5-MeO-DMT
La 5-MeO-DMT ou 5-méthoxy-diméthyltryptamine est une substance psychotrope puissante (souvent synthétique) utilisée comme drogue. Elle est considérée comme un stupéfiant dans certains pays.
5-MeO-DMT | |
Structure du 5-MeO-DMT | |
Identification | |
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Nom UICPA | 5-méthoxy- diméthyltryptamine ou 5-méthoxy-N,N- diméthyltryptamine |
No CAS | |
No ECHA | 100.012.558 |
No CE | 213-813-2 |
Apparence | poudre cristalline blanche |
Propriétés chimiques | |
Formule | C13H18N2O [Isomères] |
Masse molaire[1] | 218,294 8 ± 0,012 4 g/mol C 71,53 %, H 8,31 %, N 12,83 %, O 7,33 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 67,7 °C |
Caractère psychotrope | |
Catégorie | Hallucinogène psychédélique |
Mode de consommation |
Inhalation ou injection |
Risque de dépendance | Non |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Historique
Elle fut synthétisée pour la première fois en 1936.
Chimie
La 5-MeO-DMT est un dérivé de la tryptamine (composé aromatique), dans lequel
- les atomes d'hydrogène à l'extrémité de la chaîne carbonée sont remplacés par des groupements méthyle (comme dans la DMT) ;
- l'atome d'hydrogène d'un des atomes de carbone du cycle aromatique carboné est remplacé par un groupement méthoxyle (-O-CH3).
Elle a pour formule semi-développée CH3-O-C8H5N-(CH2)2-N(CH3)2.
Usage médical
L'utilisation de cette molécule à des fins thérapeutiques fait l'objet de recherches[2],[3]. Elle pourrait notamment aider les toxicomanes à réduire leur dépendance de certaines drogues addictives, comme la cocaïne ou l'héroïne[4].
Développement clinique
La 5-MeO-DMT est étudiée et développée pour ses potentiels effets thérapeutiques chez les patients souffrant de dépression résistante (DR)[5]. Une étude clinique sur des volontaires sains a été réalisée par GH Research. Une nouvelle étude est en cours sur des patients souffrant de DR[6].
Usage traditionnel
Son usage pour ses propriétés psychotropes remonte à plusieurs millénaires[7],[8],[9]. En effet, elle est présente à l'état naturel dans de nombreuses plantes, dont certaines entrent dans la composition de préparations hallucinogènes artisanales comme le breuvage ayahuasca ou la poudre à priser yopo qui sont utilisés lors de cérémonies rituelles.
La 5-MeO-DMT existe aussi à l'état naturel dans le venin d'un crapaud (le Bufo alvarius) des plaines du désert de Sonora aux États-Unis. Lorsque ce venin est fumé, ses toxines sont neutralisées, mais la 5-MeO-DMT reste active.
Usage détourné et récréatif
La 5-MeO-DMT est un produit apparenté à la DMT, avec laquelle elle partage les modes de consommation (essentiellement fumé), la rapidité de l'effet et sa courte durée.
La sensation est celle d'une disparition de la réalité environnante qui est souvent décrite comme un « trou noir » ou un « vide »[10]. Des expériences de mort imminente sont également relatées, comme pour la DMT.
La dose est également de plus faible quantité, environ 10 milligramme lorsque la 5-MeO DMT est fumée[10].
Molécule voisine
Elle est souvent confondue ou vendue pour de la DMT.
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Vanja Dakic, Juliana Minardi Nascimento, Rafaela Costa Sartore et Renata de Moraes Maciel, « Short term changes in the proteome of human cerebral organoids induced by 5-MeO-DMT », Scientific Reports, vol. 7, no 1, (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-017-12779-5, lire en ligne, consulté le )
- M. V. Uthaug, R. Lancelotta, K. van Oorsouw et K. P. C. Kuypers, « A single inhalation of vapor from dried toad secretion containing 5-methoxy-N,N-dimethyltryptamine (5-MeO-DMT) in a naturalistic setting is related to sustained enhancement of satisfaction with life, mindfulness-related capacities, and a decrement of psychopathological symptoms », Psychopharmacology, vol. 236, no 9, , p. 2653–2666 (ISSN 0033-3158 et 1432-2072, DOI 10.1007/s00213-019-05236-w, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Home », sur GH Research (consulté le )
- (en) « Pipeline | GH Research », sur GH Research Limited (consulté le )
- M. L. Pochettino, A. R. Cortella et M. Ruiz, « Hallucinogenic Snuff from Northwestern Argentina: Microscopical Identification of Anadenanthera colubrina var. cebil (Fabaceae) in Powdered Archaeological Material », Economic Botany, vol. 53, no 2, , p. 127–132 (ISSN 0013-0001, lire en ligne, consulté le )
- (en) José M. Capriles, Christine Moore, Juan Albarracin-Jordan et Melanie J. Miller, « Chemical evidence for the use of multiple psychotropic plants in a 1,000-year-old ritual bundle from South America », Proceedings of the National Academy of Sciences, , p. 201902174 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 31061128, DOI 10.1073/pnas.1902174116, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Yasmin Anwar et Media Relations| May 6, « Ayahuasca fixings found in 1,000-year-old Andean sacred bundle », sur Berkeley News, (consulté le )
- Michel Hautefeuille et Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 127 p. (ISBN 2-13-052059-6)