Magnétothérapie

La magnétothérapie est une pseudo-médecine, dont les praticiens affirment pouvoir soigner diverses maladies en utilisant des aimants permanents. Elle est basée sur des arguments pseudoscientifiques selon le corps médical, de nombreuses études scientifiques n'ont pas pu montrer une efficacité supérieure à celle d'un effet placebo[1]. Ces allégations physiques et biologiques ne sont pas prouvées et aucun effet sur la santé ou la guérison n'a été établi[2],[3],[4],[5].

La magnétothérapie fait l'objet d'un marché important, estimé à 252 millions d'euros dans le monde, à travers notamment la vente de bijoux ou de patchs aux prétendues vertus thérapeutiques[6]. Un business des « bijoux magnétiques thérapeutiques » a vu le jour, sans le moindre indice d'efficacité. En 2009, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publiquement réprouvé ce commerce, assimilable à de la « fake medecine »[7].

Application

La thérapie magnétique consiste à appliquer des aimants permanents sur le corps d'une personne pour leurs bienfaits supposés sur l'organisme. Plusieurs de ces effets seraient dépendants de l'endroit où est posé l'aimant, le nombre, la forme ou l'orientation de l'aimant, mais également la couleur, le métal ou composant constituant le bracelet ou bijou[8],[9].

Plusieurs produits sont vendus à ces fins tels que des bracelets ou bijoux magnétiques (pour poignets, chevilles, cou, genoux et dos), des semelles de chaussures, patchs, matelas, couvertures magnétiques (couvertures avec des aimants tissés dans le matériau), crèmes cosmétiques, compléments alimentaires et eau "magnétisée"[8].

Mécanisme d'action suggéré

Le mécanisme suggéré le plus courant est que les aimants pourraient améliorer la circulation sanguine dans les tissus sous-jacents. Cependant, le champ magnétique des appareils de magnétothérapie est beaucoup trop faible et diminue avec la distance beaucoup trop rapidement pour affecter sensiblement les globules rouges et autres composants sanguins, les tissus musculaires, les os, les vaisseaux sanguins ou les organes[10],[11],[12]. Une étude de 1991 sur des êtres humains ayant des champs statiques jusqu'à 1 tesla n'a trouvé aucun effet sur le flux sanguin local[13].

Certains praticiens affirment que les aimants peuvent restaurer l'hypothétique « équilibre énergétique électromagnétique » du corps, mais aucun équilibre de ce type n'est médicalement reconnu. Même dans les champs magnétiques utilisés en imagerie par résonance magnétique, qui sont plusieurs fois plus puissants, aucun des effets revendiqués n'est observé. Si le corps était significativement affecté par les aimants faibles utilisés en thérapie magnétique, l'IRM ne serait pas pratiquée.

La magnétothérapie ne doit pas être confondue avec les techniques d'intervention médicale conventionnelles qui font appel à des champs magnétiques pulsés comme la stimulation magnétique transcranienne (TMS).

Évaluation

La magnétothérapie est considérée d'un point de vue médical comme une pseudo-médecine, c’est-à-dire une médecine non basée sur des preuves scientifiques, et dont les évaluations scientifiques n'ont jamais conclu à une efficacité tangible.

Selon l'agence nationale de santé publique américaine (CDC), les études sur les bijoux magnétiques n'ont pas montré d'effets démontrables sur la douleur, la fonction nerveuse, la croissance cellulaire ou la circulation sanguine.

En 2008 une revue de Une revue systématique de 2008 de la thérapie magnétique pour toutes les indications a trouvé des preuves insuffisantes pour déterminer si la thérapie magnétique est efficace pour le soulagement de la douleur[14], tout comme une revue de 2012 axée sur l'arthrose[12]. Les deux revues ont rapporté que la petite taille des échantillons, la randomisation inadéquate et la difficulté de dissimulation de l'allocation de l'aimant ont tous tendance à biaiser positivement les quelques études publiées et à limiter la force des conclusions.

Sureté

Ces dispositifs sont généralement considérés comme sûrs, bien qu'il puisse y avoir des coûts financiers et d'évitements thérapeutiques importants, en particulier lorsque le traitement ou le diagnostic sont évités ou retardés.

Certains incidents sont cependant référencés lorsque ces bracelets sont mis à la bouche, ou ingérés par des jeunes enfants (empoisonnement au plomb ou ingestion d'aimants)[15],[16].

