Marduk

Marduk (en akkadien, AMAR.UTU en sumérien) ou Mardouk, appelé aussi Bel-Marduk, Bellus-Marduk ou Baal-Marduk, est le plus grand dieu babylonien.

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Mardouk
Dieu de la mythologie mésopotamienne

Marduk et son dragon-serpent.
Caractéristiques
Nom Bēl
Nom Amar-Utu
Fonction principale Dieu de Babylone, divinité agraire, dieu de l'exorcisme
Parèdre Sarpanitu
Équivalent(s) par syncrétisme Enlil, Asarluhi, Assur
Culte
Région de culte Babylonie, Assyrie
Temple(s) Babylone
Symboles
Attribut(s) Bêche (marru)
Animal Dragon-serpent (mushkhushu)
Nombre 50

Théologie

Marduk siégeait à Babylone dans son sanctuaire l'Esagil « le temple au pinacle surélevé », auquel était adjointe la ziggurat Etemenanki, passée à la postérité comme la Tour de Babel. Sa parèdre était Ṣarpanitu. Les Mésopotamiens en faisaient le fils aîné d’Ea et de la déesse Damkina. Dieu agraire d'importance secondaire à l'origine, Marduk finira par supplanter Enlil (et absorber ses attributions) comme dieu suprême du panthéon. Il acquiert toute son importance sous le règne de Nabuchodonosor Ier, souverain de Babylone de 1125 environ à 1104 av. J.-C. Le Poème de la Création (Enuma elish), écrit à cette époque, est destiné à justifier cette promotion. On lui associe le dragon (Mušhuššu), la planète Jupiter et le nombre 50 (également attribué à Enlil)[1].

Dans la cosmogonie babylonienne, au terme d'une longue guerre, le jeune dieu Marduk découpe la mère des dieux Tiamat, incarnation de la Déesse du Chaos primordial et des mers[1] : de son torse et sa tête, il crée les cieux, de ses jambes et membres inférieurs il créa la terre. De Tiamat naît l'eau venue en nuages et ses larmes deviennent la source du Tigre et de l'Euphrate. Kingu, fils de Tiamat[1] périt lui aussi, et de son sang, Marduk crée les premiers hommes. Après avoir vaincu la déesse primordiale Tiamat, Marduk devint le souverain des dieux[2]. Il prendra même la place d'Anu au sein du panthéon.

Fêtes de l'Akitu

Chaque année au nouvel an, les dieux de Babylone et de Borsippa viennent lui rendre hommage lors des festivités de l'Akitu qui durent 12 jours à compter de l'équinoxe de printemps ; une grande procession s'organise le neuvième jour sur la voie sacrée. Le huitième et le onzième jour, les dieux se réunissent dans son temple, le saluent avec crainte, se tiennent agenouillés devant lui pendant que les destins se fixent irrévocablement pour l'année entière. La suppression de ces solennités, en temps de guerre ou de malheurs publics, est une calamité dont on fait mention dans les annales de la cité[1],[3].

Jupiter

Marduk était associé à la planète Jupiter, qui était l'objet de savants calculs ainsi que de représentations géométriques afin de pouvoir calculer sa trajectoire[4].

Articles liés

Notes et références

  1. Encyclopédie de la mythologie, Parragon, 2004
  2. Mésopotamie. L'écriture, la raison et les dieux (lire en ligne)
  3. (en) Lucinda Dirven, « The cult of Nabu », dans Lucinda Dirven, The Palmyrenes of Dura-Europos : A Study of Religious Interaction in Roman Syria, BRILL, , 360 p. (lire en ligne), pages 144 à 146.
  4. Ron Cowen, "Ancient Babylonians took first steps to calculus", Science, 29 janvier 2016, Vol. 351, Issue 6272, pp. 435, DOI: 10.1126/science.351.6272.435

Bibliographie

Sources

  • René Labat, « Les grands textes de la pensée babylonienne », dans René Labat, André Caquot, Maurice Sznycer et Maurice Vieyra, Les Religions du Proche-Orient asiatique, Textes babyloniens, ougaritiques, hittites, Paris, Fayard, , p. 1-349
  • Jean Bottéro et Samuel N. Kramer, Lorsque les dieux faisaient l'Homme, Paris, Gallimard, coll. « NRF »,
  • Marie-Joseph Seux, Hymnes et prières aux dieux de Babylonie et d'Assyrie, Paris, Le Cerf, coll. « Littératures anciennes du Proche-Orient »,
  • (en) Benjamin R. Foster, Before the Muses: an Anthology of Akkadian Literature, Bethesda, CDL Press,
  • (en) Wilfried G. Lambert, Babylonian Creation Myths, Winona Lake, Eisenbrauns,
  • J. Bottéro, Mésopotamie, L'écriture, la raison et les dieux, Paris, Gallimard, 1987.

Synthèses sur Marduk

  • (de) Walter Sommerfeld, « Marduk. A. Philologisch. 1. In Mesopotamien. », dans Reallexicon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. VII, Berlin, De Gruyter, 1987-1990, p. 360-370
  • Francis Joannès, « Marduk », dans Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , p. 493-496
  • (en) Tzvi Abusch, « Marduk », dans Karel van der Toorn, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (dir.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leyde, Boston et Cologne, Brill, , p. 543-549
  • (en) Takayoshi Oshima, « The Babylonian God Marduk », dans Gwendolyn Leick (dir), The Babylonian World, New York, , p. 348-360
  • (en) Nicole Brisch, « Marduk (god) », sur Ancient Mesopotamian Gods and Goddesses, Oracc and the UK Higher Education Academy, (consulté le )

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