Marcelin Berthelot

Biographie

Né dans une famille d’ouvriers agricoles, marié et père de deux enfants, il travailla dans une ferme après son certificat d’études dès l’âge de douze ans. Il devient ensuite ouvrier électricien. Il adhéra au PCF en 1944, vint à Paris en 1946 et travailla aux Halles, puis entra comme ouvrier en 1951 à la centrale électro-thermique de Saint-Denis, où il se fixa.

À partir de 1957, il consacra toute son activité au Parti communiste dont il devenait permanent. D’abord secrétaire de la section de Saint-Denis et membre du bureau fédéral de Seine nord-est jusqu’en 1962, il passait alors au secrétariat fédéral et était chargé des cadres. Il y resta jusqu'en 1970, la fédération étant devenue celle de la Seine-Saint-Denis. De 1970 à 1988, il resta membre du bureau fédéral. Il avait suivi en 1961 une école centrale du parti de quatre mois.

En 1959, il était élu septième adjoint et en 1965 sixième du maire de Saint-Denis Auguste Gillot auquel il succéda en 1971. Après avoir été suppléant du député Fernand Grenier en 1967 dans la deuxième circonscription de la Seine-Saint-Denis, il en fut élu député de 1968 à 1978. Non représenté par la fédération à cette date au profit de Pierre Zarka, il fut cependant réélu de 1988 à 1993 et fut membre de la commission de la Production et des Échanges. Il siégea aussi au conseil régional d'Île-de-France de 1976 à 1978.

C’est à la grande cité ouvrière de Saint-Denis qui perdait alors son activité industrielle que Marcelin Berthelot voua l’essentiel de son énergie. Il entreprenait autour de la basilique une vaste rénovation du centre ville très vétuste, encourant alors de certains le classique reproche d’avoir « bétonné » la ville. Il s’en défendait en arguant qu’il avait remplacé 1 600 logements insalubres par autant de logements neufs. Lui-même vit en HLM, « au milieu des travailleurs »[1].

Dans les années 1980, Marcelin Berthelot devenait de plus en plus critique envers certains aspects de la politique de son parti. En 1985, il blâma publiquement l’action musclée de certains élus du département contre le président François Mitterrand venu inaugurer à Saint-Denis de nouveaux bâtiments de l’école de la Légion d’honneur. En 1989, lors de la chute des régimes communistes de l’Europe de l’Est, particulièrement celui de Roumanie, Marcelin Berthelot s’engagea dans une réflexion sur les rapports du socialisme et de la liberté dont il faisait part aux Dionysiens. Il devenait ainsi une des figures des communistes « refondateurs ». En 1991, il renonçait volontairement à la mairie de Saint-Denis et parvenait à imposer Patrick Braouezec comme son successeur, contre le choix initial de la section communiste. Resté conseiller municipal, il manifesta son hostilité au projet de grand stade soutenu par la municipalité et démissionna pour cette raison du groupe communiste en octobre 1993.

Il est l'instigateur de la loi du , qui modifie la législation sur les prénoms en supprimant définitivement l'obligation de les choisir dans le calendrier. Pour Brigitte Le Mintier, cette réforme dont elle salue les innovations majeures opte pour le principe de la liberté des parents dans le choix du prénom. Elle rappelle néanmoins que cette liberté est « contrôlée », le juge ayant a posteriori la possibilité de refuser le prénom si celui-ci apparaît contraire à « l'intérêt de l'enfant »[2].

Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1984. Revendiquant toujours son origine ouvrière et sa fierté d’administrateur d’une ville de banlieue, il avait refusé des manifestations officielles pour ses obsèques, qui eurent lieu à Châtillon-sur-Loire, après qu'un hommage lui fut rendu à Saint-Denis.

Notes et références

  1. « Le communisme municipal fait de la résistance », sur La Gazette des Communes,
  2. Brigitte Le Mintier, « Présentation de la loi no 93-22 du modifiant le Code civil relative à l'état civil, à la famille et aux droits de l'enfant et instituant le juge aux affaires familiales », Revue juridique de l'Ouest, vol. 7, no 1, , p. 1-31 (lire en ligne)

Lien externe

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