Marguerite Bays

Marguerite Bays, née dans le hameau suisse de La Pierraz, dans la localité de Chavannes-les-Forts (commune de Siviriez depuis 2004) le et morte dans la même commune le [1], a été canonisée sainte catholique en 2019. Elle est fêtée le 27 juin.

Marguerite Bays
Sainte catholique
Sainte
Naissance
La Pierraz, Suisse
Décès  
La Pierraz, Suisse
Nationalité Suisse
Ordre religieux Tiers-Ordre franciscain
Vénérée à église paroissiale de Siviriez
Béatification  à Rome
par le pape Jean-Paul II
Canonisation 13 octobre 2019 à Rome, par le pape François
Vénérée par l'Église catholique
Fête 27 juin
Attributs Stigmates

Biographie

Vie familiale

Marguerite est la deuxième de sept enfants d'une modeste famille paysanne, dont tous les membres, comme dit le dossier de l'évêché, « n'avaient pas une conduite irréprochable »[2]. Sa sœur Marie-Marguerite, dite « Mariette », souffre de la dissolution de son mariage et revient vivre dans la maison familiale, son frère Joseph, violent et dissipé, se retrouve en prison, et l'aîné, Claude, conçoit un enfant hors mariage (François), dont Marguerite, alors âgée de 17 ans, prend en charge l'éducation. A 47 ans, Claude finit par épouser Josette qui, selon les proches, aurait humilié et maltraité Marguerite[3].

Travail et catéchèse des enfants

Couturière de métier, Marguerite se lève très tôt pour travailler et, après la messe, rend visite à des familles qui lui demandent conseil et lui présentent des intentions de prière[4]. Marguerite n'est pas seulement aimée pour la qualité de son travail, mais aussi pour l'influence positive qu'elle a sur les enfants[5].

Service aux pauvres

Localisation de la maison/musée de la bienheureuse Marguerite Bays[7].

À une époque où la pauvreté touche particulièrement les handicapés, les orphelins, ainsi que de nombreux journaliers qui ne trouvent plus de travail dans les fermes en raison de la mécanisation de l'agriculture, Marguerite Bays est une référence dans la région pour les affamés et les malades[8].

Spiritualité et vie mystique

À l'occasion de la fondation de l'Œuvre de Saint-Paul en 1873, Marguerite Bays est consultée par sa filleule, Lutgarde Menétrey, mère abbesse de l'abbaye de la Fille-Dieu, ainsi que par le chanoine Joseph Schorderet[9]. Elle soutient ce projet malgré l'opposition de l'évêque de Fribourg, Mgr Étienne Marilley[10].

Atteinte semble-t-il d'un cancer abdominal - fatal, selon son médecin - elle en guérit cependant[réf. nécessaire] le jour de la proclamation solennelle, le , du dogme de l'Immaculée Conception[1] de la Vierge Marie[11].

Outre le fait que l'on prête à Marguerite des visions diverses et le don de prédiction, Lutgarde Fasel, mère abbesse de la Fille-Dieu cite, selon une source mal identifiée, voire discutable, son grand-père Jean : « Je vais vous dire quelque chose que je n'ai jamais dit à personne. Je suis le seul à connaître cette histoire avec le chanoine Jean Maillard et ma sœur, parce qu'elle m'a demandé de ne rien dire. Au cours de sa dernière maladie, Marguerite désirait recevoir l'Eucharistie pendant toute la nuit, mais nous n'avons pas pu répondre à sa demande. Le Seigneur Dieu a eu pitié de sa servante, un ange est venu et lui a amené la Sainte Communion. Je l'ai vu et je ne pouvais pas croire ce que je voyais »[5],[12].

Réception des stigmates

Menant une intense vie de prière et se trouvant parfois en extase le vendredi, surtout le Vendredi Saint, jour de la Passion du Christ, Marguerite, en état cataleptique, revit ces événements. A l'âge de 39 ans, peu après sa guérison considérée comme miraculeuse en 1854, des taches rouges apparaissent sur ses mains, sur ses pieds et sur sa poitrine, se développant en blessures ouvertes. Une enquête médicale qui aurait été menée le par le Dr Alexis Pégairaz de Bulle et par le préfet Grangier, qui constatent l'état cataleptique de Marguerite entre 15 h et 16 h. et concluent à l'authenticité des stigmates, inexplicables par une cause naturelle. Ces marques disparaissent par la suite. Le site Mystics of the Church donne le compte-rendu de cette investigation, citant pour seule source l'ouvrage du père Claude Morel (également président de la commission pour la canonisation de Marguerite Bays)[5].

