Luis Batlle Berres
Luis Batlle Berres (1897-1964) est un homme d'État uruguayen, membre du Parti Colorado. Il a été président de la République du au , succédant à Tomás Berreta, mort après cinq mois de mandat. Il a de nouveau été chef de l'État (président du Conseil national du gouvernement) de 1955 à 1956. Marié avec Matilde Ibáñez Tálice, il eut trois fils, dont l'un, Jorge Batlle, qui fut lui aussi président de la République de 2000 à 2005.
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Luis Batlle Berres | |
Fonctions | |
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Président du Conseil national du gouvernement de la République orientale d'Uruguay (chef de l'État) | |
– (1 an) |
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Prédécesseur | Andrés Martínez Trueba |
Successeur | Alberto Fermín Zubiría |
Président de la République orientale de l'Uruguay | |
– (3 ans, 6 mois et 27 jours) |
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Vice-président | Alfeo Brum |
Prédécesseur | Tomás Berreta |
Successeur | Andrés Martínez Trueba |
Vice-président de la République orientale de l'Uruguay | |
– (5 mois et 1 jour) |
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Président | Tomás Berreta |
Prédécesseur | Alberto Guani |
Successeur | Alfeo Brum |
Biographie | |
Nom de naissance | Luis Batlle Berres |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montevideo, Uruguay |
Date de décès | (à 66 ans) |
Lieu de décès | Montevideo, Uruguay |
Nationalité | uruguayenne |
Parti politique | Parti Colorado |
Conjoint | Matilde Ibáñez Tálice |
Profession | Journaliste, politique |
Résidence | Residencia de Suárez |
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Présidents de la République orientale de l'Uruguay |
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Biographie
Président de la République
Luis Batlle Berres était descendant d'immigrés catalans par son père et irlandais par sa mère. Il suivit des études secondaires au lycée Elbio Fernández, puis à la Faculté de droit de l'Université de la République. Député colorado depuis 1923, il s'opposa au coup d'État de Gabriel Terra en 1933 et dut s'exiler à Buenos Aires avec sa famille. Il eut trois enfants avec sa femme, Matilde Ibáñez Tálice, dont l'un, Jorge Batlle, fut également président du pays.
Après être revenu en Uruguay, il présida la Chambre des Députés entre 1943 et 1945[1], sous le gouvernement d'Amézaga. Lors des élections de 1946, il fut élu vice-président de la République sur la liste menée par Tomás Berreta. Lorsque ce dernier mourut le , il lui succéda[1] et développa alors une politique étatiste et protectionniste qui, en divers aspects, ressemblait à la politique de substitution des importations suivie dans les années 1930, qu'on nomma néobatllisme en référence au premier batllisme de José Batlle y Ordoñez au début du siècle. Il nationalisa également plusieurs entreprises étrangères, en particulier britanniques (ferroviaires et distribution d'eau), qui permirent en sorte au Royaume-Uni de rembourser la dette contractée lors de la Seconde Guerre mondiale avec les importations de viande.
Sa personnalité charismatique et sa profonde empreinte sur la vie politique de son temps s'appuyèrent notamment sur la conduite d'une structure de clubs politiques de quartiers, qui recueillirent les voix d'une bonne partie des classes moyennes, et élevées sur l'impulsion de chefs locaux qui échangèrent ces suffrages en échange de postes dans l'administration publique.
Parmi ses militants les plus enthousiastes, un groupe devint connu comme les « Jeunes Turcs de Luis Battle »: Zelmar Michelini, Teófilo Collazo, Guzmán Acosta y Lara, Norberto Sanguinetti, Tabaré Hackenbruch et Julio María Sanguinetti.
Si son influence au sein du Parti Colorado fut grande, elle ne fut jamais totale, celui-ci étant fragmenté en plusieurs listes électorales en raison de la ley de lemas, la liste 14, en particulier, réunissant un noyau conservateur autour des Batlle Pacheco, les fils de José Batlle y Ordoñez, rivaux principaux de Luis Batlle. Malgré certaines critiques internes, les partisans de Luis Batlle, réunis autour de la liste 15, réussirent à imposer la candidature du pharmacien Andrés Martínez Trueba pour l'élection présidentielle de 1950, qui fut élu et promulgua la réforme constitutionnelle aboutissant au Conseil national du gouvernement.
Conseil national du gouvernement
Trueba, le candidat de Batlle Berres, fut élu président à la fin de l'année 1950 et fut assermenté le . Cette même année, les représentants de la Liste 14 et des secteurs majoritaires du Parti National parvinrent à se mettre d'accord sur la mise en place d'un collège exécutif, le Conseil national du gouvernement, dans le but de limiter l'influence de Battle Berres. Cette réforme fut adoptée à la fin de l'année 1951 par référendum et entra en vigueur en 1952, le mandat présidentiel de Trueba ne durant donc qu'un an.
Lors des élections de 1955, Luis Batlle Berres, à la tête de la liste 15, remporta les élections d'une manière claire et, s'il n'abolit pas le Conseil national de gouvernement uruguayen, il gagna en revanche le droit de le présider dès 1955.
En 1958, incapable de faire face à la crise économique entamée en 1955 en raison de la chute des prix à l'exportation, la liste 15 de Battle Berres fut défaite aux élections et le Parti National arriva au pouvoir après 93 ans de règne du Parti Colorado.
Fin de la vie
Luis Batlle Berres occupa ensuite un mandat de sénateur et mourut en 1964, laissant un Parti Colorado sans leadership clair et profondément divisé, en trois tendances principales. Son fils, Jorge Batlle, lui succéda à la tête de la liste 15.
Bibliographie
- Julio María Sanguinetti, Luis Batlle Berres. El Uruguay del optimismo, Montevideo, Taurus, (lire en ligne)
Références
- (en) The Editors of Encyclopaedia Britannica, « Luis Batlle Berres, president of Uruguay », sur www.britannica.com,
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