Cleopatram uxorem sororemque Olympiadem, quarum mater magni Alexandri altera, soror altera fuit. haec de Alexandri Epirensis tristi euentu, quamquam Romano bello fortuna eum abstinuit, tamen, quia in Italia bella gessit, paucis dixisse satis sit.
  26. Ammian., XXIV, 4, 24 : Existimabatur Mars ipse (si misceri hominibus numina maiestatis iura permittunt), adfuisse castra Lucanorum invadenti Luscino.
  27. Apollod., Epit., VI, 15b : Φιλοκτήτης δὲ ἐξώσθη εἰς Ἰταλίαν πρὸς Καμπανοὺς T? καὶ πολεμήσας αὐτοὺς πλησίον Κρότωνος καὶ †θορυκίνου Κρίμισσαν κατοικεῖ καὶ παυθεὶς τῆς ἄλης Ἀλαίου Ἀπόλλωνος ἱερὸν κτίζει, *οὗ* καὶ τὸ τόξον αὐτῷ ἀνέθετο, ὥς φησιν Εὐφορίω.
  28. App., Samn., 10, 3-5 : ἐδίδου δ' αὐτοῖς εἰρήνην καὶ φιλίαν καὶ συμμαχίαν πρὸς Πύρρον, εἰ Ταραντίνους μὲν ἐς ταῦτα συμπεριλάβοιεν, τοὺς δ' ἄλλους Ἕλληνας τοὺς ἐν Ἰταλίᾳ κατοικοῦντας ἐλευθέρους καὶ αὐτονόμους ἐῷεν, Λευκανοῖς δὲ καὶ Σαυνίταις καὶ Δαυνίοις καὶ Βρεττίοις ἀποδοῖεν, ὅσα αὐτῶν ἔχουσι πολέμῳ λαβόντες. καὶ γιγνομένων ἔφη τούτων Πύρρον ἀποδώσειν αὐτοῖς τοὺς αἰχμαλώτους ἄνευ λύτρων. οἳ δ' ἐνεδοίαζον ἐπὶ πλεῖστον, τῇ τε δόξῃ τοῦ Πύρρου καὶ τῷ συμβεβηκότι πάθει κατα- πλαγέντες, ἕως Ἄππιος Κλαύδιος ὁ Καῖκος ἐπίκλησιν, ἤδη τετυφλωμένος, ἐς τὸ βουλευτήριον τοῖς παισὶν αὑτὸν ἀγαγεῖν κελεύσας “ἠχθόμην”, εἶπεν, “ὅτι μὴ βλέπω, νῦν δ', ὅτι ἀκούω. τὰ γὰρ τοιαῦτα ὑμῶν βουλεύματα ἠξίουν μήθ' ὁρᾶν μήτ' ἀκούειν, οἳ δι' ἓν ἀτύχημα ἀθρόως οὕτως ἑαυτῶν ἐκλέλησθε καὶ τὸν τοῦτο δράσαντα αὐτόν τε καὶ τοὺς ἐπαγαγομένους αὐτὸν βουλεύεσθε φίλους ἀντὶ πολεμίων θέσθαι καὶ τὰ τῶν προγόνων κτήματα Λευκανοῖς καὶ Βρεττίοις δοῦναι. τί τοῦτ' ἐστὶν ἢ Ῥωμαίους ἐπὶ Μακεδόσι γενέσθαι; καὶ ταῦτά τινες εἰρήνην ἀντὶ δουλείας τολμῶσιν ὁνομἀξειν.
