Ludwig Hohlwein

Ludwig Hohlwein est un architecte et plasticien allemand, né à Wiesbaden le et mort à Berchtesgaden le . Il reste l'un des affichistes et graphistes les plus prolifiques et les plus inventifs du début du XXe siècle[1].

Ludwig Hohlwein
Affiche de Ludwig Holwein pour l'Exposition de l'électricité domestique, en novembre 1924.
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Formation
Lieu de travail

Biographie

Leoni, l'épouse de Ludwig Holwein, en 1910.

Ludwig Hohlwein entre comme étudiant en architecture à l'Université technique de Munich. Il réalise ses premières illustrations pour le journal de l'association Akademische Architektenverein. Il devient dessinateur technique pour des revues spécialisées. L'Allemagne est alors en plein mouvement Jugendstil. Le jeune homme décide de voyager, d'abord à Londres (où il voit sans doute les travaux des Beggarstaffs) puis à Paris, avant de revenir s'installer à Munich en tant qu'architecte pour des particuliers ou sur de gros chantiers (hôtel, urbanisme ou paquebot)[2].

En 1901, il se marie avec Leoni Dorr avec qui il aura deux enfants. 1905 est une année charnière : après avoir exposé quelques travaux personnels (gravures, peintures), il remporte différents concours publicitaires. L'Exposition artistique de Berlin, les chocolats Ludwig Stollwerck et le producteur de vins mousseux Otto Henkell lui passent commande de ses premières affiches. Bon cavalier et féru de chasse, il conçoit en 1906 l'affiche Ausstellung für Jagd und Schiesswesen.[3]

Publicité pour l'usine de cigarettes Jasmatzi (1908)

Peu à peu, il développe un style qui lui est propre et qui rejoint le Plakatstil[4] ou Sach Plakat, propre à des artistes comme Lucian Bernhard ou Julius Klinger. Ce mouvement est né à Berlin et correspond à l'âge d'or de l'affiche allemande, presque vingt ans après l'apparition des premières affiches lithographiées artistiques en couleurs dont Jules Chéret fut l'un des grands promoteurs. Vers 1924, Hohlwein a déjà produit près de trois mille affiches et son influence déborde largement des frontières de l’Allemagne.

En rupture, le « style Hohlwein » se reconnaît par son utilisation, autour d'un objet simple (animal, chaussure, etc.), de clairs-obscurs francs et de contrastes affirmés façon « pochoir ». Il a recours à des aplats de couleurs vives, parfois au détourage, et imite la technique du découpage[5]. L'une de ses plus célèbres affiches demeure sans doute Pelikan[6] (fabricant d'encre, 1926) où sur un fond noir apparaissent les empreintes de trois mains en rouge, vert et bleu. La signature de Ludwig Hohlwein, visible sur la plupart de ses créations, a évolué au cours du temps[7]. Les dernières versions sont constituées de deux lignes diagonales prolongeant le tréma du « ü » de München, reliant sa ville natale à son nom.[2]

Hohlwein et le nazisme

En 1931, Hohlwein décline l'offre qui lui est faite de venir travailler aux États-Unis. En 1933, il adhère au NSDAP, pour lequel il avait exécuté de nombreuses commandes juste avant l'accession au pouvoir du parti nazi. Pendant la période du national-socialisme, Hohlwein et le photographe Heinrich Hoffmann conçoivent l'identité visuelle des Jeux Olympiques de 1936. Entre 1937 et 1942, il réalise plusieurs séries de timbres-poste. Après 1945, il fut interdit d'exercer jusqu'en .

Bibliographie

  • Alain Weill, L'Affiche dans le monde, Paris, Somogy, 1984.
  • (de)(fr) Volker Duvigneau et Norbert Götz, Ludwig Hohlwein 1874–1949. Kunstgewerbe und Reklamekunst, Munich, Klinkhardt & Biermann, 1999 (ISBN 978-3781404007).

Références

  1. Alain Weill, op.cit., p. 107.
  2. « Ludwig Hohlwein - iconofgraphics.com », sur www.iconofgraphics.com (consulté le )
  3. Alain Weill, op. cit., p. 110.
  4. « graphiste-webdesigner.fr  » Graphisme allemand du XXe siècle à nos jours », sur www.graphiste-webdesigner.fr (consulté le )
  5. A. Weill, op. cit., p. 111.
  6. (en) « Ludwig Hohlwein. Pelikan Künstler-Farben Zet (Pelikan artist’s paints). c. 1925 | MoMA », sur www.moma.org (consulté le )
  7. (en-US) « Ludwig Hohlwein, Master Designer - Print Magazine », Print Magazine, (lire en ligne, consulté le )
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