Vénération

Enquête sur les vertus

Les habitants de la région prêtant à Marguerite Bays de nombreux miracles, un procès en béatification est ouvert en 1927 mais sera abandonné, étant retourné par Rome comme « absolument insuffisant »[2], puis relancé par l'évêque François Charrière en 1953.

Reconnaissance d'un miracle

En 1940, Marcel Ménetrey, jeune alpiniste et futur curé de la paroisse de Le Crêt, survit à un accident de montagne à la Dent de Lys au cours duquel meurent ses compagnons de cordée[13].

Marguerite Bays est béatifiée le par le pape Jean-Paul II[14].

Second miracle

En 1998, une fillette de Siviriez supporte sans égratignure son passage sous la roue d'un tracteur. Sa famille avait invoqué Marguerite Bays.

L'enquête médicale ne pouvant apporter d'explications scientifiques, le dossier fut envoyé à Rome en 2014. Elle est solennellement proclamée sainte par le pape François le , au cours d'une messe célébrée sur la place Saint-Pierre.

Culte

Église de Siviriez, où repose Marguerite Bays.

Sainte Marguerite Bays est fêtée le 27 juin.

Ses ossements, exhumés en 1929, sont solennellement placés dans une chapelle de l'église de Siviriez le [1].

Son portrait, seule représentation que l'on connaisse de Marguerite, a été peint en 1929, soit 50 ans après sa mort, par Sœur Augustine Ménetrey, moniale du couvent de la Fille-Dieu[2].

Bibliographie

  • Père Claude Morel, Mieux connaître la Bienheureuse Marguerite Bays, Fribourg, Editions Saint-Paul, , 105 p. * Martial Python, Marguerite Bays et Mère Lutgarde Menétrey, Marraine et filleule, Bière (CH), Cabedita, (ISBN 978-2-88295-816-7)
  • Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays, stigmatisée suisse, Les Plans sur Bex (CH),, Parole et silence, , 176 p. (ISBN 978-2-88918-005-9).
  • Jean Steinauer, « Marguerite Bays au bout du parcours », Passé simple. Mensuel romand d'histoire et d'archéologie, vol. 49, , p. 28-30.

Liens externes

Notes et références

  1. Francis Python, « Bays, Marguerite » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. Jean Steinauer, « Marguerite Bays au bout du parcours », Passé simple. 7ref>. Mensuel romand d'histoire et d'archéologie, vol. 49, , p. 28-30.
  3. Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays : Stigmatisée suisse, Paris, Parole et Silence, , 176 p. (ISBN 978-2-88918-005-9), pp. 35-39.
  4. (la) Canonizationis Servae Dei Marguerite Bays, Summarium Lausannen[sis], Geneven[sis], Friburgen[sis], Rome, , ad. 108, p. 102.
  5. « Blessed Marguerite Bays, lay mystic and stigmatic », sur www.mysticsofthechurch.com (consulté le )
  6. Lien vers Google Maps
  7. Lien vers Google Maps
  8. Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays, stigmatisée suisse, Paris, Parole et silence, , 176 p. (ISBN 978-2-88918-005-9, OCLC 779696750).
  9. « Les Pierres de Fondation », sur www.soeurs-st-paul.ch (consulté le )
  10. Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays, stigmatisée suisse, Paris, Parole et silence, , 176 p. (ISBN 978-2-88918-005-9, OCLC 779696750), p. 62-68.
  11. Martial Python, La vie mystique de Marguerite Bays, stigmatisée suisse, Paris, Parole et silence, , 176 p. (ISBN 978-2-88918-005-9, OCLC 779696750), p. 87-88.
  12. (la) Lutgarde Fasel, Summ. Notitiae Matris Lutgardis Fasel, Romont, p. 42.
  13. François Mauron, « Le miracle de Marguerite Bays mis en cause par un document (Un fribourgeois enquête sur le drame de la Dent-de-Lys, qui, en 1940, a conduit à la béatification de la couturière de Siviriez. Il a retrouvé le protocole de l'enquête de l'époque) », Le Temps, 2 septembre 2008 .
  14. Marie-Paule Angel, « La simplicité sanctifiée », La Gruyère, (lire en ligne)
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