Lysiane Gagnon

Lysiane Gagnon (née le ) est, depuis les années 1960, une journaliste québécoise. Elle est chroniqueuse pour le quotidien La Presse de Montréal depuis 1980 et, en anglais, depuis 1990, pour le quotidien Globe and Mail de Toronto.

Pour les articles homonymes, voir Gagnon.

Lysiane Gagnon
Naissance
Montréal, Canada
Nationalité  Canadienne
Profession Journaliste
Spécialité Courriériste parlementaire (1975-1979), Chroniqueuse "La Presse" (1980-),
Columnist "Globe and Mail" (1990-)
Années d'activité depuis 1960
Distinctions honorifiques 1975 : Prix Olivar-Asselin
1976 et 1981 : National Newspaper Awards (en)
1984 : Prix des lecteurs du Salon du livre de Montréal
Historique
Presse écrite 1962-auj. : La Presse
1990-auj. : Globe and Mail

Biographie

Issue d'une famille de deux filles, d'un père pharmacien, elle grandit dans le quartier Côte-des-Neiges, à Montréal[1].

Comme plusieurs personnalités québécoises des années 1950 et 1960, elle fait ses débuts de journaliste pour l'hebdomadaire montréalais Le Petit Journal[2]. Puis, elle est embauchée par La Presse en . Attachée de presse pour le R.I.N. en 1963. En 1968, à l'âge de 26 ans, elle publie son premier scoop en dévoilant les conclusions explosives de recherches effectuées pour la Commission sur le bilinguisme et le biculturalisme[1] qui démontrent l'infériorité économique des Canadiens-français. Elle couvre régulièrement les conflits linguistiques qui agitent alors la société québécoise et publie de nombreux reportages d'où se dégage la nécessité de faire du français la langue officielle du Québec[3]. En 1975, elle publie une série d'articles sur la piètre qualité de l'enseignement du français. Cette série aura un tel impact que La Presse la republiera en tiré-à-part sous le titre Le Drame de l'enseignement du français[4].

De 1975 à 1979, elle est courriériste parlementaire à Québec, pour le quotidien La Presse[5]. En 1975, elle reçoit le Prix Olivar-Asselin puis, à deux reprises, des National Newspaper Awards (en), en 1976 pour son enquête sur l'enseignement du français et en 1981 pour ses chroniques[1]. Elle gagne le Prix du grand public du Salon du livre de Montréal en 1984 pour son essai féministe Vivre avec les hommes : un nouveau partage (Québec-Amérique).

En 1980, elle devient chroniqueuse politique, l'une des premières femmes au Canada à accéder à cette fonction. Elle se concentre sur l'actualité politique au Québec et au Canada, et sur les questions de société. Elle s'intéresse particulièrement à l'éducation, la qualité du français et l'amélioration des services de santé, de même qu'à la protection des libertés civiles. Partisane d'un féminisme modéré, elle sera parmi les premiers commentateurs à se prononcer en faveur du mariage gay, plusieurs années avant qu'il soit légalisé par le gouvernement canadien[6]. Sympathisante du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) au début des années 60, elle évolue rapidement vers une position de distance critique par rapport à tous les partis politiques, analysant les débats avec détachement et critiquant à maintes reprises les stratégies utilisées tant par les souverainistes que par les fédéralistes[7].

En 1986, boursière de la Fondation Asie Pacifique, elle s’initie aux cultures chinoise, japonaise et sud-coréenne. En 1987, boursière de l’Union Européenne, elle enquête sur les questions d’immigration en Europe de l’ouest. Par la suite, elle s’intéressera de plus près à l’actualité internationale, en particulier en Europe, aux États-Unis, au Proche-Orient et en Asie. En 2011, elle sera parmi les rares commentateurs à prévoir les conséquences désastreuses de l’offensive occidentale contre la Libye de Kadhafi[8].

Polémiques

Dans un article de La Presse publié en 2010[9], Lysiane Gagnon traite le député Amir Khadir de « radical fanatique » et laisse planer, selon ce dernier, une accusation d'antisémitisme. Dans sa réponse[10], Amir Khadir justifie ses actes et son approche, mais Lysiane Gagnon réitère dans le même article ses arguments et ajoute que « la dimension obsessionnelle de son antisionisme est bien documentée ».

Un autre article controversé de Lysiane Gagnon se rapporte au négationnisme à l'encontre du génocide des Arméniens[11].