  29. App., Hann., 35, 150 - 152 : τοῦ δ' ἑξῆς ἔτους καὶ Λευκανῶν τινες ἀπέστησαν ἀπὸ Ῥωμαίων· οἷς Σεμπρώνιος Γράκχος ἀνθύπατος ἐπελθὼν ἐπολέμει. Λευκανὸς δέ τις ἐκ τῶν ἔτι Ῥω- μαίοις ἐμμενόντων, Φλάυιος, φίλος ὢν καὶ ξένος Γράκχου, προδιδοὺς αὐτὸν ἔπεισεν ἔς τι χωρίον ἐλθόντα συνθέσθαι Λευκανῶν τοῖς στρατηγοῖς, ὡς μετανοοῦσι καὶ δοῦναι καὶ λαβεῖν πίστεις. ὃ δ' οὐδὲν ὑποτοπήσας εἵπετο μεθ' ἱππέων τριάκοντα. Νομάδων δὲ πολλῶν αὐτὸν ἐξ ἐνέδρας κυκλωσαμένων ὁ μὲν Φλάυιος ἐξίππευσεν ἐς ἐκείνους, ὁ δὲ Γράκχος συνεὶς τῆς προδοσίας καθήλατο μετὰ τῶν ἱππέων καὶ πολλὰ καὶ γενναῖα δρῶν κατεκόπη μετὰ πάντων πλὴν τριῶν, οὓς μόνους εἷλεν ὁ Ἀννίβας, πολλὴν ποιησάμενος σπουδὴν λαβεῖν ζῶντα Ῥωμαίων τὸν ἀνθύ- πατον. αἰσχρῶς δ' αὐτὸν ἐνηδρευμένον ἀγάμενος ὅμως τῆς τελευταίας ἀρετῆς ἔθαψεν καὶ τὰ ὀστᾶ Ῥωμαίοις ἔπεμψεν.
  30. Diod. Sic., XIV, 100, 5 – 102, 3 : (…) ἤδη δὲ καὶ τῆς χειμερινῆς ὥρας ἐνισταμένης οὗτος μὲν πρὸς Λευκανοὺς συμμαχίαν ποιησάμενος ἀπήγαγε τὰς δυνάμεις εἰς Συρακούσας. μετὰ δὲ ταῦτα Λευκανῶν τὴν Θουρίαν καταδραμόντων οἱ Θούριοι παρήγγειλαν τοῖς συμμάχοις κατὰ τάχος ἀπαντᾶν μετὰ τῶν ὅπλων: αἱ γὰρ κατὰ τὴν Ἰταλίαν Ἑλληνίδες πόλεις ἐν ταῖς συνθήκαις εἶχον οὕτως, ἵν᾽ ἥτις ἂν ὑπὸ τῶν Λευκανῶν λεηλατηθῇ χώρα, πρὸς ταύτην ἅπαντες παραβοηθῶσιν: ἧς δ᾽ ἂν πόλεως μὴ καταστῇ τὸ στρατόπεδον ἐπὶ τὴν βοήθειαν, τεθνάναι τοὺς ἐκείνης τῆς πόλεως στρατηγούς. [2] διόπερ τῶν Θουρίων τοὺς βιβλιαφόρους ἀποστειλάντων ἐπὶ τὰς πόλεις πρὸς τὴν τῶν πολεμίων παρουσίαν, ἅπαντες παρεσκευάζοντο πρὸς τὴν ἀνάζευξιν. αὐτοὶ δὲ προεξαναστάντες ταῖς ὁρμαῖς καὶ τὸ τῶν συμμάχων πλῆθος οὐκ ἀναμείναντες, ἀνέζευξαν ἐπὶ τοὺς Λευκανούς, ἔχοντες πεζοὺς μὲν πλείους τῶν μυρίων τετρακισχιλίων, ἱππεῖς δὲ σχεδὸν χιλίους. [3] καὶ Λευκανοὶ μὲν ἀκούσαντες τὴν τῶν πολεμίων ἔφοδον ἀπεχώρησαν εἰς τὴν ἰδίαν χώραν: οἱ δὲ Θούριοι κατὰ σπουδὴν ἐμβαλόντες εἰς τὴν Λευκανίαν, τὸ μὲν πρῶτον φρούριον ἐξεῖλον, καὶ πολλῆς ὠφελείας κυριεύσαντες καθαπερεὶ δέλεαρ ἔλαβον τῆς