M85 (galaxie)

M85 (NGC 4382) est galaxie lenticulaire située dans la constellation de la Chevelure de Bérénice à environ 33 millions d'années-lumière de la Voie lactée. Elle a été découverte par l'astronome français Pierre Méchain en 1781. Charles Messier a observé la même galaxie le et il l'a inscrite à son catalogue comme M85.

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M85

La galaxie lenticulaire M85
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Chevelure de Bérénice
Ascension droite (α) 12h 25m 24,1s[1]
Déclinaison (δ) 18° 11 29 [1]
Magnitude apparente (V) 9,1[2]
10,0 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,08 mag/am2[alpha 1]
Dimensions apparentes (V) 7,1 × 5,5[2]
Décalage vers le rouge 0,002432 ± 0,000006[1]
Angle de position [2]

Localisation dans la constellation : Chevelure de Bérénice

Astrométrie
Vitesse radiale 729 ± 2 km/s [alpha 2]
Distance 10,2 ± 0,7 Mpc (33,3 millions d'a.l.)[alpha 3]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie SA0^+(s) pec[1]
SA0(s)a? pec[3] S0-a[2] ,[4]
Dimensions 69 000 a.l.[alpha 4]
Découverte
Découvreur(s) Pierre Méchain[3]
Date [3]
Désignation(s) NGC 4382
PGC 40515
UGC 7508
MCG 2-32-29
KCPG 334A
CGCG 96-45
VCC 508
CGCG 70-58
VCC 798 [2]
Liste des galaxies lenticulaires

De nombreuses mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 15,218 ± 5,332 Mpc (49,6 millions d'a.l.)[5], ce qui est à l'intérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage[alpha 3].

Caractéristiques

M85 est très pauvre en hydrogène neutre[6] et elle est dotée d'une structure externe très complexe présentant des coquilles et des ondulations que l' on croit provenir de la fusion avec une autre galaxie qui se serait produite il y a de 4 à 7 milliards d' années[6]. Il existe aussi une population stellaire relativement jeune (moins de 3 milliards d'années) dans la région plus centrale, dont une partie forme un anneau qui peut avoir été créée par un sursaut d'étoiles tardif[7].

Des méthodes indirectes semblent montrer qu'un trou noir supermassif de 100 millions de masses solaires se trouve au centre de M85, mais les observations basées sur Alors que les méthodes indirectes impliquent que Messier 85 devrait contenir un trou noir supermassif central d'environ 100 millions de masses solaires[8], mais les observations de la dispersion des vitesses montrent que la galaxie pourrait ne pas avoir de trou noir massif central[9].

M85 interagit avec la galaxie spirale voisine NGC 4394 et une petite galaxie elliptique appelée MCG 3-32-38[10],[11].

Amas globulaires

Selon une étude publiée en 2008 et basée sur les observations réalisées avec le télescope spatial Hubble, le nombre d'amas globulaires dans NGC 4382 (VCC 798 dans l'article) est estimé à 1110 ± 181[12].

Supernova

La supernova SN 1960R a été découverte dans M85 le par l'astronome italien Leonida Rosino (it) et par H. S. Gates (Observatoire Palomar). Cette supernova était de type Ia[13].

Une autre supernova a été découverte dans cette galaxie le par ATLAS le système d'alerte ultime d'impact météoritique avec la terre (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System). Cette supernova a été désignée par SN 2020nlb. Cette supernova était de type Ia[14].

La première nova rouge lumineuse a été découverte dans M85 le 7 janvier 2006[11],[15],[16].

Groupes de M49, de M60 et l'amas de la Vierge

Selon A.M. Garcia, M85 (NGC 4382 dans l'article) est une des nombreuses galaxies du groupe de M49 (127 au total), qu'il a décrit dans un article publié en 1993[17]. On retrouve dans cette liste 63 galaxies du New General Catalogue dont NGC 4382 (M85), NGC 4472 (M49), NGC 4649 (M60) ainsi que 20 galaxies de l'Index Catalogue.

D'autre part, M85 (NGC 4382 dans l'article) apparait aussi dans une liste de 227 galaxies d'un article publié par Abraham Mahtessian en 1998[18]. Cette liste comporte plus de 200 galaxies du New General Catalogue et une quinzaine de galaxies de l'Index Catalogue. On retrouve dans cette liste 10 autres galaxies du Catalogue de Messier, soit M49, M58, M60, M61, M85, M87, M88, M91, M99 et M100.

Toutes les galaxies de la liste de Mahtessian ne constituent pas réellement un groupe de galaxies. Ce sont plutôt plusieurs groupes de galaxies qui font tous partie d'un amas galactique, l'amas de la Chevelure de Bérénice. Pour éviter la confusion avec l'amas de la Chevelure de Bérénice, on peut donner le nom de groupe de M60 à cet ensemble de galaxies, car c'est l'une des plus brillantes de la liste. L'amas de la Chevelure de Bérénice est en effet beaucoup plus vaste et compterait environ 1300 galaxies, et possiblement plus de 2000[19], situées au cœur du superamas de la Chevelure de Bérénice, dont fait partie le Groupe local[20],[21].

