MR-73 (métro)

Le MR-73 est un type de rames sur pneumatiques commandées en 1973 par la Ville de Montréal lors du prolongement de son métro. Le constructeur Bombardier obtient ce contrat de construction de 423 voitures, similaires aux MP 59 du métro de Paris, qu'elle livre en 1976 pour les Jeux olympiques de Montréal[1]. Depuis l'entrée en service des trains MPM-10, les MR-73 sont désormais utilisées sur toutes les lignes, incluant sur la ligne verte où l'on retrouvait autrefois seulement les MR-63. Les MR-73 se distinguent visuellement de ces dernières par leurs phares carrés plutôt que ronds, leur intérieurs bleus ou orange plutôt que blancs et par le timbre musical entendu lors de leur départ (qui est en fait causé par leur système électrique).

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MR-73
Rame MR-73 à la station Lucien-L'Allier.
Identification
Exploitant(s) STM
Type Automotrice
Motorisation Électrique
Composition 6 à 9 voitures
Conduite Conducteur
Constructeur(s) Bombardier Transport
Période de service 1976 à aujourd'hui
Effectif 423
Affectation Métro de Montréal
Caractéristiques techniques
Roulement Pneus
Écartement 1 435 mm
Alimentation 720 V CC
Largeur 2,5 m
Bogies 2 paires par voiture
Freins Freinage régénératif
Accès 4 par flanc
Capacité 160 par voiture
Places assises 39–40 pl.
Climatisation Non
Vitesse maximale 70–72 km/h

Description

Intérieur de la rame avec design modifié en 2008

Les voitures sont composées d'un alliage d'acier léger, mesurent 2,5 mètres de largeur par 16 mètres de long et comportent quatre portes coulissantes à deux battants de chaque côté. On y retrouve 40 sièges et de la place pour environ 60 passagers debout mais leur capacité totale de charge est de 160 passagers. Les éléments sont faits de trois voitures, ayant une motrice à chaque extrémité, mais peuvent être assemblés en multiples éléments. Les motrices comportent une loge pour un conducteur. Les sièges et les bas de murs intérieurs originaux des MR-73 sont orangé. Les murs avant et arrière intérieurs de certaines voitures comportaient des murales mais elles ont été vandalisées et repeintes en orange.

En général, les trains ont trois éléments sauf sur la ligne bleue qui ne compte que deux éléments. L'élément de queue a l'une de ses motrices faisant face vers l'arrière de telle sorte que le train peut être changé de direction de roulement aux terminus sans nécessiter une plaque tournante, juste un aiguillage.

Les moteurs électriques produisent au maximum 174 CV en accélération (en continu 168 CV) pour atteindre une vitesse maximale de 75 km/h et une accélération initiale de 1,43 m/s², exceptionnellement élevé pour un métro. Le contrôle des moteurs se fait par des "hacheurs de courant" en cinq étapes afin de ne pas provoquer de surcharge et remplace les rhéostats qu'on trouvait sur les MR-63. Ce système développé par la compagnie CANRON a été testé d'abord sur les moteurs Jeumont de trois éléments MR-63.

Ce système augmente électroniquement la tension électrique envoyée aux moteurs. Ceux-ci ne peuvent en effet recevoir que 100 volts au démarrage mais le courant du réseau est de 750 volts. Le hacheur module donc le courant en cinq étapes consécutives grâce à un circuit à thyristors. Les fréquences d'opérations de ce système (90, 120, 180, 240 et 360 Hz) donnent des vibrations dont en général seulement les trois dernières sont audibles. C'est ce dispositif électronique qui produit les trois notes (fa, si bémol, fa) désormais familières aux oreilles des Montréalais entendues au démarrage de la rame[2]. Ces pulsations produisent, totalement par hasard, les trois premières notes de la pièce musicale Fanfare for the Common Man, par Aaron Copland, l'un des thèmes musicaux d'Expo 67.

Chaque voiture est montée sur deux bogies, chacun ayant quatre pneus et quatre roues d'acier de secours. Comme elles roulent sur des pneus, elles sont très silencieuses par rapport à des trains sur rails et peuvent monter des pentes plus abruptes, jusqu'à 6,5 %. Elles ont des freins électromagnétiques qui agissent sur des roulettes guides latérales qui s'appuient des barres verticales, en plus du système par friction. Le freinage électromagnétique est totalement différent de celui des MR-63 et permet de récupérer une partie de l'énergie cinétique de la rame. Les hacheurs de courant s'inversent et transforment les moteurs en générateurs et l'électricité ainsi récupérée est retournée vers le réseau électrique du Métro. Ceci est particulièrement efficace si on coordonne les arrêts d'un train avec le départ d'un autre.

En , la STM estime que les voitures MR-73 ont été jugées « encore suffisamment fiables pour que leur vie soit prolongée de 10 à 20 ans[3].

Rénovations

En 2003, soit vingt-sept ans après leur entrée en service, chacune de ces voitures originales avait parcouru plus de deux millions de kilomètres[1]. Entre 2005 et 2007, les voitures MR-73 ont été rénovées au coût de 40 millions de $Can. Il s'agit surtout du réaménagement des intérieurs en changeant la configuration des sièges pour accommoder un plus grand nombre de passagers. Entre autres, on diminue le nombre de sièges doubles ce qui laisse plus d'espace pour les passagers debout et on ajoute des poteaux pour aider ceux-ci à se tenir. La couleur des panneaux latéraux inférieurs et des sièges est changée au bleu foncé ce qui décourage le vandalisme, diminue le mal des transports chez les personnes qui y sont susceptibles et donne un effet psychologique calmant. Le système d'éclairage à spectre visible complet, les sièges des passagers et des conducteurs sont également plus ergonomiques.

Timbre sonore de fermeture de porte

En 2010 et 2011, sur les MR-73, la STM a ajouté un timbre sonore avisant les usagers que les portes vont se fermer. Le signal a repris les trois notes de départ émises par les hacheurs de courant, étant donné que les oreilles des Montréalais ont associé ces trois notes au départ du métro.

Notes et références

  1. (fr) « Le réseau du Métro », Société de transport de Montréal, (consulté le )
  2. (fr) « Le hacheur de courant », Société de transport de Montréal, (consulté le )
  3. Pierre-André Normandin, « La STM recevra deux trains Azur gratuitement », sur lapresse.ca, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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