ἑαυτῶν ἀπωλείας. φρονηματισθέντες γὰρ ἐπὶ τῷ προτερήματι καταπεφρονηκότως διά τινων στενῶν καὶ ἀποκρήμνων ὁδῶν ἐπορεύθησαν, βουλόμενοι Λᾶον πόλιν εὐδαίμονα πολιορκῆσαι. [4] ἐπειδὴ δὲ παρεγενήθησαν εἴς τι πεδίον κύκλῳ λόφοις ὑψηλοῖς καὶ κρημνοῖς περιειλημμένον, ἐνταῦθα οἱ Λευκανοὶ πάσῃ τῇ δυνάμει διέκλεισαν αὐτοὺς τῆς ἐπὶ τὰς πατρίδας ἐπανόδου. παράδοξον δ᾽ ἐπὶ τῷ λόφῳ καὶ φανερὰν ποιήσαντες τὴν ἑαυτῶν ἐπιφάνειαν ἐξέπληξαν τοὺς Ἕλληνας διά τε τὸ μέγεθος τοῦ στρατοπέδου καὶ τὴν τῶν τόπων δυσχωρίαν: εἶχον γὰρ Λευκανοὶ τότε πεζοὺς μὲν τρισμυρίους, ἱππεῖς δ᾽ οὐκ ἐλάττους τετρακισχιλίων. τῶν δ᾽ Ἑλλήνων ἀνελπίστως τηλικούτῳ περιεχομένων κινδύνῳ, κατέβαινον εἰς τὸ πεδίον οἱ βάρβαροι. γενομένης δὲ παρατάξεως, καὶ τῶν Ἰταλιωτῶν καταπολεμηθέντων ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν Λευκανῶν, ἔπεσον μὲν πλείους τῶν μυρίων: παρήγγελλον γὰρ οἱ Λευκανοὶ μηθένα ζωγρεῖν: τῶν δὲ λοιπῶν οἱ μὲν ἐπί τινα πρὸς τῇ θαλάσσῃ λόφον ἔφυγον, οἱ δὲ θεωροῦντες ναῦς μακρὰς προσπλεούσας καὶ νομίζοντες τὰς τῶν Ῥηγίνων εἶναι, συνέφυγον εἰς τὴν θάλασσαν καὶ διενήχοντο ἐπὶ τὰς τριήρεις. [2] ἦν δὲ ὁ στόλος ὁ προσπλέων Διονυσίου τοῦ τυράννου, καὶ ναύαρχος ὑπῆρχεν αὐτῷ Λεπτίνης ὁ ἀδελφός, ἀπεσταλμένος τοῖς Λευκανοῖς ἐπὶ βοήθειαν. ὁ μὲν οὖν Λεπτίνης δεξάμενος φιλανθρώπως τοὺς νηχομένους ὡς ἐπὶ τὴν γῆν ἀπεβίβασε καὶ ἔπεισε τοὺς Λευκανοὺς ὑπὲρ ἑκάστου τῶν αἰχμαλώτων λαβεῖν ἀργυρίου μνᾶν: οὗτοι δ᾽ ἦσαν τὸν ἀριθμὸν ὑπὲρ τοὺς χιλίους. [3] γενόμενος δὲ τῶν χρημάτων ἐγγυητὴς καὶ διαλλάξας τοὺς Ἰταλιώτας τοῖς Λευκανοῖς ἔπεισεν εἰρήνην ποιήσασθαι, καὶ μεγάλης ἀποδοχῆς ἔτυχε παρὰ τοῖς Ἰταλιώταις, συμφερόντως αὑτῷ, οὐ λυσιτελῶς δὲ Διονυσίῳ συντεθεικὼς τὸν πόλεμον. ἤλπιζε γὰρ ὁ Διονύσιος τῶν Ἰταλιωτῶν πολεμούντων πρὸς Λευκανοὺς ἐπελθὼν ῥᾳδίως ἂν κρατῆσαι τῶν κατ᾽ Ἰταλίαν πραγμάτων, ἀπολελυμένων δὲ τηλικούτου πολέμου δυσχερῶς ἂν περιγενέσθαι. διόπερ τοῦτον μὲν ἀπήλλαξε τῆς ναυαρχίας, Θεαρίδην δὲ τὸν ἕτερον ἀδελφὸν ἡγεμόνα τοῦ στόλου κατέστησεν.
