Marianne Debouzy
Marianne Debouzy, née Marianne Bella Lehmann le à Paris dans le 16e arrondissement de Paris et morte le [1] dans le 5e arrondissement de Paris, est une historienne française spécialiste de l'histoire américaine.
Historienne |
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Naissance | |
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Décès |
(à 91 ans) 5e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Marianne Bella Lalande |
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Famille |
Lehmann |
Père |
Louis Lazare Lehmann |
Mère |
Hélène Jeanne Cahen |
Enfant |
Jean-Luc Debouzy et Olivier Debouzy |
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Biographie
Marianne Debouzy naît Lehmann en 1929. Elle est issue de la bourgeoisie juive[2] de gauche républicaine profondément marquée par le dreyfusisme. Après la Seconde Guerre mondiale, sa famille décide de prendre le nom de Lalande afin de se protéger contre un éventuel retour de l’antisémitisme.
Parcours académique
Elle obtient une licence d'anglais à la Sorbonne en 1949 avant de passer deux années d'études aux États-Unis. Agrégée d'anglais en 1954, elle devient assistante à l’université de Lille entre 1956 et 1969, se spécialisant dans les études américaines, un domaine encore marginal en France à cette époque. En 1969, elle soutient sa thèse de doctorat[3], et obtient la même année un poste d'enseignante au nouveau département d’histoire de l’université de Paris VIII Vincennes où elle enseigne l'histoire sociale américaine jusqu'en 1998. À partir de 1971, elle collabore à la revue Le Mouvement social, au comité de rédaction duquel elle collabore à partir de l'année suivante[4]
Champ d'études
Marquée par le renouveau de l’histoire ouvrière qui se développe au cours des années 1960 aux États-Unis, elle se spécialise dans l’histoire de la classe ouvrière américaine. Elle s'appuie notamment sur la représentation des conflits sociaux dans la littérature américaine pour étudier ensuite les conflits sociaux eux-mêmes, reprenant ainsi des sujets d'études largement délaissés par les chercheurs français depuis Émile Levasseur ou Louis Vigouroux[4].
L'objet de ses travaux porte notamment sur le mouvement de révolte de 1877 aux États-Unis[5] tendant à remettre en question « l’image d’une classe ouvrière française révolutionnaire depuis 1789 et d’une classe ouvrière américaine, docile et ayant toujours pactisé avec le capitalisme » ou encore sur les disparités fondées sur les compétences, la race ou l'origine nationale de la classe ouvrière américaine[6]. Elle s’intéresse également aux rapports entre la classe dirigeante américaine et cette classe ouvrière[7] ou encore au processus « d’américanisation » de la culture française[4].
Elle est l'auteur de différents articles pour l'Encyclopædia Universalis[8]
Engagements
Opposée à la guerre d’Algérie, elle contribue en 1957 à la création du comité Maurice-Audin, assistant à la faculté des sciences d’Alger mort sous la torture, dont l'historien Pierre Vidal-Naquet met au jour les conditions réelles de décès et décide de la création de ce comité. Les réunions se tiennent chez les parents de Marianne Debouzy.qui participent à la publication du magazine Vérité-Liberté. Au comité Audin, elle se retrouve avec d'autres intellectuels mobilisés contre la guerre et la torture, parmi lesquels Luc Montagnier, Michel Crouzet, Jacques Panijel, et Laurent Schwartz, participant à « la révolte des universités contre la pratique de la torture par le gouvernement », suivant l'article écrit par ce dernier dans l’Express[4].
Elle a été membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire[9].
Publications
- Désobéissance civile aux États-Unis et en France, éd. PU Rennes, 2016
- Le monde du travail aux États-Unis : Les temps difficiles (1980-2005), éd. L'Harmattan,
- Le Capitalisme « sauvage » aux États-Unis, 1860-1900, éd. Seuil, coll. « Points-Histoire », 1991
- La Classe ouvrière dans l'histoire américaine, textes choisis et présentés par Marianne Debouzy, éd. Presses universitaires de Nancy, 1989
- Travail et travailleurs aux États-Unis, éd. La Découverte, 1984
- Marianne Debouzy (dir.), A l'ombre de la statue de la liberté : immigrants et ouvriers dans la République américaine 1880-1920, éd. Presses Universitaires de Vincennes, 1988, recension en ligne
Notes et références
- Vanessa Codaccioni, « DEBOUZY Marianne [née LALANDE Marianne] », sur Le Maitron en ligne, 2008-2021 (consulté le ).
- « Debouzy 1 », sur nsarchive2.gwu.edu (consulté le )
- portant sur « La genèse de l’esprit de révolte dans le roman américain, 1875-1915 » ; sa thèse secondaire portait elle sur « La critique française de Hemingway, 1926-1968) »
- Vanessa Codaccioni, article Debouzy Marianne, in Claude Pennetier, (dir.), Le nouveau Maitron, Dictionnaire biographique mouvement ouvrier, mouvement social, éd. de l'Atelier, t.4, 2008, p. 183
- Grève et violence de classe aux États-Unis en 1877, cf. bibliographie
- La Classe ouvrière dans l'histoire américaine, cf. bibliographie
- Le capitalisme « sauvage » aux États-Unis 1860-1900, cf. bibliographie
- articles Californie et Roosvelt, Franklin Delano (1882-1945)
- « Adhérents du CVUH », sur blogspot.fr (consulté le ).
Liens externes
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Sources partielles
- Marianne Debouzy, « La poupée Barbie », Clio,
- Indications biographiques sur l'Encyclopaedia Universalis
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