Vierge des Larmes

Vierge des Larmes (italien : Madonna delle Lacrime) est le vocable sous lequel est invoquée la Vierge Marie, telle que ce serait manifestée à Syracuse, en Sicile, Italie, en 1953. Une effigie représentant le Cœur immaculé de Marie aurait été l'objet de lacrimations à plusieurs reprises. Des analyses auraient démontré que ces larmes seraient de type humain[1]. En mémoire de cet événement, un sanctuaire a été construit à proximité.

La statuette originale de la Vierge des Larmes vénérée à Syracuse.

Histoire

Les lacrimations seraient advenues à Syracuse du au , au numéro 11 de la Via degli orti di San Giorgio, foyer de deux jeunes époux : Angelo Iannuso et Antonina Lucia Giusto. Celle-ci, dans l'attente de son premier fils, avait eu une grossesse difficile, lui causant une baisse de la vue. Vers les trois heures du matin du , elle perdit entièrement la vue, avant de la retrouver vers huit heures, moment où elle s'aperçut que des larmes coulaient d'une effigie pieuse posée au-dessus du lit, représentant le Cœur immaculé de Marie. Cette statuette de plâtre (23 cm × 28 cm), était un cadeau de mariage, qu'ils avaient célébré le de cette même année.

La statuette de la Sainte Vierge des Larmes, conservée dans la basilique-sanctuaire du même nom à Syracuse.

D'après leurs déclarations, les lacrimations se répétèrent 58 fois[2] et la nouvelle se répandit rapidement dans Syracuse, au point que de nombreux fidèles, curieux et malades vinrent se presser dans cette maison de quartier populaire. Don Giuseppe Bruno, prêtre responsable de la paroisse, reçut l'autorisation de ses supérieurs de soumettre ces évènements à une expertise scientifique[1]. Le 1er septembre, la commission préleva un centimètre cube de liquide qui sortait des yeux de la Madone; après analyses, l'origine du liquide est estimé de 'type humain'[1]. Après un examen du cadre, le phénomène fut déclaré inexplicable sans toutefois écarter certaines possibilités de manipulations.

Luigi Garlaschelli, chimiste membre du CICAP (it) (Comitato italiano per il controllo delle affermazioni sul paranormale), reproduisit plusieurs fois le « miracle » à partir d'une copie de la statue en matériel poreux imbibée d'un liquide salin[3].

Reconnaissance de l'Église

L'épiscopat de Sicile, présidé par le cardinal Ernesto Ruffini, a reconnu l'authenticité des lacrimations le .

Le , lors d'une allocution du pape Pie XII lors d'un voyage apostolique en Sicile, reconnut le caractère miraculeux de cette manifestation mariale.

Sanctuaire

Le projet de construction d'un sanctuaire débute en 1957 et commencent en 1966. Le sanctuaire de la Madone des Larmes fut inauguré par le pape Jean-Paul II le , qui l'élèvera au titre de basilique mineure en 2002. Dans la partie supérieure de l'édifice, près du maître-autel est exposée l'image de la Vierge Marie qui aurait versé des larmes. Jusqu'à son installation dans le sanctuaire en 1968, le cadre était exposé à la vénération des fidèles sur la place Euripide de Syracuse. Dans la crypte est conservé un reliquaire contenant un tissu ayant été imbibé des larmes versées sur l'image.

Notes et références

  1. (it) Tano Gullo, « La madonnina in lacrime e la Sicilia in ginocchio - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le ).
  2. (it) Saverio Gaeta, Enigmi della fede, Cairo Editore, , p. 13
  3. Maurizio Magnani, « Spiegare i miracoli. Interpretazione critica di prodigi e guarigioni miracolose », sur Google Books (consulté le ).

Bibliographie

  • (it) Rosaria Ricciardo, Pianto di Maria e dolore di Dio. L'evento di Siracusa, San Paolo Edizioni, 2004.
  • (it) AAVV, Il pianto di Maria. La lacrimazione di Siracusa tra storia e fede, a cura di G. Greco, Città Nuova, 2003.
  • (it) Maurizio Magnani, Spiegare i miracoli : interpretazione critica di prodigi e guarigioni miracolose, Bari, Dedalo editore, , 292 p. (ISBN 88-220-6279-5, lire en ligne), p. 296.
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