Mademoiselle Du Pin

Louise Jacob de Montfleury, dite Mademoiselle du Pin (ou Dupin), née le et décédée le , est une comédienne française connue pour avoir joué les premiers rôles dans la troupe de Molière.

Mademoiselle du Pin
Biographie
Naissance
Décès
(à 60 ans)
Activité
Père
Fratrie

Biographie

Issue d'une famille de comédiens (son père est Zacharie Jacob, sa sœur aînée est Mademoiselle d'Ennebaut), elle épouse en 1665 un comédien Joseph du Landas, sieur du Pin (ou Dupin), et voyage avec lui en province (Rouen[1]) et à l'étranger (Cour de Hanovre en particulier[2]). De retour à Paris, elle entre (comme sa sœur) dans la Troupe du Marais, dirigée par Molière, en 1672, puis dans la troupe de Guénégaud en 1673, puis en 1680 dans la Troupe des comédiens français du roi qu'on appelle aujourd'hui Comédie-Française et dont elle est la 12e sociétaire[1].

En 1674, elle (ou était-ce son mari?) est au centre d'une polémique autour de Circé de Thomas Corneille : « En 1674, Dauvilliers et mademoiselle Dupin suscitèrent des troubles au théâtre Guénégaud à propos des frais qu'on voulait faire pour la Circé de Th. Corneille ; leur opposition finit par prendre un tel caractère que la troupe dut expulser Dauvilliers et Dupin avec leurs femmes ; mais ils furent réintégrés peu de temps après. »[3]

Elle crée notamment le rôle de Clarice dans la comédie de Thomas Corneille et Jean Donneau de Visé, le Triomphe des dames (1776). Son mari joue le rôle travesti de la mère du marié, et leur petite fille un rôle d'enfant[1].

Elle prend sa retraite en 1685 avec une pension de 1 000 livres (son mari avait quitté la troupe en 1680 « à cause de la médiocrité de ses talents », persifle Charles de Fieux Mouhy[4], mis à la retraite avec une pension de 500 livres)[5]. Elle meurt en 1709[5].

Les commentaires sur son talent sont parfois acerbes : « Elle était belle et bien faite mais elle grasseyait et parlait du nez », rapporte Théâtre de Messieurs de Montfleury[6], ou louangeurs : elle était l'une des deux « meilleures de la troupe de l'hôtel de Guénégaud », selon Gustave Desnoireterres[7]. L'un des premiers historiens du théâtre, Pierre-David Lemazurier cite un méchant quatrain qui circulait à son propos pour expliquer son succès[8]:

Elle aime les plaisirs, et veut qu'ils soient secrets :
Du moindre petit bruit son fier honneur s'offense.
Elle a beau désirer des amants bien discrets ;
Elle en a trop pour sauver l'apparence.

Notes et références

  1. « Mademoiselle Dupin », sur comedie-francaise.fr
  2. Pierre-David Lemazurier, Galerie historique des acteurs du Théâtre français. Tome 2, Paris, J. Chaumerot, (lire en ligne), p. 216-217
  3. Victor Fournel, Curiosités théâtrales anciennes et modernes, françaises et étrangères, A. Delahays, (lire en ligne)
  4. Charles de Fieux Mouhy (chevalier de), Tablettes dramatiques: contenant l'abrégé de l'histoire du théâtre françois, l'etablissement des théâtres à Paris, un dictionnaire des piéces, et l'abregé de l'histoire des auteurs & des acteurs, S. Jorry, (lire en ligne)
  5. Claude Parfaict, Dictionnaire des théâtres de Paris : contenant toutes les pièces qui ont été représentées jusqu'à présent sur les différens théâtres franc̜ois, & sur celui de l'Académie royale de musique, Volume 4, Paris, Rozet, (lire en ligne), p. 145
  6. Théâtre de Messieurs de Montfleury père et fils, tome 1, Paris, (lire en ligne), p. 41
  7. Gustave Desnoireterres, Les cours galantes. Tome 2, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 69
  8. Pierre-David Lemazurier, Galerie historique des acteurs du Théâtre français. Tome 2, Paris, J. Chaumerot, (lire en ligne), p. 216-217

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