De nombreuses galaxies de la liste de Mahtessian se retrouvent dans onze groupes décrits dans l'article d'A.M. Garcia[17], soit le groupe de NGC 4123 (7 galaxies), le groupe de NGC 4261 (13 galaxies), le groupe de NGC 4235 (29 galaxies), le groupe de M88 (13 galaxies, M88 = NGC 4501), le groupe de NGC 4461 (9 galaxies), le groupe de M61 (32 galaxies, M61 = NGC 4303), le groupe de NGC 4442 (13 galaxies), le groupe de M87 (96 galaxies, M87 = NGC 4486), le groupe de M49 (127 galaxies, M49 = NGC 4472), le groupe de NGC 4535 (14 galaxies) et le groupe de NGC 4753 (15 galaxies). Ces onze groupes font partie de l'amas de la Vierge et ils renferment 396 galaxies. Certaines galaxies de la liste de Mahtessian ne figurent cependant dans aucun des groupes de Garcia et vice versa.

Notes et références

Notes

  1. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  2. On obtient la vitesse radiale d'une objet céleste à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage Doppler (redshift ou bleushift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  3. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble-Lemaître : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc). L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho.
  4. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.

Références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 4382 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 4300 à 4399 »
  3. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  4. (en) « NGC 4382 sur HyperLeda » (consulté le )
  5. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  6. J. E. Hibbard et A. E. Sansom, « A Search for H I in Five Elliptical Galaxies with Fine Structure », The Astronomical Journal, vol. 125#2, , p. 667-683 (DOI 10.1086/345822, Bibcode 2003AJ....125..667H, lire en ligne)
  7. David Fisher, Marijn Franx et Garth Illingworth, « Line Strengths and Line-Strength Gradients in S0 Galaxies », Astrophysical Journal, vol. 459, , p. 110 (DOI 10.1086/176873, Bibcode 1996ApJ...459..110F, lire en ligne)
  8. John Kormendy et Ralf Bender, « Correlations between Supermassive Black Holes, Velocity Dispersions, and Mass Deficits in Elliptical Galaxies with Cores », The Astrophysical Journal Letters, vol. 691#2, , L142-L246 (DOI 10.1088/0004-637X/691/2/L142, Bibcode 2009ApJ...691L.142K)
  9. Kayhan Gültekin, Douglas O. Richstone, Karl Gebhardt, S. M. Faber, Tod R. Lauer, Ralf Bender, John Kormendy et Jason Pinkney, « Is There a Black Hole in NGC 4382? », The Astrophysical Journal, vol. 741#1, , id. 38, 9 pages (DOI 10.1088/0004-637X/741/1/38, Bibcode 2011ApJ...741...38G)
  10. (en) « Interacting Galaxies M-85, NGC 4394, & MCG 3-32-29 Quasar J1225+182 » (consulté le )
  11. (en) « Anne s Astronomy News, http://annesastronomynews.com/annes-image-of-the-day-lenticular-galaxy-messier-85/ » (consulté le )
  12. Eric W. Peng, Andrés Jordán, Patrick Côté et et al., « The ACS Virgo Cluster Survey. XV. The Formation Efficiencies of Globular Clusters in Early-Type Galaxies: The Effects of Mass and Environment », The Astrophysical Journal, vol. 681, no 1, , p. 197-224 (DOI 10.1086/587951, Bibcode 2008ApJ...681..197P, lire en ligne)
  13. (en) « Other Supernovae images » (consulté le )
  14. (en) « LatestSupernovae, Perdue University » (consulté le )
  15. S. R. Kulkami, E. O. Ofek, A. Rau et al., « An unusually brilliant transient in the galaxy M85 », Nature, vol. 7143, , p. 458-460 (DOI 10.1038/nature05822, Bibcode 2007Natur.447..458K)
  16. (en) E. O. Ofek, S.R. Kulkami, A. Rau et al., « The Environment of M85 optical transient 2006-1: constraints on the progenitor age and mass », The Astrophysical Journal, vol. 674, no 1, , p. 4 pages (DOI 10.1086/524350)
  17. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)
  18. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3, , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Cosmos, Virgo Cluster » (consulté le )
  20. (en) P. Fouque, E. Gourgoulhon, P. Chamaraux, G. Paturel, « Groups of galaxies within 80 Mpc. II - The catalogue of groups and group members », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 93, , p. 211-233 (Bibcode 1992A&AS...93..211F, lire en ligne)
  21. (en) Tully, R.B., « The Local Supercluster », Astrophysical Journal, vol. 257, , p. 389-422 (DOI 10.1086/159999, Bibcode 1982ApJ...257..389T, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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