Lunule de Schulenburg

La lunule d’or de Schulenburg est un bijou préhistorique découvert au mois d'avril 1911 par le fils d'un agriculteur, Alten, qui, employé au défrichement d'un bois de la parcelle 8 du faubourg de Schulenburg, à Pattensen, dans le Hanovre, dessouchait un érable. L'objet était piégé entre les racines de l'arbre, à 30 cm de profondeur. Il a été racheté par le Musée Provincial de Hanovre.

Lunule de Schulenburg

La lunule de Schulenburg au Musée Provincial de Hanovre
Type bijou, parure
Dimensions décimétrique
Inventaire Lunula (goldener Halskragen), NLM (1911), Kat.-Nr. 18370
Matériau or massif
Méthode de fabrication martelage et repoussé
Fonction collier, pectoral
Période Fin du IIe millénaire av. J.-C.
Culture Bronze ancien
Date de découverte avril 1911
Lieu de découverte forêt de Schulenburg à Pattensen dans le Hanovre
Coordonnées 52° 10′ 48″ nord, 9° 45′ 00″ est
Conservation Niedersächsisches Landesmuseum
Géolocalisation sur la carte : Basse-Saxe
Géolocalisation sur la carte : Allemagne

Étymologie

La lunule, par son éclat et sa géométrie falciforme, est une représentation du croissant de lune : son nom vient du mot latin lunula.

Historique

Au début du mois d'avril 1911, des forestiers étaient en train de défricher un bois de la parcelle n°8 de Schulenburg pour étendre les terres cultivables de la région lorsque le fils d'un agriculteur, Alten jun. de Schulenburg, en éclaircissant à la hachette les mottes de terre après la chute d'un gros érable trouva, pris dans les racines à 30 cm de profondeur, un objet métallique qu'il ne put détacher par ses coups. Pour dégager l'objet, il frappa la masse de racine avec le manche de son outil, et enleva ainsi la plus grosse partie de terre. Le jeune homme supposa qu'il s'agissait de la poignée d'un seau rouillé : jetant les mottes de terre de côté, il empaqueta le lacis de racine pour s'en servir de bois de chauffe à la ferme familiale.

Il plut beaucoup au cours des jours suivants, et la lunule d’or émergea de sa gangue de terre. Un bûcheron, regagnant son poste après la pluie, vit de l'or briller au soleil. Il s'empara de l'objet et le montra au propriétaire du bois, lequel le fit expertiser plus tard par un orfèvre de Hanovre. L'artisan certifia la valeur et l'antiquité du bijou, et recommanda à l'exploitant de consulter le Musée Provincial. Les autorités du musée décidèrent d'acquérir cette pièce ; elles n'entreprirent toutefois aucune recherche complémentaire sur le site : c'est pourquoi on ignore, encore aujourd'hui, si l'objet se trouvait dans une sépulture, ou si c'était une offrande.

L'original est toujours exposé depuis au Musée régional de Basse-Saxe[1] mais une réplique est exposée au Museum auf dem Burghof de Springe.

Caractéristiques

Cette lunule d’or mesure 17,1 × 17,6 cm et pèse 117,7 g. Sa teneur en or est de 94 %, le reste est à % un alliage d'argent, de cuivre et de fer. Les traces superficielles d'outil montrent qu'elle a été forgée par martelage soigné d'une mince feuille d'or de 0,5 mm d'épaisseur contre une pépite. Le bord concave de la face antérieure était orné de trois minces rainures, le bord convexe postérieur de deux rainures, exécutées avec une lame et délicatement affinées au poinçon. L'épaisseur de la lunule diminue du milieu vers les extrémités, ce qui lui donne l'aspect d'une faux. Ses extrémités sont tordues à 90° hors du plan général et se terminent par des rectangles. Les plis et déformations viennent des efforts pour dégager le bijou de l’entrelacs de racines dans lequel il était piégé.

Portée archéologique

Cet objet précieux est l'une des rares lunules d'or trouvées en Europe continentale. Sa fabrication remonte à l'âge du Bronze ancien et elle a été très vraisemblablement rapportée d'Irlande. Le fait qu'on l'ait découverte non loin d'Adensen témoigne de l'activité commerciale ancienne avec les îles Britanniques, où l'on a trouvé la plupart de ces bijoux. C'est pourquoi on estime que la lunule trouvée à Schulenburg provient d'Irlande.

Le plus souvent, les lunules d’or irlandaises servaient de parure en pendentif. La plupart sont en bronze, et elles ont vraisemblablement été forgées par des artisans locaux. On a trouvé plusieurs lunules d'ardoise au Portugal, ce qui porte à croire qu'il s'agissait d'objets cultuels. Si tel est le cas, il y aurait eu à cette époque un culte lunaire commun pratiqué en Europe de l'Ouest, de l'Irlande au Portugal en passant par l'Allemagne[2].

Notes et références

  1. Rôle d'inventaire: Lunula (goldener Halskragen), NLM (1911), Kat.-Nr. 18370.
  2. Cette hypothèse est formulée par le Musée régional de Basse-Saxe, Frühes Gold. Ur- und Frühgeschichtliche Goldfunde aus Niedersachsen, Oldenburg, Isensee Verlag, coll. « Fundgeschichten und kulturhistorische Impressionen », (ISBN 3-89995-066-6), p. 34.

Bibliographie

  • Hans Hahne, Das Goldgeschmeide von Schulenburg, Kr. Springe. In: Jahrbuch des Provinzial-Museums Hannover 1 (1er avril 1911 au 31 mars 1912), 1912, pp. 86–91 et planche X.
  • Hans Hahne, Das frühbronzezeitliche Goldgeschmeide von Schulenburg. In: Mannus IV, 1912, pp. 70–71.
  • J. J. Taylor 1968. Early Bronze Age Gold Neck-Rings in Western Europe. In: Proceedings of the Prehistoric Society 34, pp. 259–266
  • Eckard Steigerwald, Pattensen. Zur Geschichte und Entwicklung der Dörfer (bis Ende des 16. Jahrhunderts). Herausgabe und Vertrieb: Stadt Pattensen (1986), p. 15 et suiv.
  • S. Needham, Chronology and Periodisation in the British Bronze Age. In: Acta Archaeologica 67, 1996, pp. 121–140.
  • Hans-Jürgen Häßler, Ur- und Frühgeschichte in Niedersachsen. Nikol Verlagsgesellschaft, Hambourg (2002), p. 501.

Lien externe

  • Portail de l’archéologie
  • Portail de la Préhistoire
  • Portail de l'or
  • Portail de la Basse-Saxe
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.