Lucie Randoin
Lucie Randoin, née le à Bœurs-en-Othe et décédée en 1960 à Paris, était une biologiste et hygiéniste française.
Naissance | |
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Décès |
(à 75 ans) Paris |
Nom de naissance |
Gabrielle Lucie Fandard |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
Lucie Randoin est la fille d'Arthur Fandard, propriétaire domicilié au hameau des Guesney (Bœurs-en-Othe), et d'Estelle Augustine Ernestine Gauvin.
Agrégée de sciences naturelles (1911)[1], la 2e femme après Marie Robert, Lucie Randoin fut directrice du laboratoire de physiologie à l'Institut national de la recherche agronomique. Elle a été la première femme à avoir enseigné à la faculté de médecine de Paris. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages sur la diététique[2].
Une carrière scientifique de haut niveau
De 1910 à 1957, elle comptabilise près de 500 publications scientifiques, notes à l'Académie des sciences, à la Société de biologie, communications à la Société de chimie biologique, à l'Académie de médecine, à la Société de pharmacie de Paris, à la Société des experts chimistes de France, à l'Association des physiologistes, à la Société de chimie industrielle. Elle a fait un très grand nombre d'interventions à la radio et participa à plusieurs émissions de télévision. En 1956, elle a été chargée d'organiser pour la radio et de faire elle-même, sous le nom de Tribune de la Santé, un enseignement public qui dura 3 mois et qui eut un grand succès. Elle a publié, outre plusieurs centaines de brochures, une quinzaine d'ouvrages scientifiques, notamment : Les données et les inconnues du problème alimentaire (1927, 900 pages), Les vitamines (en collab. avec H. Simonnet, 1932), Vues actuelles sur le problème de l'Alimentation (1937), L'alimentation et la vie (1941), Régimes, vitamines et équilibre alimentaire. Vers une thérapeutique nouvelle (1942), Les rations alimentaires équilibrées, Guide pratique de l'alimentation (1951), ou encore Causeries faites à la Tribune de la Santé. Lucie Randoin a contribué fortement à établir définitivement l'influence primordiale d'une alimentation complète et correctement équilibrée sur la santé physique et morale des individus. Elle a formulé des règles d'équilibre alimentaire. Elle a insisté sur le rôle thérapeutique des rations constituées selon des règles, sur les rapports entre le problème de l'alimentation et celui de l'alcoolisme, etc. Lucie Randoin est l'une des plus grandes spécialistes françaises des questions de nutrition. Ses travaux ont porté essentiellement sur les vitamines, en montrant le rôle tenu par ces substances dans l'alimentation quotidienne. Elle s'est non seulement intéressée à la recherche, mais aussi à l'application de ses découvertes à la vie pratique, en particulier lors des périodes de restriction pendant la Seconde Guerre mondiale[3].
Membre titulaire de la Société de biologie élue le 21 mars 1931, elle fut présidente de la Société de chimie biologique en 1945, secrétaire générale de la Société scientifique d'hygiène alimentaire, Lucie Randoin est élue membre libre de l'Académie de médecine le 21 mai 1946. Elle fut secrétaire générale de la Société scientifique d'hygiène alimentaire dès 1942. Elle a représenté la France, comme déléguée française, aux Conférences internationale pour la standardisation des vitamines (juin 1931 - juin 1934, Londres, Société des Nations). Elle a également participé à des congrès scientifiques : à la fois français et étrangers (Boston en 1929, Rome en 1932, Madrid en 1934, Bruxelles en 1935, Constantza en 1936, Bâle, Berne et Lausanne en 1950, Rome en 1955 et de nouveau Lausanne en 1955[3].
Elle fut élevée au rang de commandeur de la Légion d'honneur en juillet 1958, par décret rendu sur le rapport du ministère de l'Éducation nationale, après avoir été officier le 15 décembre 1948 et chevalier le 26 juillet 1933. Elle a obtenu le rang de chevalier puis d'officier du Mérite agricole (1930 puis 13 avril 1957), d'officier de l'ordre de la Santé publique (21 janvier 1956), de commandeur de l'ordre des Palmes académiques (19 février 1957), d'officier du Mérite sanitaire de Roumanie[3].