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Pittler MH, Brown EM, Ernst E, « Static magnets for reducing pain: systematic review and meta-analysis of randomized trials », CMAJ, vol. 177, no 7, , p. 736-42. (PMID 17893349, PMCID PMC1976658, DOI 10.1503/cmaj.061344, lire en ligne [html])
  2. American Cancer Society., American Cancer Society complete guide to complementary & alternative cancer therapies, American Cancer Society, (ISBN 978-1-60443-054-7 et 1-60443-054-0, OCLC 671655748, lire en ligne)
  3. Park, Robert L., Voodoo science : the road from foolishness to fraud, Oxford Univ. Press, (ISBN 0-19-860443-2 et 978-0-19-860443-3, OCLC 174432378, lire en ligne)
  4. « Power Balance, EFX : les bracelets qui ont le vent en poupe… / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consulté le )
  5. (en) Stewart J. Richmond, Shalmini Gunadasa, Martin Bland et Hugh MacPherson, « Copper Bracelets and Magnetic Wrist Straps for Rheumatoid Arthritis – Analgesic and Anti-Inflammatory Effects: A Randomised Double-Blind Placebo Controlled Crossover Trial », PLOS ONE, vol. 8, no 9, , e71529 (ISSN 1932-6203, PMID 24066023, PMCID PMC3774818, DOI 10.1371/journal.pone.0071529, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Leonard Finegold et Bruce L Flamm, « Magnet therapy : EDITORIAL », British Medical Journal, vol. 332, no 7532, , p. 4 (PMID 16399710, PMCID PMC1325112, DOI 10.1136/bmj.332.7532.4, lire en ligne)
  7. Olivier Hertel, « Salon Marjolaine : le rendez-vous des fakemed », sur Sciences et Avenir, .
  8. « Bracelet magnétique : comment ça marche et quels sont les bienfaits ? | Axstore-market.fr », sur Sarl Axstore Market (consulté le )
  9. Davis, Albert Roy., Magnetism and its effects on the living system, Acres, (ISBN 0-911311-14-9 et 978-0-911311-14-3, OCLC 222831153, lire en ligne)
  10. « The Billion Dollar Moustache », dans The Business of Sharing, Palgrave Macmillan (ISBN 978-1-137-37618-3, lire en ligne)
  11. Polk, Charles, author., CRC handbook of biological effects of electromagnetic fields (ISBN 978-1-351-08791-9 et 1-351-08791-6, OCLC 1112387373, lire en ligne)
  12. G. J. Macfarlane, P. Paudyal, M. Doherty et E. Ernst, « A systematic review of evidence for the effectiveness of practitioner-based complementary and alternative therapies in the management of rheumatic diseases: osteoarthritis », Rheumatology, vol. 51, no 12, , p. 2224–2233 (ISSN 1462-0324 et 1462-0332, DOI 10.1093/rheumatology/kes200, lire en ligne, consulté le )
  13. Valentina Hartwig, « Engineering for safety assurance in MRI: analytical, numerical and experimental dosimetry », Magnetic Resonance Imaging, vol. 33, no 5, , p. 681–689 (ISSN 0730-725X, DOI 10.1016/j.mri.2015.02.001, lire en ligne, consulté le )
  14. Max H. Pittler, Elizabeth M. Brown et Edzard Ernst, « Static magnets for reducing pain: systematic review and meta-analysis of randomized trials », CMAJ : Canadian Medical Association Journal, vol. 177, no 7, , p. 736–742 (ISSN 0820-3946, PMID 17893349, PMCID 1976658, DOI 10.1503/cmaj.061344, lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) Patricia Garcia, « Notes from the Field: Lead Poisoning in an Infant Associated with a Metal Bracelet — Connecticut, 2016 », MMWR. Morbidity and Mortality Weekly Report, vol. 66, (ISSN 0149-2195 et 1545-861X, DOI 10.15585/mmwr.mm6634a6, lire en ligne, consulté le )
  16. Jamil L. Stetler, Sujata Gill, Ankit Patel et S. Scott Davis, « Surgical Technique for Laparoscopic Removal of a Magnetic Lower Esophageal Sphincter Augmentation Device », Journal of Laparoendoscopic & Advanced Surgical Techniques, vol. 25, no 12, , p. 1025–1028 (ISSN 1092-6429, DOI 10.1089/lap.2015.0460, lire en ligne, consulté le )
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