Marche des 4'zarts

La Marche des 4'zarts est une chanson des étudiants de l'École des beaux-arts qui date de la fin du XIXe siècle, le bal des Quat'z'Arts s'étant déroulé de 1892 à 1966.

Les paroles sont de E. Sano et la musique de Ed.L. Casanova.

Paroles

- 1 -

C'est nous qui traçons vingt trois plans pour élever un édicule
Ça fait très bien sur papier blanc
Sur le terrain ça fait bascule
Nous oublions l'escalier
Dans un hôtel de vingt étages
Et l'on doit en ce cas lier
Aux toits pour monter des cordages
En ordre égyptien de profil
Nous défilons comme une frise
Vêtu d'un pagne en gros fil
Découpé dans découpé dans une chemise

Refrain

V'là les 4 z'arts vlà les 4 z'arts ohé censeurs ohé censeurs
Cachez vos femmes et vos sœurs
C'est le courant de la folie
Entraînant la femme jolie
Le sergot papa Béranger
Gare on pourrait vous déranger
Ce sont les rapins les rapins en vadrouille
Choquant la pudeur en patrouille
Ce sont les rapins les rapins en vadrouille
Choquant la pudeur en patrouille

- 2 -

C'est nous les rapins déguisés
En pompiers de l'impressionnisme
Levons nos sabres aiguisés
Et l'étendard du classicisme
Sabrons du soleil les dieux
Douchons les feux impressionnistes
Eteignons d'un bitume odieux
Les cadmiums illuministes
Le soleil est du plus beau blanc
Vive la pose académique
Mais si l'ombre est d'un noir très franc
L'amour classique est platonique

- 3 -

C'est nous les sculpteurs auteurs
Des èves nues et serpentines
Qui voient passer sous leur hauteur
L'homme un chapeau sur des bottines
On voit des statues s'élever
Partout sur petite ou grand'place
Nous voulons bien les enlever
Si notre salon les remplace
C'est nous les gars vêtu de peaux
Qui montrons nos formes aux belles
En sautant en faisant les beaux
Nous ramassons femmes et pelles

- 4 -

C'est nous les graveurs au burin
Qui rajeunissons la grave hure
Modelant mieux la taille au rein
Que taille douce à la gravure
Immortalisons Bourgereau[1]
Dont le rose est un vermifuge
Si sa peinture est son bourreau
Notre gravure est son refuge
Drapons nous dans nos manteaux noirs
Laissons flotter nos toges blanches
Aux noirs et blancs les brunissoirs
Font arme et boucliers les planches.

Sources

  • Une partition (avec paroles et musique), photocopiée, conservée à la bibliothèque de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

Notes

  1. Artiste peintre français et, à l'époque, enseignant à l'École des Beaux-Arts.
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