Mémoire eidétique

La mémoire eidétique (/εj.de.tik/)[1], mémoire photographique, ou mémoire absolue, est la faculté de se souvenir d'une grande quantité d'images, de sons, ou d'objets dans leurs moindres détails. Le mot « eidétique » vient du grec ancien : εἶδος / eîdos, « image », qui lui-même provient du verbe εἴδομαι / eîdomai, « apparaître »[1].

Ne doit pas être confondu avec Hypermnésie.

Apparition du terme

En 1924, Gordon W. Allport parle d'imagerie éidétique pour qualifier la capacité de jeunes enfants à décrire des détails d'une image qui leur a été présentée pendant 25 secondes. Il rapporte des travaux allemands réalisés par E.R. Jaensch à l'université de Marbourg[2].

Il note qu'une majorité des enfants possède la capacité de se rappeler un grand nombre de détails d'une image, bien supérieur en tout cas à ce qu'un adulte est capable de faire. Allport précise que cette capacité de mémoire se distingue très clairement de la mémoire visuelle de l'adulte. Elle possède un caractère perceptif, avec une mémoire des positions relatives des objets et s'appuie sur une forme de « regard intérieur ». Elle est moins dépendante d'une structuration des informations par des éléments logiques. Sur la base de l'échantillon réalisé en Allemagne, Allport évalue à 60 % la proportion des enfants entre 10 et 15 ans qui ont cette faculté.

Des travaux plus récents ont à l'inverse constaté que cette capacité était rare chez les enfants de 6-12 ans[3].

Apparition dans la fiction

Littérature

Séries TV

  • Suits (série TV américaine), le personnage de Mike Ross dispose d'une mémoire éidétique
  • Sheldon Cooper, l'un des personnages principaux de The Big Bang Theory possède une mémoire éidétique qui joue un rôle important dans la série.
  • Olivia Dunham, personnage principal de la série américaine Fringe possède une mémoire éidétique.
  • Spencer Reid, l'un des personnages principaux de la série américaine Esprits criminels possède une mémoire éidétique.

Références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques d'« eidétique » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. (en) Gordon W. Allport, « Eidetic Imagery », British Journal of Psychology. General Section, vol. 15, no 2, , p. 99–120 (ISSN 2044-8295, DOI 10.1111/j.2044-8295.1924.tb00168.x, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Ralph Norman Haber, « Twenty years of haunting eidetic imagery: where's the ghost? », Behavioral and Brain Sciences, vol. 2, no 4, , p. 583–594 (ISSN 0140-525X et 1469-1825, DOI 10.1017/S0140525X00064542, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Louria, L'Homme dont le monde volait en éclats (ISBN 2-02-019512-7) Étude de deux cas cliniques : Zassetski et Veniamin
  • Sciences et Avenir, no 644
  • Oliver Sacks, L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau, chapitre 23 « Les Jumeaux » (p. 251 à 272) ( (ISBN 978-2-02-014630-2) ; édition française : , Éditions du Seuil, traduit de l'anglais par Edith de la Héronnière.
  • François Vachon, J'ai acquis une mémoire extraordinaire (ISBN 978-2-343-11277-0)
  • A. Bullas, Lycéens vous pouvez acquérir une mémoire extraordinaire (ASIN: B00MPPRX7Q)

Liens externes

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