Marie-Louise Charpentier
Marie-Louise Charpentier, née à Rennes le et morte à Rennes le , est infirmière et assistante sociale.
Pour les articles homonymes, voir Charpentier (homonymie).
Naissance | |
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Décès |
(à 92 ans) Rennes |
Surnom |
Lily Charpentier |
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle protège et cache une dame juive et ses deux petits-enfants, puis les fait parvenir en lieu sûr. Elle est reconnue Juste parmi les nations par l'institut Yad Vashem en 1990.
Biographie
Études, assistante sociale
Marie-Louise Charpentier, dite « Lily », née en 1905 à Rennes, effectue des études d'infirmière et en reçoit le diplôme. Elle devient ensuite assistante sociale[1].
Sauvetage d'une famille juive
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est assistante sociale à Rennes au Bureau d'assistance aux familles des prisonniers de guerre[1]. En 1943, elle reçoit un jour la visite d'une dame âgée, Madame Engelstein, en larmes, qui lui raconte son histoire : elle est d'une famille originaire de Pologne, installée à Metz au début du XXe siècle ; son fils Joseph Engelstein, mobilisé dans l'armée française, est prisonnier de guerre ; ils ont fui Metz au moment de l'annexion par les Allemands en 1940 et ont fini par se réfugier à Rennes, elle et son époux Fishel Engelstein, rejoints par leur belle-fille et ses deux jeunes enfants ; mais des agents de la Gestapo ont surgi dans leur maison, ont tout saccagé et ont emmené son mari Fishel et sa belle-fille, tout en menaçant de revenir chercher la grand-mère et ses petits-enfants[1].
Marie-Louise Charpentier part aussitôt avec la grand-mère pour chercher les jeunes enfants : Catherine Engelstein, âgée de trois ans, et son frère Raymond, deux ans[1],[2]. Comme elle aide la Résistance, elle a des contacts parmi les résistants[3]. Elle emmène les trois Juifs chez un ami fermier, à une quinzaine de kilomètres de Rennes. Cet ami accepte de les loger provisoirement, mais à condition que ce soit Marie-Louise Charpentier qui s'occupe de tout. Celle-ci charge son frère de leur apporter de la nourriture, ce qu'il fait avec deux amis[1]. Elle apprend plus tard que les agents de la Gestapo sont effectivement retournés, en vain, chercher la grand-mère et les enfants, elle a donc bien fait de les mettre à l'abri dans cette ferme, où ils restent un mois environ[1],[2].
Elle cherche pour eux une solution plus durable et plus sûre. Elle décide de les envoyer chez des amis résistants à Paris, et organise leur départ[1],[2]. Elle bénéficie du soutien et de l'aide de l'évêque, Clément Roques[4]. La dame âgée et ses petits-enfants partent pour Paris en [4], accompagnés de deux jeunes désirant rejoindre les forces du général de Gaulle, Madame Engelstein se faisant passer pour sourde. Marie-Louise Charpentier attend impatiemment le télégramme avec le code convenu signalant leur bonne arrivée : « les cinq lapins sont bien arrivés »[1],[2]. La grand-mère et les deux enfants sont ensuite emmenés dans le sud de la France, par un réseau clandestin, pour rejoindre des parents[2].
Le grand-père, Fishel Engelstein, est mort dans le train vers Auschwitz[2]. La grand-mère et les enfants, tous trois sauvés par Marie-Louise Charpentier et ses amis résistants, survivent aux épreuves[2].
Après la guerre
Après la guerre, la mère des enfants, rescapée de Bergen-Belsen, retrouve son mari et ses enfants, et va remercier leur bienfaitrice ; mais elle meurt cinq ans après, épuisée physiquement et moralement[2].
En 1989, Marie-Louise Charpentier éprouve « la très grande joie de rencontrer Catherine », l'enfant qu'elle a sauvée[3].
Elle reçoit l'année suivante le titre de Juste parmi les nations, décerné par Yad Vashem[2],[5]. Elle est la première du département d'Ille-et-Vilaine à recevoir ce titre[3].
Notes et références
- « Charpentier, Marie-Louise », sur yadvashem-france.org, Comité français pour Yad Vashem.
- « Charpentier, Marie-Louise », Dictionnaire des Justes de France, p. 158.
- « Marie-Louise Charpentier, une « Juste parmi les nations » », sur ouest-france.fr, Ouest-France, .
- Claude Toczé, Les juifs en Bretagne: Ve – XXe siècles, Presses universitaires de Rennes, , p. 118.
- (en) « The Righteous Among The Nations - Charpentier, Marie-Louise », sur db.yadvashem.org, Yad Vashem
Bibliographie et sources
- « Charpentier, Marie-Louise », dans Israel Gutman, Lucien Lazare, Dictionnaire des Justes de France, Jérusalem et Paris, Yad Vashem et Arthème Fayard, (ISBN 2-213-61435-0), p. 158.
- « Charpentier, Marie-Louise », sur yadvashem-france.org, Comité français pour Yad Vashem (consulté le ).
- (en) « The Righteous Among The Nations - Charpentier, Marie-Louise », sur db.yadvashem.org, Yad Vashem (consulté le ) — (en) « The Righteous Among The Nations - Rescue story : Charpentier, Marie-Louise », sur db.yadvashem.org (consulté le ).
- « Marie-Louise Charpentier, une « Juste parmi les nations » », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
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