  31. Denys d’Halicarnasse, Antiq. Rom., XVII-XVIII, 1-3 : κατ᾽ ἀρχὰς μὲν οὖν ταῖς ἑαυτῶν δυνάμεσι πιστεύοντες οἱ Λευκανοὶ τόν τε πόλεμον διέφερον: ἐν ἁπάσαις δὲ μειονεκτοῦντες ταῖς μάχαις καὶ πολλὰ μὲν ἀπολωλεκότες ἤδη χωρία, κινδυνεύοντες δὲ καὶ περὶ τῆς ἄλλης γῆς ἁπάσης, ἐπὶ τὴν Ῥωμαίων βοήθειαν ἠναγκάσθησαν καταφυγεῖν, συνειδότες μὲν ἑαυτοῖς ἐψευσμένοις ἃς πρότερον ἐποιήσαντο πρὸς αὐτοὺς ὁμολογίας, ἐν αἷς φιλίαν συνέθεντο καὶ συμμαχίαν, οὐκ ἀπογνόντες δὲ συμπείσειν αὐτούς, ἐὰν ἐξ ἁπάσης τῆς πόλεως τοὺς ἐπιφανεστάτους παῖδας ὁμήρους ἅμα τοῖς πρεσβευταῖς ἀποστείλωσιν: ὅπερ καὶ συνέβη. ἀφικομένων γὰρ τῶν πρέσβεων καὶ πολλὰ δεομένων ἥ τε βουλὴ δέχεσθαι τὰ ὅμηρα ἔγνω καὶ τὴν φιλίαν πρὸς τοὺς Λευκανοὺς συνάψαι, καὶ ὁ δῆμος ἐπεκύρωσε τὰ ψηφισθέντα ὑπ᾽ αὐτῆς. γενομένων δὲ τῶν συνθηκῶν πρὸς τοὺς ἀποσταλέντας ὑπὸ τῶν Λευκανῶν ἄνδρας οἱ πρεσβύτατοι Ῥωμαίων καὶ τιμιώτατοι προχειρισθέντες ὑπὸ τῆς βουλῆς πρέσβεις ἀπεστάλησαν ἐπὶ τὴν κοινὴν τῶν Σαυνιτῶν σύνοδον, δηλώσοντες αὐτοῖς, ὅτι φίλοι καὶ σύμμαχοι Ῥωμαίων εἰσὶ Λευκανοί, καὶ τήν τε χώραν ἣν ἔτυχον αὐτῶν ἀφῃρημένοι παρακαλέσοντες ἀποδιδόναι, καὶ μηδὲν ἔτι πράττειν ἔργον πολεμίων, ὡς οὐ περιοψομένης τῆς Ῥωμαίων πόλεως τοὺς ἑαυτῆς ἱκέτας ἐξελαυνομένους ἐκ τῆς σφετέρας. οἱ δὲ Σαυνῖται τῶν πρέσβεων ἀκούσαντες ἠγανάκτουν τε καὶ ἀπελογοῦντο πρῶτον μὲν οὐκ ἐπὶ τούτῳ πεποιῆσθαι λέγοντες τὰς περὶ τῆς εἰρήνης ὁμολογίας, ἐπὶ τῷ μηδένα μήτε φίλον ἴδιον ἡγήσασθαι μήτ᾽ ἐχθρόν, ἐὰν μὴ Ῥωμαῖοι κελεύωσιν: ἔπειθ᾽ ὅτι Λευκανοὺς οὐ πρότερον ἐποιήσαντο Ῥωμαῖοι φίλους, ἀλλ᾽ ἔναγχος πολεμίους ἤδη σφῶν ὄντας, πρόφασιν οὔτε δικαίαν οὔτ᾽ εὐσχήμονα κατασκευαζόμενοι τοῦ καταλῦσαι τὰς σπονδάς. ἀποκρινομένων δὲ τῶν Ῥωμαίων, ὅτι τοὺς ὑπηκόους ὁμολογήσαντας ἕπεσθαι [p. 285] καὶ ἐπὶ τούτῳ τῷ δικαίῳ καταλυσαμένους τὸν πόλεμον ἅπαντα πείθεσθαι δεῖ τοῖς παρειληφόσι τὴν ἀρχήν, καί, εἰ μὴ ποιήσουσι τὰ κελευόμενα ἑκόντες, πολεμήσειν αὐτοῖς ἀπειλούντων, ἀφόρητον ἡγησάμενοι τὴν αὐθάδειαν τῆς πόλεως οἱ Σαυνῖται τοὺς μὲν πρέσβεις ἐκέλευσαν ἀπαλλάττεσθαι παραχρῆμα, αὐτοὶ δὲ τὰ πρὸς τὸν πόλεμον ἐψηφίσαντο κοινῇ τε καὶ κατὰ πόλεις εὐτρεπίζεσθαι. ἡ μὲν δὴ φανερὰ τοῦ Σαυνιτικοῦ πολέμου πρόφασις καὶ πρὸς ἅπαντας εὐπρεπὴς λέγεσθαι ἡ Λευκανῶν ἐγένετο βοήθεια τῶν καταφυγόντων ἐπ᾽ αὐτούς: ὡς κοινὸν δή τι τοῦτο καὶ πάτριον ἔθος τῇ Ῥωμαίων πόλει τοῖς ἀδικουμένοις καὶ καταφεύγουσιν ἐπ᾽ αὐτὴν βοηθεῖν: ἡ δ᾽ ἀφανὴς καὶ μᾶλλον αὐτοὺς ἀναγκάζουσα διαλύεσθαι τὴν φιλίαν ἡ τῶν Σαυνιτῶν ἰσχὺς πολλή τ᾽ ἤδη γεγονυῖα καὶ ἔτι πλείων γενήσεσθαι νομιζομένη, εἰ Λευκανῶν τε χειρωθέντων καὶ δι᾽ αὐτοὺς τῶν προσοίκων ἀκολουθήσειν ἔμελλε τά τε βαρβαρικὰ ἔθνη τὰ προσεχῆ τούτοις. αἵ τε δὴ σπονδαὶ μετὰ τὴν ἄφιξιν τῶν πρεσβευτῶν εὐθὺς ἐλέλυντο, καὶ στρατιαὶ δύο κατεγράφοντο.
