Maison Biebuyck

La maison Biebuyck est l'un des beaux hôtels de maître anciens d'Ypres (Belgique). Située au n° 48 de la Diksmuidsestraat[1], elle date de 1544, et doit son nom à Pierre-Donatien Biebuyck, membre de la chambre des représentants[2] et président du tribunal d'Ypres[3]. Cette maison du XVIe siècle, de style gothique brabançon tardif, s'est transmise depuis plus de 300 ans par héritages successifs. Elle fut une des maisons dont la façade résista aux bombardements de la guerre 1914-1918[4]. Les architectes Marcel[5] et Eugène Dhuicque[6], avec l’appui de l’architecte de la ville Jules Coomans et l'ingénieur Eugène Biebuyck – petit-fils de celui qui donna son nom à cet hôtel de maître et échevin des travaux publics à Ypres – formaient le noyau dur de la résurrection inespérée d’Ypres. Eugène Dhuicque figure comme un des grands architectes historicisants. Le , le gouvernement flamand classa la maison Biebuyck comme monument protégé[7]. Classement confirmé le au Moniteur belge.

Maison Biebuyck
Localisation
Adresse
La maison Biebuyck en 1848 (selon Auguste Böhm).

Présentation générale

La façade de la maison présente un gable caractéristique, au parement décoré d'arcatures hérité de la maison en charpente[8]. Elle est considérée comme la plus riche façade de maison d'Ypres[9]. La maison Biebuyck fait partie des demeures anciennes telles que Ypres en offre plusieurs, et fait également partie de celles que remarqua Victor Hugo en 1864, avec l'hôtel Merghelynck, l'hospice Sainte Godelièvre, la maison des Templiers, l'hôtel de Gand et quelques autres[10].

De nos jours, la façade est flanquée de part et d'autre d'une rosace. Celle de gauche représente le soleil, celle de droite la lune. Ces symboles païens côtoient en toute harmonie un signe chrétien : une statue de la Vierge Marie avec l'enfant, placé au centre du pignon. On la doit au sculpteur gantois A. De Beule[11]. Depuis 1921, elle remplace celle qui a été endommagée par les bombardements.

Place parmi les maisons d'Ypres

Jusqu'au XIXe siècle, la ville d'Ypres a gardé la plus belle série de maisons en bois de Belgique, qui ne sont plus guère connues aujourd'hui que par les dessins de M. Boehm[12]. Les maisons de pierre ont souvent imité par leur pignon de maçonnerie le grand gâble trilobé qui découpe le triangle du pignon en charpente de ces maisons de bois[13].

Si la façade de la maison Biebuyck, située dans la Diksmuidsestraat, est incontestablement la plus riche des façades à pignon d'Ypres, elle est cependant d'un type un peu étranger à la ville, et dénote une influence brugeoise[14],[15]. Sa valeur touristique est reprise en 1928 dans la vingtième édition du guide Bædeker[16].

Notes et références

  1. Cependant, selon Oda van de Castyne, c'est au n° 52 de la rue de Dixmude, et non au 48, que la maison a été reconstruite après les bombardements qui n'en avaient laissé debout que la façade. Voir à ce sujet Oda van de Castyne 1934, p. 296.
  2. L'Opinion, 3 mars 1872, p. 1.
  3. L'Opinion, 12 juin 1870, p. 3.
  4. Les photos du photographe yprois Anthony montrent la façade debout, seule, au milieu des ruines.
  5. Redessine les plans de la façade de la maison Biebuyck en vue de sa restauration.
  6. « Home - The Anzac Portal », sur anzacportal.dva.gov.au
  7. Cornilly, J., Monumentaal West-Vlaanderen. Beschermde monumenten en landschappen in de provincie West-Vlaanderen. Deel 1 Arrondissementen Ieper, Kortrijk, Roeselare, Tielt. Uitgeverij Van de Wiele, Brugge, 2001, p. 62.
  8. Oda van de Castyne 1934, p. 111, 129
  9. Société de Saint-Jean, Revue de l'art chrétien, Volume 59, Edouard Champion, 1909, p. 313
  10. W. L. Bruckman 2008, p. 108
  11. Véron De Deyne, Ypres avant et après la guerre mondiale. Monographie illustrée de 122 photographies, Liège, 1919, p. 112.
  12. Louis Cloquet 1907, p. 33
  13. Louis Cloquet 1907, p. 35
  14. Louis Cloquet 1907, p. 99
  15. Ypres, les Incontournables : la Maison Biebuyck, sur rafhael.org (consulté le 20 novembre 2009)
  16. Bædeker, K., Belgique et Luxembourg, Manuel du voyageur, Karl Bædeker éd., Leipzig, 1928, p.193

Annexes

Bibliographie

 : source utilisée pour la rédaction de l’article

  • Oda van de Castyne, L'architecture privée en Belgique dans les centres urbains aux XVIe et XVIIe siècles, M. Hayez, Imprimeur de l'Académie royale de Belgique, (lire en ligne)
  • (en) W. L. Bruckman, The Glory of Belgium, READ BOOKS, , 188 p. (ISBN 978-1-4437-7506-9)
  • Louis Cloquet, Les maisons anciennes en Belgique, Gand, imp. Van Doosselaere, (lire en ligne)

Articles connexes

  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • Portail de la Flandre-Occidentale
  • Portail de la Renaissance
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.