Marcato (musique)
Marcato est un mot italien (marcato, marqué) désignant une manière de jouer les notes en martelant celles-ci. Le musicien pouvant détacher chaque note ou les accentuer. Sa principale utilisation est d'attirer l'attention sur la mélodie ou le sujet qui peut être négligé.
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Dans son usage au XVIIIe siècle le terme français « marqué », est proche (en italien : marcando) et à la fois distinct : il implique plutôt l'accentuation des temps pour les bien sentir[1]. L'équivalent allemand est markiert.
L'abréviation notée sur la partition est « Marc. »[2].
Le terme est rare avant le XIXe siècle et n'apparaît pas spécifiquement dans le Musikalisches Lexikon de Koch en 1802[3],[4].
Des exemples d'apparitions[4] : Beethoven, dans le sixième quatuor à cordes de l'opus 18, note « queste note ben marcate » (au début et à la fin de l'Adagio ma non troppo pour le violoncelle puis l'alto) ; Frédéric Chopin, dans Krakowiak op. 14, écrit « il basso ben marcato ». Paganini indique « marcato » pour son vingt-deuxième des Caprices, op. 1. Schumann dans la seconde des Études symphoniques, précise « marcato il canto » et à la basse « marcato il tema ». On retrouve la même expression « marcato il canto » dans le prélude Asturias des Chants d'Espagne d'Isaac Albéniz. Stravinsky, utilise également l'expression « p ma ben articulato », qui signifie la même chose, dans sa Symphonie pour instruments à vent.
L'expression « ben marcato » s'accole souvent avec l'indication de mouvement rapide, comme « Allegro energico, sempre ben marcato » dans le finale de la Neuvième de Beethoven, dans « Allegro ben marcato » du finale du 2e Concerto pour violon de Serge Prokofiev, ou le finale de la Symphonie nº 5 d'Arthur Honegger. D'autres fois, avec emphase dans l'expression « molto marcato » : par exemple chez Rachmaninoff des Études-Tableaux, op. 33 no 1 ou la cinquième symphonie pour orgue de Louis Vierne.
On trouve aussi, mais très rarement, la forme superlative « marcatissimo » : à la fin de l'Étude op. 25 no 11 de Chopin et dans le finale de la sonate en fa mineur de Robert Schumann et « sempre marcatissimo » indiqué dès le début de la huitième des Études symphoniques. Bartók l'utilise dans ses deuxième et sixième quatuors à cordes[4].
Le signe d'expression « ^ » au-dessus de la note, est une figuration équivalente au terme « marcato ».
Le thème extrait de l'Adagio de la septième symphonie de Bruckner.
Sources
- Walter Piston, Orchestration. New York, Norton, 1955, p. 17–20.
- Jacques Chailley, « Marcato », dans Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, , 1803 p. (ISBN 2-03-511303-2, OCLC 9281804), p. 969.
- Peter Gammond et Denis Arnold (dir.) (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, Adaptation française par Alain Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique : Université d'Oxford [« The New Oxford Companion to Music »], t. II : L à Z, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », (1re éd. 1988), 987 p. (ISBN 2-221-05655-8, OCLC 19339606, BNF 36632390), p. 86.
- (en) John Alexander Fuller Maitland et David Fallows, « Marcato », dans The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Londres, Macmillan, seconde édition, 29 vols. 2001, 25 000 p. (ISBN 9780195170672, lire en ligne)
Notes et références
- Vignal 1982, p. 969.
- Adolphe Danhauser, Théorie de la musique, éd. Henri Lemoine, 1994, p. 116.
- (de) Musikalisches Lexikon (1802) sur archive.org
- Grove 2001.
Liens contextuels
- Caractère (musique)
- Accent (musique)
- Phrasé (musique)
- Nuance (musique)
- Liste des termes italiens employés en musique
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