Engagement en temps de guerre
Pendant la guerre de 1914-1918, Lucie Randoin a assuré, à titre bénévole, la direction des travaux pratiques au Laboratoire de physiologie de la Sorbonne, en l'absence du chef de travaux et des préparateurs, tous mobilisés, d'octobre 1914 à janvier 1918.
En 1944, elle a conservé des sérums et vaccins de l'Institut Pasteur dans des sous-sols pour la Résistance. Avec la grande bascule de la pharmacie de la recherche chimique vers la biotechnologie, l’essentiel des nouveaux médicaments est issu en tout ou partie de travaux académiques[3].
Dans un courrier adressé au directeur du CNRS en octobre 1944, elle fait également mention d'autres faits de résistance au sein de son service durant l'Occupation allemande. En effet, le Laboratoire de physiologie de la nutrition qu'elle dirigeait a hébergé temporairement un prisonnier évadé qui fit partie des Forces françaises de l'intérieur, un membre du Comité directeur de l'OCM, une traductrice-bibliographe d'origine russe, naturalisée française et de confession juive, ainsi que quelques jeunes hommes affiliés au Laboratoire et réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). De même, en vue du maintien de la santé publique, Lucie Randoin n'a cessé de faire, plus ou moins clandestinement, des conférences sur l'alimentation », en zone libre et zone occupée[3].
Conception d'un timbre à l'effigie de Lucie Randoin
Un appel[4] a été lancé par Kevin Lognoné en faveur de la conception d'un timbre[5] à l'effigie de la biologiste Lucie Randoin[6]. Cette requête a été transmise à Philaposte (filiale du groupe La Poste chargée de l'émission de nouveaux timbres).
Autres
Lucie Randoin a entretenu des relations épistolaires[7] avec plusieurs innovateurs, dont Théophile Lognoné lorsqu'il a fondé les industries Probiomer[8].
Après le décès de Marie Curie en 1934, aucune femme n'est entrée à l'Académie de médecine avant Lucie Randoin[9]. Un siècle plus tard, la place des femmes dans les institutions médicales reste congrue.
Sources bibliographiques
- Éloge par M. René Fabre le 18 octobre 1960, Bulletin de l'Académie nationale de médecine, tome 144-N°27, p. 638-643. - Archives nationales, Légion d'honneur (base Léonore), dossier individuel, dossier : 19800035/0320/43186 - Base de données sémantique de la Bibliothèque nationale de France (data.bnf.fr), URL : https://data.bnf.fr/fr/12573266/lucie_randoin/ - Sylvie Demignot et Michèle Chabert, "Lucie Randoin", Prosopo (EPHE) URL : https://prosopo.ephe.psl.eu/lucie-randoin - Sudoc, URL : http://www.sudoc.abes.fr/cbs/xslt//DB=2.1/SET=1/TTL=2/REL?PPN=035049405
Références
- http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&annee_op=%3E&annee%5Bvalue%5D=1900&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&nom=&periode=All&concours=18&items_per_page=10&page=4.
- https://prosopo.ephe.psl.eu/lucie-randoin
- https://cths.fr/an/savant.php?id=101186
- https://www.change.org/p/pdg-de-la-poste-un-timbre-%C3%A0-l-effigie-de-lucie-randoin-pour-imaginer-notre-futur-entre-science-et-nature?recruiter=46185026&recruited_by_id=630a5d60-7ea1-0130-1b58-38ac6f16cbb1&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=petition_dashboard
- https://1089.fr/randoin-dieteticienne-boeurs/
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/betton-35830/un-timbre-a-leffigie-de-la-biologiste-lucie-randoin-a7f0c2a2-30ec-4184-bb06-85c66b12b305
- https://data.bnf.fr/fr/12573266/lucie_randoin/
- https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/challans-85300/vendee-pourquoi-lucie-randoin-est-une-biologiste-a-redecouvrir-258f1bdc-a273-11eb-b336-7dcbaea5702a
- https://musee.curie.fr/decouvrir/documentation/marie-curie-academie-medecine
Articles connexes
Liens externes
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