Son appui à l’Etat d’Israël lui a valu l’hostilité de plusieurs militants pro-palestiniens en dépit du fait qu’elle a souvent critiqué les décisions des gouvernements israéliens[12].

Ses écrits ont souvent été controversés, notamment son opposition aux féministes radicales[13], sa défense des minorités contre le sectarisme[14] et ses critiques véhémentes contre la charte de la laïcité du gouvernement de Pauline Marois, qui voulait interdire le port de signes religieux dans le secteur public[15].

Bibliographie

  • Collectif (de 19 journalistes), sous la direction de Jean Sisto, Une certaine révolution tranquille : 60-75. — Montréal : Éditions La Presse, 1975, 337 p.
  • « Journaliste et syndiqué : le perpétuel dilemme », dans : Florian Sauvageau, Gilles Lesage et Jean De Bonville (éditeurs, sous la direction de), Les Journalistes : dans les coulisses de l'information. — Montréal : Québec Amérique, 1980, p. 43-72 (ISBN 2-8903-7017-8)
  • « Les idéologies de la presse francophone », dans : Du côté des journalistes, vol. 2 des Études sur l'industrie des quotidiens faites pour la Commission royale sur les quotidiens (la Commission Kent). — Ottawa : Ministère des Approvisionnements et Services Canada, 1981, p. 38
  • Vivre avec les hommes : un nouveau partage. — Montréal : Québec Amérique, © 1983, 308 p., 23 cm (ISBN 2-8903-7176-X et 978-2-8903-7176-7)
  • Chroniques politiques. — Montréal : Éditions du Boréal, 1985, 460 p., 23 x 16 cm (ISBN 2-8905-2141-9 et 978-2-8905-2141-4)
  • L'esprit de contradiction : chroniques. — Montréal : Éditions du Boréal, octobre 2010 (ISBN 2-7646-2054-3 et 978-2-7646-2054-0)
  • Récits de table : d'ici et d'ailleurs. — Montréal : Les Éditions La Presse, , 20 cm, 240 pages, (ISBN 978-2-8970-5259-1)
  • Chroniques référendaires : les leçons des référendums de 1980 et 1995. — Montréal : Québec Amérique, , 200 pages, (ISBN 978-2-7644-2958-7)

Notes et références

  1. Michel Pelland (interviewer de Lysiane Gagnon), « Comment s'appelle cette journaliste? », SRC (archives, extrait vidéo 1 min 37 s et textes), Émission format 60 du (consulté le ).
  2. « Le Petit Journal : présentation », BAnQ (consulté le ) : « Plusieurs personnalités connues y font leurs premières armes dans le monde du journalisme, tels : Jeannette Bertrand, Alain Stanké, René Homier-Roy, Lysiane Gagnon, Pierre Bourgault, Roger Fournier et bien d'autres. »
  3. Microfiches Archives La Presse: Reportages sur la crise linguistique de St-Léonard (1968-1969), sur la crise du « Bill 63 » du gouvernement de l’Union Nationale (1969), et sur les débats concernant la loi 22 du gouvernement libéral (1974-75).
  4. Microfiches Archives La Presse.
  5. Marline Côté, Femmes journalistes parlementaires à la Tribune de la presse de Québec : Causes et conséquences possibles d'une sous-représentation (Mémoire de stage parlementaire 2006-2007), Assemblée nationale du Québec, Québec, Fondation Jean-Charles-Bonenfant, (lire en ligne)
  6. Lysiane Gagnon, « Le mariage gai, pourquoi pas? », La Presse,
  7. Lysiane Gagnon, Chroniques politiques (Boréal) 1985; Les leçons des référendums de 1980 et de 1995 (Québec-Amérique) 2015
  8. « Débats/Chroniques », sur lapresse.ca (consulté le )
  9. Publié le 21 décembre 2010, « Khadir, le fanatique » dans la Presse.
  10. Publié le 27 décembre 2010, « Ni fanatique ni antisémite » dans la Presse.
  11. http://www.armenews.com/forums/viewtopic.php?pid=76681
  12. « Débats/Chroniques », sur lapresse.ca (consulté le )
  13. « Débats/Chroniques », sur lapresse.ca (consulté le )
  14. « Débats/Chroniques », sur lapresse.ca (consulté le )
  15. « Débats/Chroniques », sur lapresse.ca (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

  • Portail du Québec
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.