  32. Liv., X, 33, 1 - 4 : Consul tumultu excitus cohortes duas sociorum, Lucanam Suessanamque, quae proximae forte erant, tueri praetorium iubet; manipulos legionum principali uia inducit. uixdum satis aptatis armis in ordines eunt et clamore magis quam oculis hostem noscunt nec quantus numerus sit aestimari potest. Cedunt primo incerti fortunae suae et hostem introrsum in media castra accipiunt; inde, cum consul uociferaretur expulsine extra uallum castra deinde sua oppugnaturi essent [rogitans], clamore sublato conixi primo resistunt, deinde inferunt pedem urgentque et impulsos semel terrore eodem [agunt] quo coeperunt expellunt extra portam uallumque.
  33. Fest., p. 166 L. : NATI<NATIO dicebatur negotiatio et natinatores <ex eo seditiosa negotia> gerentes. M. Cato in…….<tu>multu Macedoniae, Etruriam, Samnites, Lucanos, inter se natinari, atque factiones esse.
  34. M. Caton a écrit au livre V des Origines : - Audito tumultu Macedoniae, Etruriam, Samnites, Lucanos, inter se natinari, atque factiones esse.
  35. Frontin., Strateg., II, 3, 21 : Pyrrhus pro Tarentinis apud Asculum, secundum Homericum uersum, quo pessimi in medium recipiuntur, dextro cornu Samnites Epirotasque, sinistro Bruttios atque Lucanos cum Sallentinis, in media acie Tarentinos collocauit, equitatum et elephantos in subsidiis esse iussit.
  36. LIV., VIII, 19, 1-3 : Creati consules L. Papirius Crassus iterum L. Plautius Venox; cuius principio anni legati ex Volscis Fabraterni et Lucani Romam uenerunt, orantes ut in fidem reciperentur: si a Samnitium armis defensi essent, se sub imperio populi Romani fideliter atque oboedienter futuros. missi tum ab senatu legati denuntiatumque Samnitibus, ut eorum populorum finibus uim abstinerent; ualuitque ea legatio, non tam quia pacem uolebant Samnites quam quia nondum parati erant ad bellum.
  37. LIV. ,VIII, 25, 3 : Lucani atque Apuli, quibus gentibus nihil ad eam diem cum Romano populo fuerat, in fidem uenerunt, arma uirosque ad bellum pollicentes; foedere ergo in amicitiam accepti.
  38. LIV., VIII, 29, 1 : Eodem anno cum satis per se ipsum Samnitium bellum et defectio repens Lucanorum auctoresque defectionis Tarentini sollicitos haberent patres, accessit ut et Vestinus populus Samnitibus sese coniungeret.

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) A. Pontrandolfo Greco, I Lucani Biblioteca di Archeologia », 5), Milan, 1982.
  • Agnes Henning (dir.), « Les Lucaniens », Pour la Science, n° 443, septembre 2014, p. 46-52.

Articles connexes

  • Portail de l’histoire
  • Portail du monde antique
  • Portail de la Rome antique
  • Portail de la Basilicate
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.