Mahmoud Ben Ayed
Mahmoud Ben Ayed, Mahmoud Ben Ayad ou Mahmoud Ben Aïad (arabe : محمود بن عياد), né en 1805 à Tunis et décédé en 1880 à Constantinople, est un homme politique tunisien.
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محمود بن عياد |
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Biographie
Il est issu d'une famille de l'aristocratie féodale tunisoise, d'origine djerbienne, qui s'intègre après 1756 à la cour beylicale et constitue une dynastie de caïds, d'armateurs corsaires et de fermiers généraux. Son père Mohamed Ben Ayed est un grand personnage en vue à la cour du bey de Tunis, Ahmed Ier Bey, mais dont le crédit ne tarde pas à baisser. En 1840, Mahmoud Ben Ayed se brouille avec son père au sujet de la création d'une banque à laquelle ce dernier est hostile. Fort de l'appui du bey, il persécute sa famille, son père et ses neveux qui doivent se réfugier, à deux reprises, au consulat d'Angleterre (1847-1848) et met la main sur leurs biens. Il sera celui qui s'adaptera le plus rapidement aux réformes parmi l'ancienne bourgeoisie traditionnelle.
Intimement associé avec Mustapha Khaznadar, Ben Ayed s'empare des fermages de l'État, et, pendant cinq ans, jouit au Bardo d'une faveur exceptionnelle. Caïd de Bizerte et de Djerba, il a en même temps le rang de ministre à partir de 1837. Ahmed Ier Bey le charge de mettre en place plusieurs projets industriels novateurs, dont des draperies industrielles, des minoteries et des tanneries avec le concours apporté par les consuls français et anglais. Ben Ayed gère aussi la mise en place de nouvelles administrations étatiques qui alourdissent le budget de l'État sans apporter des ressources autres que des impôts et taxes supplémentaires. Il incarne le capitalisme d'État en Tunisie, c'est-à-dire des projets industriels financés par des fonds du trésor.
Ben Ayed réussit à amasser rapidement une fortune considérable dont il place une grande partie en Europe et, en 1850, sollicite en secret du gouvernement français sa naturalisation et celle de Khaznadar.
En juin 1852[1], Ben Ayed quitte définitivement le pays pour s'installer d'abord à Paris, où il est naturalisé français par décret du , puis à Constantinople à partir de juillet 1857. Il fait une suite d'acquisitions en France, notamment l'hôtel Collot sur le quai Anatole-France à Paris (1852), le château de Bouges (1856) et la galerie Mandar, puis à Constantinople.
Il reste en conflit avec le gouvernement tunisien jusqu'en 1876, au sujet de sa gestion financière passée et surtout des biens dont il prétendait que ses neveux l'avaient spolié après son départ, avec la complicité du gouvernement.
Notes et références
- Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps. Chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, vol. IV, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1990, p. 168
Voir aussi
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