Márkos Bótzaris
Márkos Bótzaris (grec moderne : Μάρκος Μπότσαρης ou Μπότζαρης) (vers 1788 dans les montagnes de Soúli – à Karpenísi en Grèce) est l'un des principaux acteurs des débuts de la guerre d'indépendance grecque de 1821 en Grèce continentale.
Pour les articles homonymes, voir Botzaris.
Márkos Bótzaris Μάρκος Μπότσαρης | ||
Naissance | V. 1788 Soúli, Épire |
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Décès | (à 35 ans) Kefalovryso, près de Karpenísi Mort au combat |
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Origine | Grecque-Arvanite | |
Allégeance | France (1807-1814) Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (1814-1815) Grèce révolutionnaire (1821-1823) |
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Grade | Maréchal des logis du régiment albanais de l'Armée française | |
Années de service | 1807 – 1823 | |
Conflits | Guerre d'indépendance grecque | |
Faits d'armes | Premier siège de Missolonghi Bataille de Péta Bataille de Karpenísi |
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Biographie
La jeunesse d'un rebelle
Il était le deuxième fils de Kitsos Botzaris, et le frère de Kóstas Bótsaris, et appartenait à une famille illustre du Souli, en Épire, les Botsaris (ou Botzaris), l'un des principaux clans souliotes ; son grand-père Giorgis s'était notamment illustré à la tête des Souliotes lors de différents combats, mais avait quitté un peu avant 1800 le Souli pour s'installer à Vourgarelli, au pied des monts Tzoumerka près d'Arta, en tant qu'armatole au service d'Ali Pacha, gouverneur de l'Épire qui tentait de se rendre indépendant de l'Empire ottoman.
Après la conquête finale du Souli par Ali Pacha en , il se réfugia avec le reste du clan Botzaris au monastère de Seltsos, et fut avec son père et son oncle Notis un des survivants du siège de l'endroit par les troupes d'Ali, en ; il gagna alors finalement Corfou avec ces derniers, retrouvant une partie des autres réfugiés.
Comme la plupart de ses compatriotes, il s'engagea dans le Régiment albanais qu'avait formé l'armée française qui occupait les îles ioniennes depuis 1807. Il se maria et eut au moins trois enfants, Dimitrios (1814-1871), Katerina Rosa (1820–1872) et une autre fille. Le consul de France à Ioannina Pouqueville acquit à Corfou un dictionnaire albano-grec écrit de sa main sous la dictée de son père, de son oncle et de son beau-père[1], conservé à Paris.
Son père mourut en 1813, assassiné en Épire où il était retourné.
Un héros de l'indépendance grecque
Il repassa sur le continent en 1820, avec son oncle et d'autres Souliotes, le commandant de l'armée ottomane en lutte contre Ali Pacha leur ayant proposé de leur rendre leur territoire en échange de leur allégeance ; cependant il passa avec ses compatriotes assez rapidement du côté d'Ali Pacha et à partir de , participa à la lutte contre les troupes ottomanes en coopération avec les troupes d'Ali, puis rejoint par les armatoles grecs insurgés à partir du printemps 1821. Il prit part à divers combats victorieux dans le sud de l'Épire au cours du printemps et de l'été 1821 ; il accepta alors de se réconcilier avec l'armatole Gogos Bakolas, considéré comme l'assassin de son père, ce qui renforça sa réputation de patriotisme.
En , il commanda des troupes pendant les combats autour d'Arta ; ce fut la dernière opération conjointe des Grecs et des Albanais d'Ali, qui rejoignirent ensuite le camp ottoman.
Il participa aux opérations de l'été 1822 destinées à secourir le Souli, aboutissant à la désastreuse bataille de Péta en juillet.
Il fut nommé stratarque ou général de la Grèce occidentale lors de l'Assemblée nationale d'Astros début 1823.
Lors du second siège de Missolonghi, durant l'été 1823, il tenta d'arrêter une armée ottomane en route vers la ville, pendant sa traversée du Pinde, à Karpenísi. Il pénétra de nuit dans le camp ennemi avec 350 hommes seulement et fit un grand carnage, mais mourut d'une balle à la tête.
Lord Byron a dit de lui, après avoir brièvement correspondu avec lui lors de son arrivée en Grèce : « Sa réponse fut probablement la toute dernière qu'il eut à signer ou dicter — car il périt au combat le lendemain même du jour où elle est datée — avec une réputation de brave soldat — et d'homme de bien — deux qualités que l'on ne rencontre pas toujours réunies, ni même séparément. »[2]
Postérité
Son fils Dimitrios, éduqué en Bavière, obtint le grade de colonel et fut plusieurs fois ministre de la Guerre. Sa fille Rosa fut dame d'honneur de la reine Amalia et épousa un membre de la famille Caradja.
Honneurs et hommages
Markos Botzaris est l'un des rares chefs militaires grecs unanimement appréciés, n'ayant jamais été compromis dans les querelles partisanes qui aboutirent aux différentes guerres civiles grecques au cours de la guerre.
- Il est inhumé à Missolonghi, au Jardin des héros. Son tombeau est surmonté de la réplique d'une statue du sculpteur David d'Angers, conservée à Athènes.
- À Paris, dans le 19e arrondissement de Paris, une station de métro et une rue portent son nom.
- À Strasbourg, le square Markos-Botzaris lui rend hommage.
Plusieurs artistes occidentaux et grecs ont commémoré sa mort par des tableaux ou des œuvres littéraires.
Notes et références
- Pouqueville, Introduction du Voyage de la Grèce.
- Lord Byron, Journal du 28 septembre 1823, in Lettres et journaux, Albin Michel, 1987, p. 340.
Annexes
Bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Márkos Bótzaris » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource) (lire en ligne)
- « Márkos Bótzaris », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition] (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
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