Médecine traitante
Dans le domaine professionnel de la santé, la médecine traitante[1],[2],[3], désigne le système administratif prévoyant une personne chargée de coordonner l’ensemble des actes mis en œuvre lors d’un parcours de soin. C’est elle qui oriente, si nécessaire, vers une personne de spécialisation médicale idoine ou un service hospitalier. Elle centralise les informations, comme les résultats d’examens et de leurs traitements, et dispose ainsi d’une vision globale de l’état de santé des personnes concernées.
L’usage y fait souvent référence à travers le terme métonymique de médecin traitant, confer la section terminologie ci-après.
Terminologie
La personne qui exerce ce rôle est qualifiée de médecin traitant, médecin traitante, ou médecine traitante[4]. En effet, le terme médecin étant épicène selon l’académie française, il peut s’employer aussi bien au féminin qu’au masculin[5]. Le second est conforme au Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions publié en 1999 par le gouvernement français, qui souscrit à une féminisation tel médecine[6] comme flexion à médecin.
En juillet 2021, le terme complet de médecienne traitante relève vraisemblablement de l’hapax[7], sachant que le terme médecienne lui-même, qui était tombé en désuétude depuis le moyen age, ne trouve actuellement que de rares attestations dans les publications professionnelles[8],[9],[10],[11],[12] ; les échanges informels pouvant néanmoins chercher à lui donner une forme de résurgence, souvent motivée par des intentions féministes ou de conformité avec le contexte historique dans les biographies anciennes[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19].
Pratiques éponymes en francophonie
Cette section présente les pratiques effectivement nommées médecine traitante à travers la francophonie par les instances nationales concernées. Ce plan d’exposition permettra notamment de distinguer les réalités sociales similaires, lorsqu’elles existent, dont la perspective culturelle divergente s’opère à minima par une désignation tout autre. Les pays n’ayant pas le français pour langue officielle pourront donc être abordé dans Pratiques similaires dans le reste du monde.
France
Toute personne de nationalité française peut designer, parmi les membres du Conseil national de l'Ordre des médecins, un tiers professionnel de la santé habilité. Bien que cette démarche ne soit pas obligatoire, elle conditionne la prise en charge dans cadre du parcours de soins coordonnés, institué par la loi du 13 août 2004 relative à l'assurance maladie[20]. Ce système remplace l'ancien système référentiel, initialement institué en 1998. En , 85 % des personnes assurée avaient déclaré un médecin traitant, soit 43 millions de personnes. Ce taux monte à 96 % pour les personnes atteintes d’une affection de longue durée. Sur l’ensemble de ces personnes 99,5 % ont choisi un médecin généraliste comme médecin traitant[21].
Modalités de remboursement
Depuis , les remboursements effectués par l’assurance-maladie sont minorés pour les personnes qui n’ont pas déclaré à qui elle attribuait ce rôle, ou qui consultent directement un spécialiste sans passer par personne à qui il est attribué[22].
Certaines spécialités restent en « accès direct », et peuvent donc faire l’objet de consultations sans consultation intermédiaire préalable tout en restant dans le cadre du parcours de soins coordonées. Les disciplines concernés comprennent la chirurgie dentaire, la gynécologie, l’ophtalmologie, la psychiatrie, la stomatologie et la neuropsychiatrie pour les patients de 16 à 25 ans[22].
Législation
La personne désigné peut être changé à tout moment par une simple déclaration. De même, toutes les personnes exerçant la médecine peuvent décliner ce rôle, pour les personnes de leur choix, à tout moment, sans avoir à se justifier[23].
Le choix d’une personne exerçant une spécialité régulièrement et directement consulté, est tout à fait possible en restant intégralement dans le parcours de soins.
On peut également déclarer une situation d'urgence, dite Urgence avec médecin traitant déclaré (MTU)[24]. Les consultations de SOS médecins sont toujours considérées comme des urgences.
En cas de consultation en tiers payant, les médecins perçoivent directement leurs honoraires par les caisses d'assurance maladie : Couverture maladie universelle (CMU), Maladie de longue durée (MLD), Affection de longue durée (ALD). Lorsqu’ils ne sont pas déclarés médecins traitants, les médecins doivent facturer le surplus au patient.
Les médecins des armées sont également considérés comme médecins traitants, même si le patient a déjà un autre médecin traitant[25].
Vanuatu
Pratiques similaires dans le reste du monde
Allemagne
En Allemagne il existe le Hausarztzentrierte Versorgung.
Notes et références
- « Patients sans médecin traitant : Sens, unique dans le désert », sur Le Quotidien du médecin,
- Damien MAUILLON, Michel DAVID, Livre blanc des associations représentant le soin en milieu pénitentiaire, 16 p. (lire en ligne), La loi du 18 janvier 1994 avait pour ambition, pour les soins, une prise en charge sanitaire en milieu carcéral équivalente à celle de la population générale. Elle affirme le principe d’une médecine traitante, à la demande des patients, selon le principe du libre consentement, et dégagée de missions expertales, comme l’a rappelé la loi pénitentiaire de 2009[…].
- Jean-Michel Roullé, « Quelle organisation de l’offre de santé dans 20 ans ? », sur archives.strategie.gouv.fr, : « Le Projet Régional de Santé vise donc d’abord un recours plus précoce aux soins, à partir de trois axes principaux : une meilleure articulation entre la médecine de prévention, la médecine scolaire, la médecine traitante et la médecine du travail ; un rôle accru des pharmacies comme premier recours et enfin, un programme ambitieux d’éducation à la santé. », p. 17
- « Féminisation », sur Question Orthographe Voltaire (consulté le )
- « médecin | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition », sur Dictionnaire de l’Académie française (consulté le )
- « Le guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions (1999) », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
- « frAZE, Volume 1, numéro 3 : l’asexualité et le corps — Un examen de routine, par Saralyn Smith », sur labare.net (consulté le )
- « La tribune du médecin Martin Winckler : Pour les soignantes - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
- « médecienne », sur Langue sauce piquante (consulté le )
- « vocabulaire - La forme « médecienne » », sur French Language Stack Exchange (consulté le )
- Académie de Montpellier — Cercle d’études Langue, « La féminisation des noms de métiers »
- « Docteur, médecienne, profes-seuse... Comment les appeler ? », sur Le quotidien du médecin
- Martin Winckler (marc Zaffran), « L'école des soignant.e.s: Quand une médecienne française accouche en Australie... », sur L'école des soignant.e.s, (consulté le )
- (en) « Médecine et médecin en écriture inclusive », sur Blog eninclusif.fr, (consulté le )
- « Découvrez AlmaVie - Médecienne en Approches Santé Alternatives », sur Almavie (consulté le )
- « Accord du participe passé. », sur Question Orthographe Voltaire (consulté le )
- « La fachosphère, ou comment devenir extrémiste en 72h ? » (consulté le )
- Sara Belpaese, « Ces femmes qui ont marqué l’Italie », sur Sara Belpaese, (consulté le )
- « Un autre regard sur les guérisseuses », sur Hiram.be, (consulté le )
- « Déclarer un médecin traitant est-ce obligatoire ? », sur LeChatSur.fr, (consulté le )
- http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/Bilan_medecin_traitant_Vdef2.pdf
- « Médecin traitant et parcours de soins coordonnés », sur ameli.fr (consulté le ).
- « Le médecin traitant » (consulté le ).
- Assurance maladie Charante, « Liste des qualificatifs de parcours de soins »
- Art. D713-4 du Code de la sécurité sociale