Lycon (orateur)
Lycon (en grec ancien Λύκων) est un homme politique athénien du Ve siècle av. J.-C.
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Lycon est un personnage dont on sait peu de choses. Orateur, il est la cible des poètes comiques tels Eupolis ou Cratinos. Appartenant à l’entourage d’Anytos, il était d’après l'historienne Claude Mossé il était sans doute chargé avec d’autres de soutenir ses intérêts dans les assemblées ou les procès[1]. Des trois accusateurs dans le procès de Socrate, Lycon est le moins connu ; son identification historique a parfois prêté à controverses. Son fils, Autolycos, pugiliste vainqueur de l’épreuve des Grandes Panathénées fut l’une des victimes condamnées à mort du régime des Trente[2]. Le philosophe Maxime de Tyr dit dans sa Neuvième Dissertation : « Socrate fut accusé par Mélitus, traduit en jugement par Anytus, poursuivi par Lycon, condamné par les Athéniens, chargé de fers par les onze et réduit à avaler la ciguë : et Socrate dédaigna Mélitus qui l'accusoit, et Socrate couvrit de mépris Anytus qui le traduisoit en justice, et Socrate se moqua de Lycon qui parloit contre lui »[3].
Notice Biographique
Lors du procès de Socrate, Lycon lance avec l’orateur Anytos et le poète Mélétos l’accusation contre le philosophe : il s’occupe de mener les premières procédures. En avril -399, Socrate se voit accusé par Mélétos[4],[5], ainsi que deux de ses amis (Lycon et Anytos), de deux crimes, découpés en trois chefs d’accusation[2],[6],[7],[8] :
- Ne pas reconnaître les dieux que reconnaît la cité ;
- Introduire des divinités nouvelles ;
- Corrompre les jeunes gens[9].
Anytos prétend également que Socrate est le maître à penser de Critias, l’un des Trente Tyrans. Selon Xénophon, Socrate avait publiquement reproché à Anytos de vouloir que son fils, dont il est fier de la victoire[10], qu'il lui succède aux affaires, et de l’avoir éduqué à cette fin. C’est donc par rancœur personnelle qu’Anytos aurait accusé Socrate. Socrate est reconnu coupable, puis condamné à boire la ciguë. Après la mort du philosophe, la foule se tourne contre ses accusateurs et Anytos est contraint de fuir Athènes.
Sources
- Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne] (24a, 36b)
Bibliographie
- Luc Brisson (dir.), Platon et Louis-André Dorion (trad. du grec ancien par Louis-André Dorion), Apologie de Socrate : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9).
- (grc + fr) Xénophon (trad. François Ollier), Le Banquet. Apologie de Socrate., Les Belles Lettres, (1re éd. 1961), 119 p. (ISBN 978-2-251-00334-4).
- Claude Mossé, -399. Le Procès de Socrate, Bruxelles, Complexe, coll. « La mémoire des siècles », (ISBN 2-87027-201-4)
Références
- Mossé 1987, p. 11-28
- Xénophon 2014, p. 110-111.
- Dissertations de Maxime de Tyr, traduites sur le texte grec avec des notes critiques, historiques et philosophiques, par Jean-Isaac Combes-Dounous, Bossange, Masson et Besson, Paris, 1802
- Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne] (19b ; 26-27 ; 36-37)
- Xénophon, Mémorables : Livre IV, 4, 4 ; Livre IV, 8, 4
- Platon, Apologie de Socrate (24b-c)
- Xénophon, Mémorables(Livre I, 1)
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne) (Livre II, 40)
- Xénophon, Mémorables (I, 2, 12-47)
- Xénophon 2014, p. 50.
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