Manifestations de décembre 1960
En , des manifestations pour l'indépendance de l'Algérie éclatent dans la plupart des villes algériennes et notamment à Alger et ses quartiers populaires[1], ces manifestations avaient été organisées en signe de soutien au FLN et au GPRA pour l’indépendance de l’Algérie. Après la bataille d'Alger et le démantèlement des cellules du FLN, elle prouve que le sentiment nationaliste reste fort dans la population algérienne et ce dans toutes les catégories sociales.
Date | - |
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Lieu | Alger, Département d'Algérie |
Issue | Répressions sur la population |
Algérie | Algérie française |
Manifestants algériens, éléments du FLN. | Parachutistes, appelés du contingent, forces de l'ordre, activistes Pieds-Noirs. |
Batailles
- Toussaint rouge
- Opération Eckhmül
- Opération Aloès
- Opération Véronique
- Opération Violette
- Massacres d'août 1955 dans le Constantinois
- Opération Timgad
- Bataille d'El Djorf
- Opération Massu
- Embuscade de Palestro
- Bataille d'Alger
- Bataille de Bouzegza
- Bataille de Timimoun
- Opération Jumelles
- Bataille des Frontières
- Coup d'État du 13 mai 1958
- Opération Résurrection
- Opération Couronne
- Opération Brumaire
- Semaine des barricades
- Manifestations de décembre 1960
- Bleuite
- Putsch des généraux
- Combat du Fedj Zezoua
- Plan Challe
- Opération Oiseau bleu
Au moins 260 manifestants sont tués par l'armée et la police française[2].
Déroulement
Les manifestations s'étendirent à toutes les villes et à Alger dans tous les quartiers populaires : la Casbah Belcourt, Diar el Mahçoul et Climat de France, au Clos Salembier (Madania actuellement), El Harrach, Kouba, Birkhadem, Diar el baïda, et Climat de France (Oued Koriche)[3].
Ces manifestations ont très vite pris l'allure d'un soulèvement populaire pour l'indépendance et la population affrontera directement les forces de l'ordre et les parachutistes. Plusieurs parties des quartiers européens comme la rue Michelet (actuellement rue Didouche Mourad) et Bab el Oued ont été envahies.
Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les manifestants, tuant au moins 260 personnes[2].
Les manifestations, qui durèrent plus d'une semaine, s'étendirent également à plusieurs villes algériennes Oran, Chlef, Blida, Constantine, Annaba et autres au cours desquelles le peuple portait les mêmes slogans.
Ces manifestations survenues avec la venue de De Gaulle, ont été durement réprimées, alors que l’ONU approuve de nouveau l’autodétermination[4],[5], elles sont un démenti sévère de la propagande gaulliste, qui présentait le peuple algérien comme loyal à la France et le FLN comme une minorité terroriste, car elle prouvait l'adhésion de la population à la lutte pour l'indépendance et donc au FLN. Sur le plan militaire et sécuritaire, elle montrait aussi que depuis la bataille d'Alger l'armée française ne pouvait empêcher la mobilisation de la population même dans les quartiers européens[6]. Ainsi, pour la cause algérienne, ces manifestations étaient une démonstration de force, au moment où l'Assemblée Générale de l'ONU, qui avait inscrit la question algérienne à son ordre du jour le , doit en délibérer le [7],[8].
Postérité
L'Algérie organise chaque année une commémoration du caractère révolutionnaire des manifestations de décembre 1960» selon un « récit officiel» et figé (cf. Daho Djerbal et autres auteurs que l'on retrouve dans les manuels scolaires alors que du "côté français" « ces manifestations ont tout simplement disparu de l’histoire officielle, voire dissimulée avec leur répression.[9] »
Filmographie
- Long métrage
- 1966: La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo. La fin du film est consacrée aux manifestations d’Alger. cf.Documentaire * 1972: La Guerre d'Algérie de Yves Courrière et Philippe Monnier.
Bibliographie
- Mathieu Rigouste, Un seul héros, le peuple. La contre-insurrection mise en échec par les soulèvements algériens de décembre 1960, Premiers Matins de novembre Éditions, 2020.
Odonymie
Plusieurs odonymes de villes algériennes rappellent la date du qui marque le début de ces manifestations de grande ampleur :
Notes et références
- Boualem Bourouiba, Les syndicalistes algériens : leur combat de l'éveil à la libération, Paris/Montréal (Québec), L'Harmattan, coll. « Histoires et Perspectives Méditerranéennes », , 454 p. (ISBN 2-7384-6880-2, lire en ligne), p. 27
- Mathieu Rigouste, « Décembre 1960, les Algériens se soulèvent », sur Le Monde diplomatique,
- Du capitaine Lamoricière à la république bananière,Par Mustapha Bougouba, p 60 à 70
- Le Petit Futé Algérie Par Jean-Paul Labourdette,Marie-Hélène Martin p75
- Résolution 1573 ( XV ) des Nations Unies Lire en ligne
- Mouloud Feraoun, Chroniques et notes sur la Guerre d'Algérie, Décembre 1960
- « ? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur 1novembre54.com (consulté le )
- sur les enjeux de la résolution du 19 décembre 1960, N° 1573 de la XVe session de l'Assemblée Générale des Nations Unies: Maurice Flory, Algérie algérienne et droit international, pp. 976-979, Lire en ligne
- Mathieu Rigouste, Un seul héros, le peuple. La contre-insurrection mise en échec par les soulèvements algériens de décembre 1960, Premiers Matins de novembre Éditions, 2020.
Voir aussi
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