M-Aktion

À partir de 1942, une "antenne ouest" du Ministère des Territoires occupés de l'Est met en place une opération appelée M-Aktion pour Möbel-Aktion (Action meuble) visant à confisquer et à s'emparer des meubles et autres objets d'ameublement des "appartements juifs non surveillés" des Juifs en fuite ou déportés en France et dans les pays du Benelux. Les meubles sont placés dans des entrepôts de collecte et initialement mis à la disposition des administrations dans les territoires occupés de l'Est. Par la suite, ces objets sont proposés à la vente dans le Reich allemand, en principe pour ses habitants dont les logements ont été endommagés par les bombardements[1].

Antenne Ouest

L'État-major d'intervention du Reichsleiter Rosenberg (Einsatzstabes Reichsleiter Rosenberg, ERR) se voit confier une mission de spoliation supplémentaire des biens juifs dans les pays occidentaux occupés. L'Action meuble (M-Aktion) consiste à confisquer et à transporter les meubles, les articles ménagers et les vêtements des foyers juifs de France, de Belgique et des Pays-Bas. L’État-major d'intervention du Reichsleiter Rosenberg (ERR) se trouve rapidement surchargé par l'énormité de la tâche et à la suite d'une demande de la part d'Alfred Rosenberg auprès d'Adolf Hitler, ce dernier est autorisé à ouvrir une "antenne ouest" (Dienstelle Westen) le 1er avril 1942 à Paris. Cette antenne ouest est indépendante du Ministère des Territoires occupés de l'Est et dispose de succursales dans les territoires occupés en France, en Belgique et aux Pays-Bas. [2]

Kurt von Behr est en charge de l'antenne ouest [3] P[4] Le personnel allemand de l'agence comprenait environ 80 hommes et 30 femmes fonctionnaires et employés qui appartenaient au "ministère du Reich pour les territoires occupés de l'Est"[5]. Au total, le nombre de personnes travaillant pour le M-Aktion était sans doutes de plusieurs milliers. Rien que pour l'évacuation du contenu appartements, jusqu'à 1 500 ouvriers français étaient occupés chaque jour avec 150 camions ; 800 travailleurs forcés juifs étaient utilisés et casernés dans trois camps de regroupement. En outre, de nombreux policiers et ouvriers ont été mobilisés pour faciliter le transport.

Jusqu'à 1 500 ouvriers français avec 150 camions étaient déjà occupés à nettoyer les appartements ; 800 travailleurs forcés juifs ont été employés et casernés dans trois camps de rassemblement[6]. De plus, de nombreux policiers et ouvriers ont été déployés pour rendre le transport possible.

Le gouvernement de Vichy participe également à cette spoliation en mettant en œuvre une politique d’aryanisation visant à exclure les Juifs de tous les secteurs de l’économie et de la société. Le Commissariat général aux questions juives (CGQJ), institué par la loi du 29 mars 1941, nomme des administrateurs provisoires chargés de la gestion et de la vente des biens juifs. Les marchands d’art et d’antiquités et les collectionneurs privés sont bien sûr touchés par cette aryanisation[7].

Notes et références

  1. Bericht über die M-Aktion der Dienststelle Westen vom August 1944 = Dokument 188-L in: Der Prozeß gegen die Hauptkriegsverbrecher vor dem IMT - Nachdruck München 1989, (ISBN 3-7735-2527-3), Band XXXVIII (=Dokumentenband 14), S. 25–32.
  2. Jean Marc Dreyfus im Aufsatz Almost-Camps in Paris: The difficult description of three annexes of Drancy - Austerlitz, Levitan, and Bassano, hier im Abschnitt Why these camps? The Möbel Action, S. 224 in Gray Zones: Ambiguity and Compromise in the Holocaust and Its Aftermath, edited by Jonathan Petropoulos and John K. Roth, New York 2005
  3. Falsche Schreibung „von Bohr’“ bei Wolfgang Dreßen: Betrifft 'Aktion 3'. Deutsche verwerten jüdische Nachbarn, Berlin 1998, (ISBN 3-351-02487-8), S. 54.
  4. Götz Aly: Hitlers Volksstaat. Frankfurt a. M. 2005, (ISBN 3-10-000420-5), S. 142.
  5. Bericht über die M-Aktion der Dienststelle Westen vom August 1944 = Dokument 188-L, S. 31.
  6. Jean Marc Dreyfus, "Almost-Camps" im Aufsatz Paris: The difficult description of three annexes of Drancy - Austerlitz, Levitan, and Bassano, hier im Abschnitt Why these camps? The Möbel Action, S. 224 in Gray Zones: Ambiguity and Compromise in the Holocaust and Its Aftermath, edited by Jonathan Petropoulos and John K. Roth, New York 2005
  7. « Les spoliations d’œuvres d'art pendant la Seconde Guerre mondiale et leur restitution. Guide des recherches dans les archives nationales », sur France Archives

Bibliographie

  • Source „Bericht über die M-Aktion der Dienststelle Westen vom August 1944“ = Dokument 188-L reproduit dans: Der Prozeß gegen die Hauptkriegsverbrecher vor dem IMT – Nachdruck München 1989, (ISBN 3-7735-2527-3), Band XXXVIII (= Dokumentenband 14), p. 25–32.
  • Wolfgang Dreßen: Betrifft Aktion 3 – Deutsche verwerten jüdische Nachbarn. Aufbau-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-351-02487-8).
  • Götz Aly: Hitlers Volksstaat. Frankfurt am Main 2005, (ISBN 3-10-000420-5) (chapitre: Unbürokratische Soforthilfe).
  • Jean-Marc Dreyfus, Sarah Gensburger: Des camps dans Paris. Austerlitz, Lévitan, Bassano, juillet 1943 – août 1944. Paris 2003, (ISBN 2-213-61707-4).
  • Hanns Christian Löhr, Kunst als Waffe – Der Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, Ideologie und Kunstraub im „Dritten Reich“, Berlin 2018, p. 83 ff. (ISBN 978-3-7861-2806-9).
  • Margarete Rosenbohm-Plate: Hollandmöbel – Auslandsmöbel – Judenmöbel. In: Oldenburger Jahrbuch 103 (2003), p. 169–176.
  • Christina Hemken: Der Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg und die "M-Aktion". In: Christina Hemken/Karl-Heinz Ziessow: Im Schatten des totalen Krieges: Raubgut, Kriegsgefangenschaft und Zwangsarbeit. Cloppenburg 2018, p. 185–196.

Articles connexes

  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail du nazisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.