Maison des Hommes et des Techniques
La Maison des Hommes et des Techniques est une association loi de 1901 qui a son siège social dans le « bâtiment des Ateliers et Chantiers de Nantes »[1] situé à Nantes sur le site des anciens chantiers Dubigeon sur l'île de Nantes, rebaptisé parc des Chantiers, dont il était le siège de l'administration. Elle abrite aujourd'hui une exposition permanente intitulée « Bâtisseurs de navires » sur l'histoire de la construction navale et accueille des expositions temporaires sur le monde du travail, l'histoire maritime et fluviale de Nantes, les cultures ouvrières… Elle héberge également le Centre d'histoire du travail, ainsi qu'un centre de documentation abritant les archives de la Navale nantaise.
et des Techniques
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12 884 () |
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47° 12′ 21″ N, 1° 33′ 57″ O |
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Histoire
L'île de la Prairie-au-Duc sur (l'une des composantes de l'actuelle « île de Nantes ») accueille ses premiers chantiers navals dès 1842 avec l'aide de la municipalité[2].
L'un d'eux, les Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) fondés en 1881 par Paul Jollet et Louis Babin-Chevaye, décide la construction d'un bâtiment destiné à abriter les services administratifs de l'entreprise. Celle-ci charge l'architecte nantais René Ménard d'en élaborer les plans[3]. Le bâtiment est terminé en 1917 après trois ans de travaux. Il s'agit d'une construction de deux étages en pierres et briques d'environ 100 mètres de long sur 20 mètres de large, surmonté d'un toit à deux versants recouvrant les trois-quarts de l'édifice (à l'exception des extrémités).
En 1961, les ACL (devenus 6 ans auparavant les « Chantiers réunis Loire-Normandie ») fusionnent avec les Ateliers et chantiers de Bretagne (ACB) pour devenir les Ateliers et chantiers de Nantes (Bretagne-Loire), c'est cette dénomination qui est encore inscrite sur le façade nord du bâtiment.
Deux ans plus tard, Dubigeon et Bretagne-Loire créent le « groupe Dubigeon-Normandie » (Dubigeon-Normandie SA en 1969). Ils seront dès lors les seuls à occuper le site de la Prairie-au-Duc durant les 18 années qui suivront.
En 1987, les chantiers cessent leurs activités. Un an auparavant, les salariés de l'entreprise ont créé l'« Association Histoire de la construction navale à Nantes » (AHCNN), qui agit dès le lendemain de la fermeture. Son objectif étant de sauver des archives et outils de la société voués à la décharge, ainsi que d'empêcher que le site ne devienne la proie des démolisseurs. L'AHCNN souhaite donc mettre à la disposition du public un lieu d'animation, d'exposition et de documentation consacré au monde ouvrier, et particulièrement à la construction navale. Ce projet trouve le soutien de l'« Association des comités d'entreprise de Nantes et de sa région » (ACENER).
Une nouvelle municipalité élue en 1989, dirigée par Jean-Marc Ayrault, va s'efforcer de maintenir une mémoire de la construction navale nantaise. À cette fin, le site de l'ancien chantier naval est acheté par la Ville et maintenue en place comme témoin du long passé industriel et maritime de Nantes. Le bâtiment administratif est alors rénové entre 1992 et 1994. Le , plusieurs associations et institutions : l’AHCNN, le Centre d'histoire du travail, l’ACENER, l'« Association pour le développement de l'Inventaire dans les Pays-de-Loire » (Ministère de la Culture), la Ville de Nantes, créent ensemble l'association Maison des Hommes et des techniques qui, d'une part, gère le fonds d'archives du « Centre de documentation du mouvement ouvrier et du travail » (CDMOT) se trouvant jusqu'ici dans l'ancienne bourse du travail, situé rue Désiré-Colombe, et qui est devenu depuis le « Centre d'histoire du travail » à la suite de son transfert dans l'ancien bâtiment réhabilité[4] ; et d'autre part, organise des expositions dans cet édifice.
Fonds d'archives
Aujourd'hui, l'association gère un centre de documentation sur la construction navale qui comporte entre autres :
- Une fiche d'identification pour chacun de 2 500 navires recensés, construits dans la région nantaise de 1248 à nos jours.
- 5 000 plans originaux de navires, dont certains datent du XIXe siècle.
- 200 plans des différents chantiers, ateliers ou cales de lancement, réalisés au début du XXe siècle.
- Plus de 10 000 photos de navires (en construction ou en essai), d'ateliers, d'ouvriers au travail, de quais ou de bâtiments des chantiers navals, de mouvements sociaux ou de la vie dans l'entreprise Dubigeon.
- Plus de 300 outils utilisé sur le chantier.
- Plus de 200 livres se rapportant au domaine maritime et fluvial, ainsi qu'une multitude de revues et documents techniques, des publications sur l'histoire sociale, l'histoire du travail, les cultures du travail, etc.
- 150 documents vidéo.
- Des archives sociales héritées du comité d'entreprise des chantiers Dubigeon.
Environ 2 000 plans ont été numérisés et sont désormais accessibles en ligne depuis 2013[5].
Dans le courant des années 2010, le « Centre d'histoire du travail » (CHT) connait de sérieux problèmes inhérents à sa capacité d'archivage qui sont notoirement insuffisantes. La municipalité envisage alors le transfert les fonds du CHT et des archives municipales (également trop à l'étroit dans leurs locaux de la rue d'Enfer) dans les vastes hangars de l'ancien dépôt d'autobus du boulevard Michelet construit par Étienne Coutan en 1913, et qui seront donc réhabilités pour l'occasion. Cependant le transfert du CHT ne faisait pas l'unanimité au sein de ses adhérents[6].
Expositions
Le bâtiment abrite une exposition permanente baptisée Bâtisseurs de navires qui retrace les deux mille ans d'histoire de la construction navale dans la région nantaise, grâce à des outils, maquettes, films et sons. Outre les principales évolutions techniques, les métiers de la navale, les conditions de travail des ouvriers et leurs combats syndicaux, celle-ci aborde également la Loire, le port, le pont transbordeur et des grandes mutations de l'île de Nantes.
Des expositions temporaires y sont également organisées, ainsi que des conférences, tables rondes, ayant généralement pour thème le monde du travail.
Parmi les expositions organisées (liste non exhaustive) :
- « Fermetures de boîtes... et après ? » en 2005 ;
- « Des cales et des hommes » en 2010 ;
- « 1ers vols. Histoire de la construction aéronautique nantaise » en 2012 ;
- « La Vie à durée déterminée, exposition photos sur les travailleurs pauvres, d'Olivier Jobard » en 2013.
Références
- « Délibération n° 4 du Conseil municipal du 2 avril 2010 - Dénominations d’espaces publics – Approbation », sur nantes.fr
- Histoire du site des chantiers sur levoyageanantes.fr
- Historique du site sur le site officiel
- Histoire du Centre d'histoire du travail de Nantes
- Bibliothèque numérique de la Maison des Hommes et des Techniques
- Centre d'histoire du travail : le transfert discuté - Ouest-France, le 21 février 2015.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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